Tous les jeudis à Paris, dans un lieu nébuleux, se tient une assemblée secrète, composée uniquement d’hommes « grands blessés d’une guerre éternelle ». Il n’y est question que de femmes …Un peu comme aux Alcooliques Anonymes, chacun vient s’épancher sur ses histoires d’amour ou de désamour, ses expériences sexuelles concluantes ou ratées. Point de jugement ni de débats. L’auditoire écoute souverainement. Il y a celui qui se croit victime d’un complot de la gent féminine tout entière, un philosophe mondain trahi par le côté superficiel de certaines femmes, un motard meurtri de douleur après les frasques de sa femme, pour ne citer que quelques personnages marquants ce récit.
Tout ce petit monde de dépressifs, écorchés de l’âme, refoulés, impuissants ouvre son cœur, déclame sa peine et puis s’en va …
L’auteur nous entraîne dans un scénario original, à travers une écriture étourdissante, pleine d’humour. Un roman tendre qui épluche avec panache les histoires les plus délicates de la relation amoureuse, et le parcours de chacun face à cette lutte quotidienne pour connaître l’amour grandiose rarement rencontré.
Le plaisir évident que nous procure l’auteur en traitant avec originalité un sujet qui n’en reste pas moins fort banal mériterait pour que nous en gardions toute la saveur de commettre le sacrilège de fermer ici son ouvrage et de décider de ne plus l’ouvrir. En effet, on croisera encore çà et là quelques moments émouvants qu’on aurait aimé plus nombreux.
D’aucuns se laisseront porter par cette histoire incongrue et n’y verront qu’un moment de divertissement. Pour ma part, dès la moitié du récit l’engouement s’est émoussé et a laissé place à de l’ennui. Et la fin est quelque peu gâchée …
Dommage …
Homo erectus de Tonnino Benacquista, Éditions Gallimard.
Article publié par Catherine le 17 avril 2011 dans la catégorie
vin de table
L’histoire des bagnes commence avec la loi du 30 mai 1854, qui décrète que toute personne condamnée aux travaux forcés sera envoyée en Guyane, y compris les femmes. Le but est d’écarter de la métropole les citoyens indésirables, mais aussi de repeupler les colonies. Les femmes déportées auront la possibilité, pour ne pas dire l’obligation, de convoler avec un bagnard et de disposer d’un terrain. C’est la seule façon de recouvrer une certaine liberté. Ce qu’on ne leur dit pas, c’est que le terrain est un lopin de terre perdu en brousse, et qu’aucun moyen de subsistance ne leur sera donné. L’alternative du mariage est donc une condamnation à mort !
Entre-temps, la troisième république s’installe. Pour la première fois depuis près d’un siècle, un gouvernement stable est créé. La politique des bagnes est renforcée, et tous les petits délinquants condamnés deux fois, hommes et femmes, seront expédiés au bagne. Marie Bartête est de celles-là. Elle a commis de petits larcins, vols de nourriture pour survivre, et bien qu’ayant purgé ses peines de prison, les gendarmes viennent l’arrêter. Avec des dizaines d’autres femmes, elle part pour un voyage de six semaines dans une cage en cale sèche. Elle subira privations, brimades et viols, verra des codétenues crever de faim et de misère. Mais le pire reste à venir. Arrivées en Guyane, personne ne les attend, rien n’est prévu, et elles devront vivre dans un carbet insalubre. L’administration à Paris n’a que faire des rares lettres de récrimination envoyées par l’un ou l’autre agent de l’état. Les détenues sont livrées à leur sort, recluses, condamnées à l’enfermement, on craint si elles sortaient que les bagnards mâles soient aguichés. Et pourtant, le mariage arrive. La liberté, pensent certaines détenues. En fait ce sera le début de l’enfer…
Que dire de ce livre, sinon qu’il est terrible, terrifiant, terrifique ? C’est un récit réellement suffoquant de noirceur, où l’espoir nait parfois pour mieux retomber dans le néant. L’auteure donne un relief, une vie, et un réalisme saisissant à ses personnages. Pour autant, peut-on parler de reconstitution historique pointue ? On sait peu de ces dernières bagnardes. Elle étaient illettrées pour la plupart, et n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer. Un journaliste, Albert Londres, dévoilera l’horreur au monde, en 1923, mais il faudra attendre 1946 pour que le bagne soit fermé. Mais si l’histoire des hommes est bien connue, celle de ces femmes est restée anecdotique et peu documentée. Il s’agit donc sans doute plus d’un roman que d’une reconstitution exacte. Le récit est centré sur les sentiments que ces femmes, ainsi que leurs geôliers, ont ressentis. Écriture où l’émotion prime et sous-tend chaque ligne, avec parfois un peu d’insistance et du drame ajouté au drame, ce sera mon principal reproche. Il reste néanmoins un ouvrage détonnant, dans un style simple et fluide, ce qui fait qu’on a du mal à le lâcher. On a beau savoir ce qui va arriver, c-à-d rien que de la misère, on est poussé à tourner les pages pour connaitre la suite. Un livre véritablement bouleversant, pour tout public, avec quelques réserves quant aux âmes sensibles !
