A bientôt 40 ans, Claire est en train de divorcer et partage la garde de ses deux enfants avec son ex-mari. Écrivain, elle est en panne d’inspiration … et d’ordinateur, et son compte bancaire frôle le rouge. Elle doit user de ruse pour faire patienter son éditeur qui attend son prochain livre, consacré au surréalisme.
Au bout du rouleau, Claire décide de partir seule pour un week-end dans une petite station balnéaire. Une sorte de retraite, une thébaïde pour remettre de l’ordre dans sa vie et ses idées …
Là-bas, son imagination qu’elle croyait éteinte, se remet à bondir. Et cet état d’euphorie littéraire la fait s’embarquer dans une histoire qui ne tarde pas à la dépasser …
L’auteur dresse ici le délicat et touchant portrait d’une femme à la croisée des chemins. En toile de fond de cette balade, des hôtels où tout peut arriver …
Hélas pas grand-chose ne se passe … On tourne les pages en espérant que cette écrivaine en perdition connaisse des situations tantôt cocasses, tantôt dramatiques, seulement voilà … rien de tout cela ne se produit. Le lecteur s’assoupit un peu dans cette nébuleuse et se laisse doucement bercer … jusqu’à la fin du récit, précipitée, un peu bâclée …
Et même si le mot « fin » qui retentit soudain apporte une note sympathique et inattendue, on reste un peu déçu, engourdi par la lenteur du récit …
Le principal attrait de ce roman très court : des lieux croisés plein de charme, des chambres d’hôtel décrites en détail à travers une écriture fluide, simple, sans fard.
Un petit livre à emporter avec soi le temps d’un week-end à la mer, qui laissera des souvenirs de vacance, légers, éphémères …
“Tout avait commencé par des cris. Plus exactement, des pleurs. Le jeune couple qui habitait au-dessous de chez moi était rentré de la maternité avec un bébé en colère.
L’enfant probablement bien nourri mais peut-être souffrant ou, pour une raison mystérieuse, mécontent d’être au monde n’accordait aucun répit à ses géniteurs.
Jour et nuit, il hurlait. Les rares moments de pause me laissaient à peine le temps de me rendormir que déjà le petit d’homme, comme rechargé par ce micro-sommeil, repartait de plus belle.”
Amusez-vous – Annie Lemoine. Éditions Flammarion
Article publié par Catherine le 2 janvier 2011 dans la catégorie
vin de table
Petit seigneur est un chat roux. Certains voient en lui un djinn, être spirituel. Il déambule dans la cité du sultan, appelé aussi bimaristan. C’est un petit être mystérieux mais bienveillant qui revient par intermittence dans ce récit étrange… L’histoire se déroule en un lieu non-précisé, quelque part au moyen-orient, à la croisée des cultures et des religions. Cinq personnages prennent tour à tour la parole, des voies fortes qui s’expriment sur des sujets d’actualité, se répondent parfois, comme des échos multiples. Le sujet principal est la politique, celle du sultan, maître des lieux, un homme avide de pouvoir… Son objectif : maitriser la culture… et créer le “livre des livres”, ouvrage de vérité, sa vérité, à son image… C’est pour cette mission que travaillent plusieurs sujets, censeurs, scribes, vizirs, toute une armada de personnes dévolues à sa cause. Mais dès le début on sent qu’un danger se prépare. Le sultan ne fait pas que des heureux. Certains de ses sujets complotent.
Ce polyptyque complexe est savamment architecturé. Il y a un classement par thèmes ; mère, terre, livres, famille… Dans ces thèmes, chacun des cinq personnages s’exprime tour à tour. Pour faciliter la lecture, le prénom de chacun est écrit en tête de chapitre, puis une partie de celui-ci… puis plus rien ! La lecture devient alors une sorte de jeu de devinettes. L’auteure n’hésite pas à égratigner cette culture orientale du secret et de la fourberie. Ce sultanat, je l’ai vu aussi comme un emblème des hégémonies orientales. Ce serait une dénonciation par l’exemple des politiques totalitaires et aristocratiques. L’on sent la voix de l’auteure, son affection pour l’Amérique. En toile de fond résonnent quelques opinions politiques, des réflexions sur la littérature et sa confrontation à la liberté d’expression…
L’auteure manie avec talent la composition du récit, qui est presque trop maitrisé. Les éléments arrivent au compte-goutte, de façon homéopathique, pas allusions, sans jamais qu’un nom de lieu ou une date soient cités. Ceci crée une distance dès le début, amplifiée encore par l’alternance des points de vue des cinq personnages, dans une narration assez déroutante et qui demande un effort de déduction. Tout au long du récit j’ai tenté de compenser la distance par une attention accrue et la relecture de certains chapitres, sans avoir l’impression d’y parvenir totalement.
