Présentation de l’éditeur :
Un conte érotique chinois dans lequel deux sœurs usent d’un olisbos trouble Jeanne, stagiaire au musée du Quai Branly. Ce jouet de bois est celui-là même qui figure dans l’exposition que Jeanne prépare sous le regard attentif de son tuteur.
Passé et présent se rejoignent dans cette nouvelle érotique.
Mon avis :
Voici un texte érotique comme j’aimerais en lire plus souvent. Le style d’abord, précis, ouvragé comme une estampe orientale, avec un vocabulaire riche et une syntaxe irréprochable. Rien que la forme est un régal. L’histoire quant à elle est simple mais néanmoins astucieusement conduite. Il y a une histoire dans l’histoire ; au récit de cette jeune assistante qui tombe sous le charme de son supérieur se greffe un retour dans la Chine ancienne, du temps où les maris ne se préoccupaient guère de la satisfaction de leurs épouses – mais ce temps est-il bien révolu ?
L’expression est savoureuse, avec un goût suranné, châtié, léger et toutefois licencieux, dévoilant une perversion douce et tranquille. L’ambiance orientale, réfléchie et méthodique, est subtilement recréée, et en quelques traits, nous voilà plongés dans le monde secret de deux sœurs complices jusque dans la débauche. L’art de créer un univers en quelques mots.
Extrait :
“Alors que sur sa couche, elle cherchait le repos, lui vint cependant une idée. Elle sortit le livre de sa cachette et le compulsa à la hâte jusqu’à la page qui apporta une solution à son inquiétude. Inutile pour Dajie de prendre un jeune amant vigoureux et agile pour câliner sa solitude ! Il existait un autre moyen de combler la béance de ses chairs, qui la placerait hors de danger des commérages et lui épargnerait la vengeance de l’époux outragé, si parvenait à ses oreilles le récit de son inconduite.
C’est ainsi que, dès le lendemain, Xiang s’enquit d’un fabricant d’objets de plaisir. Elle parlementa avec une entremetteuse pour se faire livrer au plus tôt un manche à femme, de taille médiane seulement, car elle se doutait qu’après avoir goûté à un olisbos d’envergure, Dajie ne pourrait se satisfaire des maigres prouesses d’un mari venu, entre deux procès, répandre sa pluie fertile.”
La Seconde Vie d’un olisbos de ChocolatCannelle
Date de parution : 20/01/2017
Article publié par Noann le 26 janvier 2017 dans la catégorie
érotique,
Grand vin
Emma est une femme heureuse. Entre Olivier, un mari aimant qui a un emploi honorable, trois beaux enfants et une amie avec qui tailler la zone, une confidente à qui elle peut tout dire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes donc…
Jusqu’à ce jour où, dans une brasserie à l’heure du midi, elle croise le regard profond et sensuel d’Alexandre. Elle est d’emblée séduite et alors que celui-ci dépose sur sa bouche un baiser doux et chaud, elle chavire. Des semaines durant, elle ne cesse de penser à Alexandre, à ces instants fugaces qui lui ont fait tourner la tête, lui ont mis le cœur à l’envers. Elle se met à gamberger… Et si ce moment enivrant faisait basculer sa vie désormais, cette vie sans anicroche, sans heurts, qui fléchit à présent le temps d’un baiser ?
Il n’en faut pas plus pour briser le cœur d’une femme, entraînant dans sa chute une famille sans histoires jusqu’ores. Certes, Emma est déchirée entre l’époux et l’amour ronronnant qui s’y accroche et l’amant qu’elle pourrait aimer parallèlement.
À travers son héroïne, l’auteur épluche l’âme soudain meurtrie, les émotions qui font perdre pied, les délices du désir et les dégâts que peuvent engendrer tout à coup un flash, un moment d’égarement. Et il se pose une question essentielle : le désir peut-il remuer à ce point le cours de notre vie fragile, donner à notre cœur de violentes secousses, nous inciter à suivre un autre chemin, à faire un virage à 180° ? Au fil de la lecture, nous nous sentons de plus en plus proches d’Emma dans ce qu’elle donne de ses failles, de ses émotions, de ses désarrois intérieurs aussi.