La dernière bagnarde de Bernadette Pécassou-Camebrac. Éditions Flammarion
Date de parution : 13/04/2011
Article publié par Noann le 13 avril 2011 dans la catégorie
Cru bourgeois
De retour d’une journée de pèche, l’équipage découvre que leur compagnon Bárður est mort. Il est mort d’avoir rêvé, de s’être laissé emporter par les mots enivrants du “Paradis perdu”, œuvre du début du XVIIième siècle de l’anglais Milton, un poète aveugle qui écrivait pour se rapprocher de Dieu…. Bárður est mort parce que, l’esprit trop absorbé par les vers de Milton, il a oublié sa vareuse au port… Erreur fatale, avec le froid qui règne comme un seigneur sournois au nord-ouest de l’Islande. L’équipage a eu une journée difficile, il a fallu naviguer pendant des heures avant de rejoindre un lieu de pèche propice. Le vent ne soufflait pas assez, la progression se faisait à la rame ou à la godille. Au large, la tempête s’est levée, les éclaboussures ont mouillé le chandail de Bárður, le transformant en étau de glace. Ses collègues trop occupés n’ont pas vu sa détresse.
Le lendemain, son meilleur ami, appelé “le gamin” tout au long du livre – il doit avoir 17 ou 18 ans – décide de fuir le port, de fuir le drame et la présence persistante du fantôme de son ami. Il part reporter le “Paradis perdu” à son propriétaire, un vieux capitaine aveugle à qui Bárður avait emprunté le livre…
Mon avis : Que dire, sinon que l’écriture de J K Steffánsson, est belle, belle et rebelle ? L’auteur, un poète islandais, est traduit pour la première fois en français. Chez lui c’est une gloire, mais il n’est évidemment pas simple, dans une île de 300.000 habitants qui parlent une langue endémique, de se faire connaitre au reste du monde. L’auteur a une plume intense, où se mêlent les noirceurs de l’âme humaine, le gris de la vie et le bleu du ciel, parfois dans la même phrase. C’est un style poétique, allégorique, empli de finesse et de philosophie. Cependant, il n’est pas simple de se retrouver parmi les nombreux personnages aux noms typiques : Guðdrún, Goðmundur, Brynjólfur… (que de recherches pour trouver les codes des caractères islandais !) La deuxième partie du roman m’a semblé plus statique et donc moins captivante. Une fois que le gamin a rendu l’ouvrage, on se serait attendu à quelque chose de fort qui ne vient pas, et la tension dramatique retombe trop vite. Dommage ! C’est un livre que je conseille à tout lecteur sensible à la beauté du style. Cette ivresse noire des mots teintée de bonhomie et d’espoir…
“Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui enserre le cœur, et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts.”
“Celui qui meurt se transforme immédiatement en passé. Peu importe combien il était important, combien il était bon, combien sa volonté de vivre était forte et combien l’existence était impensable sans lui : touché, dit la mort, alors, la vie s’évanouit en une fraction de seconde et la personne se transforme en passé.”
Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson. Éditions Gallimard
Date de parution : 18/02/2010
Article publié par Noann le 11 avril 2011 dans la catégorie
Premier Grand Cru Classé
Elle s’estimait trop vieille – 35 ans … – trop moche pour trouver un père …
Mais Angèle attend … un enfant.
Le roman s’ouvre dans la salle d’attente d’un médecin où, les mains posées sur son ventre arrondi d’espoir, elle observe les femmes qui patientent, plus à l’aise qu’elle dans leur rôle de future mère. Pendant cette attente, elle fait le compte à rebours, passe en revue le film de sa vie jusqu’ici ratée et elle revoit cette famille dans laquelle elle a grandi, une famille décousue, déchirée où trop d’enfants mal aimés de leur mère deviendront, comme elle, des adultes qu’on aime mal …
Par petites touches éclatantes, l’auteur nous convie à suivre cette famille bancale qui tente de reconstituer les morceaux du puzzle où trop de pièces ne trouvent pas leur place …
Et l’auteur de nous remuer l’âme, sans ménagement … Elle pose les questions existentielles : a-t-on raté sa vie si l’on ne l’a pas donnée ? A quel point les amours manquées peuvent-elles faire basculer une vie ?
Et puis s’enchaînent des questions qui restent sans réponse … la laideur, celle contre laquelle on ne peut rien, laissera-t-elle un cœur et un corps de femme meurtris à jamais ?
Dans le cœur d’Angèle qui bat discrètement, l’auteur plonge et scrute les images qu’il laisse … Cette famille qui se désagrège à petit feu, où les morts ont supplanté les vivants, cette violence contenue dans le sang qui ne s’amenuise pas …
Avec des mots très forts, elle se fait la messagère de son héroïne. Elle parle à Eric, qu’elle porte en elle, lui raconte ses mémoires, celles des siens. Elle lui déballe tout, ses faiblesses, ses carences comme pour l’apprivoiser.
Une écriture fine et subtile, qui vous entraîne dans un voyage émouvant de l’âme lourde de secrets …
Une petite remarque quant à mon choix de classement du roman … Peut-être simplement une thématique trop exploitée ces derniers temps …
«Il y a beaucoup d’enfants qui ne naissent jamais, et des adultes qu’on n’a pas mis au monde.
La mort a fermé les yeux des disparus et ouvert ceux des survivants, tous deux sont à présent parfaitement lucides.
J’aimerais l’être moins.»
J’attends de Capucine Ruat, Éditions Stock
Article publié par Catherine le 9 avril 2011 dans la catégorie
Grand vin
Les Deslorgeux, c’est le nom de cette famille rouennaise dévolue à la popeline … Ceux-ci refuseront aussi bien de collaborer avec les « Boches » que de travailler les fibres synthétiques.
Tout au long du récit, on découvre l’histoire de cette famille avec le silence en héritage : des frères hostiles et rivaux, des amours houleuses et contrariées et … un descendant du narrateur qui a grandi tant bien que mal dans le chenal de ces êtres déboussolés par leur vie, tous cloisonnés dans une morale bourgeoise très politiquement correcte …
Le fil conducteur du récit se noue essentiellement autour des deux frères qui s’opposent et se déchirent : l’un deux s’échappera d’un camp pendant la guerre et taira cette escapade tandis que l’autre s’adonnera à sa passion, la peinture.
Le premier aura des enfants mais se claquemurera dans une thébaïde tout au long de sa vie …
Le passé revient en mémoire et les événements se reconstituent petit à petit … Surgissent alors pléthore de questions essentielles et malheureuses … Comment vivre sa vie avec les fragments d’un lourd passé reçu en héritage ?
En 170 pages, l’auteur arrive à ficeler une saga familiale sur trois générations. Un exploit réalisé avec brio. Sous le couvert d’une plume empreinte de vérité et d’émoi, elle réussit à nous enthousiasmer pour cette famille qui fonctionne autour de ses deux moteurs : argent et pouvoir.