Une belle écriture féminine, toute en finesse, à l’image de ces royaumes orientaux, un entortillement d’arabesques qu’il faut dénouer pour en percevoir le sens profond. Certaines opinions me semblent discutables, au sujet de l’Amérique, un pays dont j’ai du mal à acquiescer le rôle de bienfaiteur, bien que je sois persuadé de son utilité dans certains cas.
“Quelle est la capacité de mémoire d’un chat ? Petit Seigneur, le bien nommé puisqu’il semble dominer notre existence, ne cesse de m”étonner. Il connait les dédales de la vieille ville dans leurs moindres détails. Lorsqu’il m’arrive de le croiser loin du bimirstan, il accourt dès qu’il me voit et se jette sur moi en ronronnant. Je comprends de mieux en mieux les contes orientaux, où l’on croise des princes et des princesses métamorphosés en animaux par de mauvais esprits. Ce petit être ne se comporte pas en chat. Non seulement il semble tout comprendre, mais tout anticiper.”
Petit Seigneur – Isabelle Hausser. Éditions du Fallois
Article publié par Noann le 29 décembre 2010 dans la catégorie
Cru bourgeois
Ann Scott se souvient de ce qu’elle avait enduré en 2000 suite à la publication de son roman « Superstars », témoignage d’une génération en perdition, sur fond de sexe, drogues, débauche … On la soupçonnait d’être l’héroïne du roman et elle encaissait au quotidien les coups de poing, les appels anonymes, le dénigrement sur des sites de rencontre, …
Ainsi elle a connu le statut de RMiste, côtoyé la gloire … et puis sombré dans la désolation.
La chute a été lourde …
Mais ce terrible malentendu lui donnera un nouveau souffle …
Voici donc la journée d’une femme, l’auteur cette fois … Aux premiers balbutiements de la quarantaine, elle fait le compte à rebours de sa vie, de ce qu’elle fut, de ce qu’elle est devenue et se met à rêver de ce qu’elle aurait pu être …
Dans un style vif, concis, sans fioritures, elle nous livre une autobiographie romancée qui mélange sincérité et mensonges …
Et le lecteur doit faire la part des choses dans ce méli-mélo de mots qui passent sans transition d’une réelle authenticité à un flot de galéjades …
A côté de cela, elle donne un grand coup de pied à cette société de consommation où, restant en dehors de l’arène qu’elle a créée, elle croise les personnages avec le sourire aux lèvres comme une sorte de bouclier, refuse de vivre comme tout le monde, ne croit pas aux coups de foudre … Ainsi, elle nous parle d’elle à travers les autres, ceux qu’elle a connus et aimés, ceux qui l’ont déçue aussi. Elle nous parle d’elle … mais c’est sans doute pour mieux parler des autres.
Le style est fluide, pudique, d’une grande qualité littéraire, certes … mais l’auteur ne m’a pas émue … Peut-être parce ses mots transpirent un peu trop l’amertume et le règlement de compte …
A la folle jeunesse – Ann Scott, Editions Stock
Article publié par Catherine le 27 décembre 2010 dans la catégorie
Cru bourgeois
Marylin et Albert vivent dans le même immeuble, juste séparés par deux étages et … 28 ans. La première vit dans une thébaïde de névroses et de peurs jusqu’à la peur de l’amour, le second vient de se poser chez sa mère Irène, une mère abusive et tyrannique … D’ailleurs c’est elle qui va s’arranger pour que Marylin et Albert tombent amoureux.
Et son plan fonctionne si bien qu’elle va se sentir dépassée par le cours des choses … Le couple va se former et les deux tourtereaux vont tomber éperdument amoureux.
La plume est teintée d’humour, noir parfois, mais il émane surtout de ce récit une infinie douceur, beaucoup de poésie. Le rythme du roman est soutenu du début à la fin avec une énergie inépuisable.
Voici un livre plaisant qui réunit toutes les ficelles de la comédie sentimentale, certes, mais aussi un livre qui n’appelle pas de longs atermoiements. La thématique est simple, croisée mille fois. Cependant, les personnages sont attachants, ce qui rend le récit passionnant.
