Freaky fridays – Brigitte Aubert
Présentation de l’éditeur :
Quand une tranquille sexagénaire reprend du service et règle ses comptes avec le passé…
Par un beau vendredi 13, Mamie Hélène, veuve depuis peu, apporte une tarte à ses voisins. Concert de détonations, corps sanguinolents, elle est témoin du massacre aussi expéditif que sophistiqué de toute une famille. Alors qu’elle tente de fuir, l’un des tueurs la surprend.
C’est le début d’une traque effrénée.
Pour sauver sa peau – et s’amuser un peu – Mamie Hélène n’a d’autre solution que de renouer avec son ténébreux passé… Se révèle alors une sexagénaire pas comme les autres, corrigeant les truands comme elle monte les blancs en neige : avec un solide coup de poignet et le goût du travail bien fait.
L’avis de Noann :
On est aspirés dans ce roman comme dans un tourbillon. Notre Mamie ne manque pas de caractère. Elle nous fait passer d’une facétie à l’autre sans perdre un instant. Une suite rocambolesque et truculente, bien orchestrée, dans laquelle l’auteur nous embarque pour ne plus nous lâcher. Les caractères sont bien dessinés et bien trempés, et Mamie n’aura aucun mal à nous distraire, en fausse ingénue, veuve héritière d’un homme qui avait la débrouillardise cocasse. Cela dit, il s’agit ici d’un roman d’action, avec une trame assez gentillette, mais qui n’a rien à voir avec les maitres du polar. Pas d’intrigue savante, mais plutôt une succession d’événements. Quant au style, il est vif et enjoué, avec un luxe d’épithètes et de mots inusités, voire de néologismes amusants. Tel par exemple ceci : “Tu ne vas pas virer paraskevidekatriaphobe ! (…) ça venait du grec, lui avait expliqué Joe, de vendredi et de treize.”
Je n’ai pas retrouvé, dans ce quatrième opus de la collection Vendredi 13, la gouaille de Jean-Bernard Pouy, ni le style enjoué de Michel Quint, auteurs de deux des premiers volumes… mais une écriture qui m’a rappelé certains des romans de feu Patrick Cauvin, en plus musclé et plus excessif. De ce point de vue, “Freaky fridays” m’a paru un rien en dessous, mais tout aussi distrayant, que les autres volumes de la série… Le lecteur exigeant de notre époque pourra déplorer qu’un événement un peu plus inattendu, ne vienne relancer l’intérêt en cours de récit. Les recettes d’écriture, tant sur le fond que la forme, sont appliquées de façon continue tout au long de l’histoire. Les manies de la mamie sont presque de la caricature, désopilante parfois. L’ensemble ressemble un peu à une suite élaborée de clichés, avec une sorte de méthodologie, ce qui peut faire rire ou agacer, à force…
L’avis de Martine :
L’héroïne, sexagénaire qui mène une vie rangée, se retrouve embarquée dans une suite de situations risquées, auxquelles elle réagit avec des compétences qui ne sont pas celles d’une mamie ordinaire… On suit sa dynamique intrusion au sein d’opérations de crime organisé en partageant sa jubilation, sa ruse et sa curiosité. Le cadre rassurant des faits oppose un contraste saisissant aux traques mortelles qui s’y déroulent. Le rythme du récit est très rapide : action pure et rebondissements en chaine…
Cela amuse, mais après une centaine de pages, le lecteur exigeant attend une vraie surprise qui n’arrive pas, un approfondissement du personnage ou de l’intrigue, autre chose en tout cas que des ricochets certes intéressants, mais trop égaux.
Freaky fridays de Brigitte Aubert. Éditions la Branche. Collection Vendredi 13