L’auteur traduit à merveille le chaos intérieur que subit Emma face à son destin. Doit-elle suivre ce que son cœur lui dicte et tout laisser tomber pour un émoi, un soubresaut, un chemin de traverse, une escapade sans retour ou bien se claquemurer dans une vie bien modelée, une trajectoire sans faux-pas, mais sans passion, sans fougue aussi…
Le récit commence par une rencontre improbable, la naissance d’un désir, d’une folie, puis s’ensuivent les affrontements, les regards de reproches que connaîtra Emma avec son mari, ses enfants et sa mère avec qui les relations se dégradent encore plus. Et à partir de cela, l’histoire souffrira d’interminables atermoiements et longueurs qui m’ont presque donné l’envie de refermer le livre sans le reprendre ensuite…
J’en arrive donc au classement de ce roman sur notre blog… Après moult réflexions et pour les très beaux moments du début, je lui attribuerai deux verres.
Danser au bord de l’abîme par Grégoire Delacourt, éd. JC Lattès
Date de parution : 02/01/2017
Article publié par Catherine le 22 janvier 2017 dans la catégorie
Cru bourgeois
Cerise, quarante ans révolus, vit seule avec ses deux enfants. Un soupçon hypocondriaque, mais toujours attentive à tous, responsable, elle se pose mille questions. Pourquoi lui a-t-on toujours imposé de tout gérer ? Devant un verre de vin, elle gamberge… Entre un mari désireux de revivre avec elle, un boulot qu’elle voudrait quitter et ses deux enfants, de vrais petits garnements qui lui donnent du fil à retordre, une mère fantasque, Cerise fléchit. Déjà petite, sa mère lui confiait son frère lors de ses sorties et puis plus tard, lorsqu’elle s’est mariée avec un homme dilettante, elle devait tout assumer. À présent qu’elle est divorcée, elle ne connaît guère d’accalmie puisque c’est de Marie, sa mère, qu’elle doit se soucier. Un matin d’ailleurs, celle-ci lui téléphone et lui déballe ses dernières péripéties. Le discours est lancinant, comme à l’accoutumée. Cerise n’y prête pas attention et à la question qui tue « j’ai eu raison n’est-ce pas ? », Cerise marmonne quelque vague affirmation. Car pour une fois, elle est bien décidée à résister.
Le soir, elle reçoit un appel de la gendarmerie l’informant que sa mère est en garde à vue… Mais bon Dieu, qu’a-t-elle pu faire pour en arriver là ? Cerise n’en saura rien…
Alors que la mère est libérée de sa garde à vue, celle-ci invite toute la famille. Dans ce huis-clos ressurgissent des tensions et l’atmosphère est pesante à souhait. Chacun y va de ses rancunes, de ses tragédies et Cerise explose de ne pouvoir enfin braver les vents contraires que souffle sur elle cette famille bancale, parler de ses ressentis, de ce que la quarantaine lui insuffle de souffrances intérieures.
L’auteure scrute avec brio les relations familiales dans ce qu’elles donnent de joyeux et de plus grave. Ici, c’est à coup de marteau-piqueur qu’elle fracasse l’intime pour nous relater ce qu’elle a retiré de ses sondages. L’humour corrosif s’immisce dans les dialogues entre les membres de cette famille explosée. Le ton de l’histoire sonne juste, certes, le style est tantôt enlevé, tantôt plus ralenti, voire ronronnant.
Hélas, je déplore une fois de plus la banalité de la thématique, qui traite d’une sempiternelle histoire de famille, avec ce qu’elle porte comme fardeaux et rancunes, jadis tus, qui ressurgissent au gré de dîners ou réunions, sous l’égide de celle qui est « en haut » sur l’arbre généalogique.
Juste un bon livre, sans plus.