Tout pour le mieux – Catherine Siguret, éditions Robert Laffont
Article publié par Catherine le 26 décembre 2010 dans la catégorie
Cru bourgeois
Alors, j’avoue être bien embarrassé… D’ordinaire je suis toujours prolifique au sujet des livres, or celui-ci, je ne sais pas par quel bout le prendre…
Commençons par l’histoire, ou plutôt les histoires, qui se déroulent à Bruxelles, petite ville de Belgique, un curieux pays (si c’en est encore un) . Ce sont en fait deux récits entrelacés, celui de Thomas et Marie, deux paumés qui vivent au quatrième étage d’un petit appartement. Marie ne quitte plus son logement. Thomas subvient comme il peut à leurs besoins. D’un autre côté de la ville, Serge le plombier, part réparer une fuite dans un appartement situé lui aussi au quatrième étage. Il est accueilli pas les voisines, deux jumelles disertes d’un âge déjà avancé… Il va incidemment rencontrer la résidente de l’appartement, une jeune et jolie femme.
Ambiance étrange… Thomas veut acheter de quoi manger, il se rend au marché, accepte un troc : de la nourriture contre une photo. Aussitôt un malabar surgit, empoigne Thomas et le jette dans une pièce infestée de serpent sur un mètre de hauteur. Une photo est prise de lui en train de suffoquer parmi les reptiles, photo que vont s’arracher les citadins et qui donnera lieu à moult marchandage…
L’auteur s’en donne à cœur joie dans le délire. Bruxelles ici, n’est pas la “Bruxelles ma belle” de Dick Annegarn. C’est une ville sordide, déshéritée, aux quartiers bassement populaires, peuplés de doudingues. L’auteur fabule et donne un supplément de noirceur, qu’on ne rencontre même pas dans les bas-fonds d’Ixelles ou Etherbeek. Grosso modo, la réalité est travestie et noircie, au point que la ville est méconnaissable. Mais le résultat est intéressant. On déambule dans cette mégapole, tantôt par la voix du narrateur, tantôt par celle des personnages, qui n’hésitent pas à donner au lecteur leur vision de leur milieu, avec quelques notes de philosophie teintées de sarcasmes..
Au niveau de l’écriture, on dirait que l’auteur hésite entre plusieurs styles, entre langage de la rue ou plus complexe. Compte tenu du contenu (marrant ça), l’écriture aurait pu être plus simple et plus fluide (et un peu plus soignée tant qu’on y est). Au niveau du propos, je me suis demandé où l’auteur voulait en venir… Quels que soient ses objectifs, je pense qu’il aurait pu aller loin. Mais je laisse le dernier mot à Didier Van Cauwelaert : “Quatrième étage est un grand livre”. Ouais. Ça sent le copinage.
Quatrième étage – Nicolas Ancion. Éditions du Grand miroir
Article publié par Noann le 21 décembre 2010 dans la catégorie
Cru bourgeois
Léopold a 17 ans et doit partir … Dans sa valise, il entasse les objets qui lui sont chers, quelques livres, un exemplaire de Faust, une anthologie poétique et quelques vêtements chauds parce qu’il sait qu’il part pour le Nord de la Russie, glacial et enneigé.
Fin de la guerre en Europe, les prisonniers rentrent chez eux, les familles sont à nouveau réunies Il n’en va pas de même pour les Roumains … Les Russes exigent que tous les citoyens roumains d’origine allemande, qui vivent en Transylvanie, soient arrêtés.
Il y a aussi cette adolescente roumaine envoyée dans un camp soviétique, pendant la guerre, contente de quitter sa petite ville où chacun de ses gestes est épié, où l’on espionne sa vie sexuelle.
Un récit dans lequel on se plonge sans se soucier de reprendre une bouffée d’oxygène, non parce qu’il invite au divertissement – la thématique est grave et l’horreur omniprésente –, mais parce ce que le talent d’écriture de l’auteur s’exprime dans chaque mot. Même s’il est question de la faim d’un bout à l’autre du roman, tout se déroule comme si, faute de nourriture, la narratrice était contrainte de donner aux mots une effervescence, une turbulence jusqu’à les rendre réconfortants, rassasiants. L’auteur décrit l’horreur mais ses paroles sont souvent amusantes ou s’unissent librement.