Une sensibilité immense émane de ce roman, mais sans jamais tomber dans la compassion …
Aujourd’hui les cœurs se desserrent de Pascale Roze, Éditions Stock
Article publié par Catherine le 3 avril 2011 dans la catégorie
Grand vin
Marie Desplechin prend la plume pour nous conter l’histoire réelle d’Aya Cissoko, fille d’immigrés Maliens. A cette famille étrangère, rien ne sera épargné. Ils se retrouvent dans un appartement étriqué et délabré. L’immeuble est victime d’un incendie criminel qui provoque la mort de nombreuses personnes, dont la papa et le frère d’Aya. L’enquête débouchera sur un non-lieu. Les iniquités sociales provoqueront la révolte de l’adolescente. Elle peine à trouver sa place dans cette société qui est en même temps étrangère et la sienne. La maman veille à élever ses enfants dans la tradition du “danbé”, mot qui peut être traduit par “dignité”. Pour autant, Aya n’est pas contrainte – heureusement – d’épouser toutes les coutumes du pays natal de ses parents. Elle évoluera comme toute jeune française, sans pour autant se départir aux yeux des autres de ses origines. Elle trouvera refuge dans la boxe, et deviendra championne du monde. Dans ce domaine là aussi, les inégalités sont courantes. Ce n’est pas un sport pour une fille, dit-on. Aya devra se battre doublement : contre les idées préconçues, et contre ses adversaires.
Aya est une enfant de l’immigration, déchirée, bien française de fait, mais qui garde par sa couleur la marque de ses origines, et toute la défiance qu’elle suscite. Elle nous donne par le biais de ce témoignage une leçon de vie et de courage.
Mon avis plus personnel :
C’est la vie d’une personne simple, racontée avec naturel et des mots simples. Les opinions sont ébauchées, avec un rien de politique, une dénonciation en pointillés du racisme, du sexisme, de l’intolérance, des clivages sociaux. Un peu de morale, un rien de pathos… Toutes les recettes présentes à juste doses, sans pousser le débat trop loin. Une histoire vécue qui devrait séduire un large public, dans une écriture accessible au plus grand nombre.
“Mais jamais, durant toutes ces années d’entraînements et de combats, je ne conçois la boxe comme un moyen de ‘m’en sortir’, comme une bonne manière, pour un enfant de pauvres de s élever socialement. Boxer n’est pas un accès au monde des autres. C’est une aventure intime. Une histoire de moi à moi.”
Danbé de Marie Desplechin et Aya Cissoko. Éditions Calmann-Lévy
Date de parution : 16/02/2011
Article publié par Noann le 30 mars 2011 dans la catégorie
Cru bourgeois
Dans un Paris tonitruant, embouteillé et suffocant, Thibaut, médecin urgentiste en mal d’amour et Mathilde, cadre dans une entreprise, victime de harcèlement moral, elle aussi l’âme en plein chaos, prennent le métro à la même heure chaque jour, sans se connaître.
Dans cette vie trépidante, on les suit à la trace et nous voici complices de ces deux cœurs solitaires …
Et l’on rêve même qu’ils se croisent dans cette ville tumultueuse, mais …
Des mots justes, un style strict, une sorte de promenade aux allures cinématographiques donnent à ce roman beaucoup de fantaisie, de mouvement et on reste suspendu à ce scénario qui noue la gorge et bouscule.
Un pamphlet social aussi, qui défend les opprimés, les laissés pour compte, victimes de violences larvées et qui évoque cette société sans foi ni loi et le monde du travail dans ce qu’il a d’ingrat et d’hostile.
A travers une écriture éblouissante, le ton est donné. Les clichés sont subtilement évités, l’auteur usant de son art de dire les failles, les causes perdues, les dérives sans jamais prendre le lecteur pour réceptacle. Elle se borne à donner, avec pudeur et simplicité, à la gravité de son message toute la dimension humaine qu’il appelle, sans outrances ni débordements inutilement racoleurs.