Maman est en haut par Caroline Sers, éd. Buchet-Castel
Date de parution : 03/10/2016
Article publié par Catherine le 8 janvier 2017 dans la catégorie
vin de table
En ce jour de 2010, à l’aéroport de Roissy, tout le trafic aérien s’est arrêté à cause d’un volcan islandais en éruption, qui s’est réveillé soudain après des décennies de sommeil, semant en cela une solide pagaille. Entre les gens qui courent d’un côté à l’autre et ceux qui râlent d’être cloués au sol, il y a Arielle, restauratrice de tableaux et Mathieu, obstétricien réputé qui devaient s’envoler pour le Japon. Non seulement leur vol est annulé mais ils ne trouvent aucun taxi pour les ramener à Paris. Alors qu’Arielle fait montre d’indolence, Mathieu est furieux, surexcité et pique une colère. Au milieu de la foule en délire, Arielle gamberge, pense à Daniel, son frère jumeau décédé inopinément il y a quelques mois. Elle pleure encore et encore et ne reçoit aucun soutien de son mari qui, a contrario, la malmène et la dénigre. À travers ses larmes, elle voit au loin un homme au visage apaisant et réconfortant, Jack, qui se propose d’emblée de les conduire à Paris. Pour Arielle, qui vit sous le joug de son mari, un pervers narcissique qui l’oblige à se plier à tous ses désirs, c’est un peu comme un cadeau du ciel.
Alors que leur relation ne fait que s’envenimer, et plus encore lorsque Arielle, qui cumule les fécondations in vitro, fait une fausse couche à la sixième d’entre elles. Ce drame qui frappe Arielle devient une sorte d’occasion inespérée pour Mathieu, cet obstétricien de renom qui n’a jamais connu d’échec pendant toute sa carrière. Désormais, elle deviendra sa chose et devra se plier à tous ses fantasmes, ses délires pervers. Cela déjà fait huit ans qu’il la manipule en faisant le vide autour d’elle, en l’éloignant de ses amis et de sa vie professionnelle. À présent, il va se jouer d’elle comme d’un vulgaire objet.
Arielle se demande ce qui lui reste alors de la vie. Dans ce huis-clos oppressant, elle se débat mais un secret enfoui, jusqu’ores va-t-il lui permettre de garder la tête haute, de se sauver de cet enfer ? Est-ce le souvenir de Jack, celui du volcan maudit ? Elle se décide enfin à sortir de ce chaos conjugal et de cette sinistrose existentielle. Vaille que vaille, elle se reconstruit…
Un récit énergique qui nous plonge en plein abîme de l’âme fissurée d’une héroïne en perdition, bercée entre souffrance et désarroi. Ce roman, certes bouleversant, nous remue à l’intérieur, nous insuffle dans le cœur une bourrasque que l’on a du mal à braver. Les chapitres se suivent et s’enchevêtrent, haletants, suffocants et l’atmosphère pesante nous met les nerfs en pelote, jusqu’à frôler parfois même l’agacement. À tout le moins, c’est mon ressenti.
L’auteur donne à son roman une allure de drame psychologique qui pourrait nous concerner tous, hommes et femmes, jetés en pâture dans ce monde moderne qui nous désole et nous détruit. Une très belle plume sans aucun doute mais ce roman ne laissera pour ma part en mémoire qu’un souvenir fugace.
Troublant, déchirant… Mais épuisant aussi.
Un si long chemin jusqu’à moi par Fabienne Périneau, éd. Denoël
Date de parution : 22/09/2016
Article publié par Catherine le 13 décembre 2016 dans la catégorie
Cru bourgeois
Voici venir les vacances, le train-train… Et cette manie qu’ont les parents d’envoyer en colonies leurs enfants. Pas dans n’importe quelle pension certes puisque celle-ci est destinée aux enfants de riches. Ainsi, comme chaque année, frère et sœur se retrouvent cloîtrés dans une geôle dorée tenue par un couple bizarre. Dans ce huis-clos de non-dits résonnent en écho les malveillances du couple maudit et tôt ou tard, la vérité se dévoile en toile de fond et le chemin qui mène à celle-ci est jalonné d’étranges péripéties et d’intentions nauséabondes créées par les gestionnaires de la pension.
Et l’auteur nous parle à cœur ouvert et nous livre une partition parfaite de la danse macabre que lui évoque cette colonie BCBG, espace de solitude, exil imposé où il n’est pas rare qu’il se passe même des abus sexuels.
