La compagnie des femmes – Yves Simon
Je voudrais vous parler d’un livre un peu plus ancien, publié en 2011 par les Éditions Stock et sorti en livre de poche cette année. Je viens de le recevoir en cadeau et remercie la personne qui m’a offert ce beau moment de lecture…
J’appréciais déjà auparavant les textes de Yves Simon mis en chanson et connaissais aussi l’auteur pour avoir lu quelques-uns de ses romans. Beaucoup d’entre eux m’avaient tantôt bouleversée, tantôt émue.
Le narrateur aime Léonie, une jeune et belle métisse, mais il se sent vieillir, est rongé de doutes, rêve d’une thébaïde pour se plonger dans l’écriture d’un nouveau roman. En toile de fond de son voyage demeure toujours l’icône de son grand amour, celle qui a partagé ses bouts de vie, ses voyages, ses tourments aussi, celle qui restera désormais son repère, même s’il songe à d’autres femmes qu’il a croisées, belles, éphémères. Dans son cœur il a cloisonné ces amours fugaces sans jamais oublier tout à fait celle qui veille sur lui à l’autre bout de la France, celle qui se languit de lui sous le ciel parisien.
Ainsi, l’auteur-narrateur décide de tailler la zone, de faire le compte à rebours de sa vie en nous invitant à le suivre d’un bout à l’autre de la France, entre Paris et le Sud. Une sorte de pèlerinage où chaque lieu recèle mille souvenirs qui, aussi lointains qu’ils soient n’ont jamais quitté ses pensées. Il revoit son enfance dans les Vosges, entre une mère serveuse et un père cheminot, puis découvrant l’Amérique par ses propres moyens.
Sa première escale le mènera à Lyon pour s’incliner sur la tombe de son ami Vincent parti trop tôt. Dans un bar à Lyon, il croisera Luna. Puis il poursuivra son chemin de traverse vers le Sud, s’arrêtera en Avignon où Camille l’émoustillera. À chaque étape, il y a une femme, une rencontre d’un instant, un émoi ou un fragment de vie partagé.
Et dans ce camaïeu d’azur méditerranéen, s’ensuivront des rencontres insolites, des arrêts sur image, des flashs qu’une mémoire en chaos ne peut oublier.
L’écriture est magistrale, poétique et on se laisse porter dans ce voyage aux mille couleurs qui se mélangent, aux mille parfums qui s’harmonisent, aux mille souvenirs qui s’arc-boutent et donnent au récit une magie et un émerveillement.
Un voyage à l’intérieur de soi aussi …
On referme le livre en se disant : « Quand repart-on ? »
Bouleversant …
« À chacun de mes pas, j’espérais Léonie, la figeais dans un avenir brumeux, elle à mes côtés, l’ombre et la lune collées à nos nuits. »
« Où es-tu Léonie ? À quoi penses-tu Léonie ? Que désires-tu Léonie ?
Étoile brillante de mon ciel, ton nom est une litanie stellaire que je veux prononcer, répéter parce qu’il est celui d’une femme dont j’ai envie d’être l’aimé … »
La compagnie des femmes de Yves Simon, Éditions Stock / Le livre de poche