Avec beaucoup de finesse, un ton juste, elle évoque cette société de pantins déshumanisés, mais toujours sans pathos, non pour les occulter mais pour bousculer la conscience du lecteur sans le brusquer. Elle dit les luttes invisibles, les corruptions, les échecs, les combats perdus avec beaucoup de réserve et de délicatesse.
Et on se laisse doucement porter par ce récit, sans jamais s’apitoyer mais en s’imprégnant de la richesse de son message, lourd de sens …
“Emporté par le flot dense et désordonné, il a pensé que la ville toujours imposerait sa cadence, son empressement, et ses heures d’affluence, qu’elle continuerait d’ignorer ces millions de trajectoires solitaires, à l’intersection desquelles il n’y a plus rien, rien d’autre que le vide ou bien une étincelle, aussitôt dissipée.”
“Elle a traversé tout Paris en métro, s’est assise derrière les rideaux épais, au rez-de-chaussée d’un immeuble du seizième arrondissement, elle lui a donné cent cinquante euros pour qu’elle lise dans sa main, et dans les nombres qui l’entourent elle y est allée parce qu’il n’y avait rien d’autre, pas un filet de lumière vers lequel tendre, pas un verbe à conjuguer, pas de perspective d’un après.”
Les heures souterraines de Delphine de Vigan, Éditions Lattès, actuellement en livre de poche
Date de parution : 26/08/2009
Article publié par Catherine le 29 mars 2011 dans la catégorie
Grand vin
Lylia aperçoit chaque nuit, dans ses rêves, le visage diffus d’un homme qui lui murmure des paroles étranges, suivies du mot “Harmonie”. Elle en parle à son père, Albin. Mais celui-ci n’est pas un homme ordinaire. Il a tout quitté pour vivre en Inde pendant dix ans, où il est devenu le plus fervent disciple du “Victorieux”. Ce Victorieux est un être au pouvoir reconnu, une personnalité vénérée en Inde. Ancien médecin français, il avait tout quitté à 35 ans, pour sa quête de spirituel. Il est considéré comme le détenteur d’un pouvoir supérieur.
Lylia suit le conseil d’Albin, et part à la recherche du fantôme qui hante ses rêves. Elle est loin de réaliser à quel point ce voyage sera étrange ! En Inde, accompagnée de son frère, elle rencontre Atal, un grand gourou. Atal est très envieux du pouvoir du “Victorieux” et de son disciple Albin. Mais ce qu’il cherche surtout, c’est à connaitre un secret exceptionnel qui lui donnera la suprématie absolue : le mantra de Melchisédech.
L’auteure maîtrise parfaitement le sujet et semble connaitre l’Inde et ses pratiques, ainsi que l’aspect religieux. Son roman est donc particulièrement convaincant… et envoûtant. L’écriture est assez belle, le vocabulaire précis. L’auteure nous immisce dans ce pays mystérieux, et donne un crédit à ses personnages. C’est donc à un voyage captivant qu’elle nous invite, qui ravira toute personne intéressée par cette civilisation mystérieuse, et mystique.
L’intrigue est relativement complexe, mais semble parfois s’égarer. La fin peut s’avérer décevante, parce qu’elle ne donne pas l’apothéose que le début annonce. Les destins se meurent et les quêtes individuelles s’achèvent pour la plupart sur des questions. Mais telle est la vie, une éternelle recherche, un perpétuel renouveau. Un bon moment de lecture, empreint de sagesse et de philosophie.
“Soudain, le temps resta en suspens. Il reprenait son souffle avant l’ardeur du jour. Lumières roses, gestes rituels en attente d’un mantra., postures du yoga figées, sadhus en méditation. Un instant de perfection où Bénarès gardait la pose de la grâce. Puis la foule reprit ses cris, la flûte sa musique, le soleil sa course lente. Seuls les sadhus restaient encore immobiles, enveloppés de silence.”
Harmonie de Blanche de Richemont. Éditions Plon
Date de parution : 24/03/2011
Article publié par Noann le 25 mars 2011 dans la catégorie
Cru bourgeois