Un roman succinct, magistral, qui sonde les abîmes de nos mémoires, vous touche en plein cœur et remue les tripes tant le message est intense et lourd de sens. Dès les premières pages, le la est donné sur la gamme des mots et le ton du récit ne sonne jamais faux. Avec enthousiasme, on se laisse porter jusqu’au mot de la fin sans faire de pause, sans escale.
Dans cette intimité dévoilée, l’auteur nous parle de ses vacances en colonies de vacances, de celles qui s’adressent à des enfants de parents nantis, mais qui ne sont pas dénuées d’horreurs et maltraitance… Et de ces séjours, l’auteur garde un souvenir amer, une profonde tristesse. Car le couple gardien de cette pension ne cesse de voler aux enfants leur candeur, leur inflige des images infâmes d’un monde adulte équivoque, allant de la punition par l’humiliation aux actes honteux de pédophilie.
Ainsi, l’auteur en est ressorti l’âme en plein chaos et a attendu d’avoir 65 ans pour coucher sur papier les désarrois de son enfance, qu’il porte en lui à jamais.
Un premier roman convaincant pour cet auteur senior sensible qui nous livre des parcelles de son enfance, surtout de celles moins belles des adultes qui imposent le silence, condamnent aux non-dits, empêchent de rêver, et s’adonnent à des jeux pervers et à la maltraitance.
Délicatesse, pudeur et poésie sont les notes de cœur de ce roman. En note de fond séjournent le trouble et le chagrin, doucement retracés…
J’ai beaucoup aimé.
Les contes défaits par Oscar Lalo, éd. Belfond
Date de parution : 28/08/2016
Article publié par Catherine le 5 décembre 2016 dans la catégorie
Grand vin
En août 2014, l’auteur est victime d’un très grave accident. Depuis cet instant tragique qui l’a presque fait passer de vie à trépas, il se bat à présent pour retrouver une paix intérieure. Ainsi, en 2015, pour se reconstruire doucement, il part à pied et traverse la France d’un bout à l’autre pendant plusieurs mois. Sur des chemins de traverse, exempts de tumulte et loin des grandes villes tonitruantes et au fil de cet exil de sérénité, il découvre de petits lieux magiques, des territoires sauvages préservés de la technologie et de la civilisation hyper-connectée, des escales de quiétude et de pureté.
L’âme et le corps en plein chaos, l’auteur se met en quête de se ressourcer, de remettre de l’ordre dans sa vie, deux fois chamboulée, l’une par la mort de sa mère et l’autre par le terrible accident qui le cloue à l’hôpital dans un état moribond. L’auteur nous livre ici son journal d’une résurrection. Et cette renaissance, il la doit à ce merveilleux voyage dont il rêvait depuis longtemps et qu’il effectue enfin. Ce long périple à pied, seul, en communion avec la nature, les paysages tantôt désolés, tantôt escarpés et sinueux.
Dans cette longue thébaïde solitaire, il croisera parfois l’un ou l’autre copain, sa sœur aussi, tous venus s’immiscer délicatement dans ces chemins noirs comme il les décrit, ces allées jonchées de ronces et de buissons touffus.
Et voici comment le voyage éclos d’une longue réflexion alors qu’il était alité et très diminué par une lourde chute devient réalité, magie, une récompense inespérée dans sa vie d’homme meurtri dans son âme et son corps.
Loin d’un monde frelaté et hyper-connecté, l’auteur poursuit sa convalescence dans les chemins désertés d’une France inconnue, entre feuillages et rivières en camaïeux de vert et de bleu.
L’écriture est sensible et délicate, le style imprégné d’enchantement, un peu comme dans un conte de fées.
Une voyage qui guérit, une fenêtre entr’ouverte. Et puis le ciel, encore plus bleu…
Et une lecture qui fait du bien à l’intérieur.
Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson, éd. Gallimard
Date de parution : 13/10/2016
Article publié par Catherine le 7 novembre 2016 dans la catégorie
Premier Grand Cru Classé
Felix Quinn a deux passions : sa femme, la somptueuse Marisa, et la vente de livres anciens dont il a fait son métier. Entre les ouvrages rares et sa délicieuse épouse, le gracieux Londonien coule des jours heureux dans une douce félicité. Certes… Pourtant, Felix est rongé par un doute continu… Et si la délicieuse Marisa le trompait ? Ainsi, Felix, meurtri de jalousie, se met à imaginer un plan machiavélique et pervers. Si sa femme nourrissait le rêve – quod non – de rencontrer un amant, pourquoi ne choisirait-il pas lui-même cet homme parallèle qui ferait chavirer Marisa ? Et le voilà se livrant à une quête pour trouver l’amant de sa femme. Ce sera donc Marius…
Avec un humour acide, l’auteur scrute et décortique l’âme de son héros malade d’amour et tiraillé par la crainte de perdre celle qui partage sa vie. Nous voici plongés dans les arcanes des merveilles de l’amour et des ombrages de la jalousie.
Jamais cependant ici l’auteur ne fait montre de quelque passage équivoque ou tout simplement coquin. À travers une écriture délicate, plaisante, mouillée d’humour, l’auteur contourne, – et c’est peut-être à tort – les scènes érotiques que suscitent le trio imposé et la rencontre d’un personnage voué à donner du plaisir à une épouse tranquille, mariée jadis à un autre homme et désormais attachée à Felix. Cela dit, le simple fait pour un mari d’imaginer sa femme dans les bras d’un autre donnerait-il sans doute à ce livre un érotisme larvé et suggestif ?
Même si je me réjouissais de découvrir ce beau roman dont la couverture m’avait interpellée, je ne peux m’empêcher de le trouver parfois un peu lent et sans grande envolée littéraire. Certes, l’on y trouve juste ce qu’il faut de provocant, d’étrange et de malicieux mais l’histoire est sommes toutes assez banale…
Pour faire l’amour de Howard Jacobson, éd. Calmann-Lévy
Date de parution : 17/08/2016
Article publié par Catherine le 25 octobre 2016 dans la catégorie
vin de table
À peine diplômé de médecine, Paul, un jeune homme incompris, vivant dans une sorte de thébaïde, s’enfuit pour échapper à la succession de drames que vit sa famille. En effet, sa mère, son oncle et son grand-père, ancien médecin de Staline, se sont suicidés dans d’obscures conditions… Il s’installe à Miami où il coule à présent des jours heureux. Féru de pelote basque, il adhère à un club professionnel et se donne à fond dans cette passion. Tour à tour, il rencontre un grand amour, certes éphémère, découvre le jai alai, un sport original et esthétique qui le met en émoi.
Puis soudain une missive, lui annonçant le décès de son père, le contraint à rentrer en France pour régler la succession. Il découvre alors sur des carnets recelant des secrets enfouis jusqu’ores… Paul tombe des nues et commence à comprendre pourquoi de tels secrets lui ont été cachés. Et Paul se pose beaucoup de questions. Sera-t-il lui un homme inapte à trouver un chemin de vie ? Son destin sera-t-il aussi incertain que celui des membres de sa famille, passés volontairement de vie à trépas, ou bien trouvera-t-il la force de continuer vaille que vaille à suivre sa propre trajectoire ?
Le récit nous fait virevolter entre plusieurs thématiques qui s’entrecroisent dans un ballet mélancolique, mieux rythmé en fin d’opus. Le début ronronne un peu à mon sens. Ainsi l’on apprend quelques règles de pelote basque que d’aucuns ne partageront peut-être pas, faute d’en connaître les subtilités ignorées des novices, assistons aussi en coulisse à la désespérance d’un médecin contraint à reprendre les rênes du cabinet de son défunt père et les affres d’une succession qui prend, comme tant d’autres, une tournure un peu venimeuse par la découverte d’écrits faisant ressurgir le passé comme un coup de grisou dans le cœur d’héritiers désabusés.
Humour et désillusion s’arc-boutent à merveille et sont les mots clefs de cette chronique au ton grinçant et doux-amer.
Un bon roman, indéniablement. En revanche, je ne lui attribuerai que deux verres dans le classement de notre site. Pour la sempiternelle histoire de famille qui dégringole, victime d’un passé trop lourd à porter, même si ici l’histoire a quelque touche d’originalité…
La succession de Jean-Paul Dubois, éd. de l’Olivier
Date de parution : 18/08/2016
Article publié par Catherine le 11 octobre 2016 dans la catégorie
Cru bourgeois