La souffrance et le désarroi frappent d’un bout à l’autre du récit mais les mots sont habilement déviés pour permettre à ceux-ci de s’exprimer. Sans cela le récit pourrait paraître insoutenable …
Un roman bouleversant, grandiose …
« Depuis que les sacs d’os masculins et féminins étaient asexués les uns pour les autres, c’était l’ange de la faim qui s’accouplait avec chacun de nous : il trompait jusqu’à la chair qu’il avait déjà dérobée. »
La Bascule du Souffle – Herta Müller, Editions Gallimard
Article publié par Catherine le 17 décembre 2010 dans la catégorie
Grand vin
Un de mes profs de lettres, un jésuite soit dit en passant, avait un petit défaut. Il disait souvent “hein” (sur un ton assez sympathique d’ailleurs). J’avais pris l’habitude de tracer un trait dans mon cahier pour chaque “hein”. Résultat : entre 58 et 83 “heins” par heure. Ce petit jeu demandait de la concentration. A la fin de la leçon, nous comparions nos résultats entre potaches. J’avais souvent 4 ou 5 “heins” trop peu. Je manquais d’attention, perdu dans mes rêveries… Trente ans plus tard, j’ai redécouvert ce petit plaisir, grâce à ce livre. J’ai compté le nombre de “capitaines”. Un peu lassé (on ne s’amuse pas des mêmes bêtises à 40 ans qu’à 18 !), j’ai arrêté page 50. Il y avait déjà 124 “heins”, pardon, 124 “capitaines”, avec un maximum de huit sur une page.
Certes, ce terme marque un certain respect pour l’autorité, celui qu’ Andréani, un simple lieutenant, témoigne à son “capitaine”. Tout en faisant preuve d’allégeance, Andréani reproche à son capitaine (ça y est je m’y mets aussi) d’être un tortionnaire. Le capitaine (zut) s’est en effet rendu coupable de torture envers des insurgés algériens, comme bon nombre de militaires français, en plus d’actes de viols en bandes. C’est une histoire connue, mille fois débattue.
Dès les premières pages, j’ai eu l’impression que l’auteur allait exploiter tout ce que l’homme a de plus vil. On nous l’a faite cent fois cette année, entre “Ouragan”, “Purge”, “Mon enfant de Berlin” , un grand nombre d’écrivains et dramaturges ont utilisé la ficelle un peu usée qui consiste à exploiter la réalité historique et à en tirer toute sa perversité pour exciter notre petit cerveau de primate. Il reste que, si certains s’en sont bien sortis, comme Gaudé, ici je suis sceptique. Ce capitaine (eeeeh zut) et ce lieutenant n’ont pas éveillé en moi grand intérêt. Je dois avouer que je ne suis pas (plus) sensible à cette débauche d’horreur.
Je m’attendais d’après la présentation à en apprendre sur la guerre d’Algérie. Mais l’auteur passe surtout du temps à exciter notre cerveau inférieur, avec un certain pathos et quelques clichés. Et puis, m’étais-je dit, si même je n’apprends rien, ce sera un beau moment de lecture… Certes, ce n’est pas mal écrit, mais avec quelque emphase et insistance. Les passages où le lieutenant Andréani écrit à son capitaine (contagieux ce truc) m’ont ennuyé. Je me suis senti en dehors, comme non concerné par cette vieille rancoeur franco-Algérienne, dont il semble impossible de déduire des responsabilités. Les français ont torturé, parce que les Algériens avaient massacré, parce que les français les avaient torturés. Bref, cette rengaine n’en finit pas, et ce livre ne donne pas un point de vue nouveau. Certes certes, la façon dont ces hommes battent leur coulpe est intéressante, la remise en question, le lavage de linge sale, mais …
En dépit des bravos et des avis positifs qu’on peut lire un peu partout, ce livre n’a pas emporté mon enthousiasme. Aurait-il autant de mentions positives s’il avait été publié ailleurs, chez un petit éditeur ? De plus, je n’ai pas trouvé que ce péplum ajoutait quoi que ce soit de neuf à la question. Le style n’est pas non plus novateur. Le mélange de points de vues narratifs est du déjà vu mille fois. Je ne doute pas que certain(e)s auront adoré… L’homme est un animal, même l’homo littératus… L’horreur emporte toujours un grand nombre de voix.
Où j’ai laissé mon âme – Jérôme Ferrari. Actes sud
Article publié par Noann le 14 décembre 2010 dans la catégorie
vin de table
Nous sommes à Jackson, petite bourgade en plein Mississippi, dans les années 60…
Trois voix s’élèvent, une jeune femme blanche et deux domestiques noires, pour nous conter leurs vies. Trois personnages passionnants et attachants se décident enfin à raconter ce qu’ils ont couché sur papier jadis et jusqu’ores gardé secret.
En s’unissant de la sorte pour nous conter les lambeaux de leurs vies, les trois héros de ce récit découvriront que leur histoire bouleversante accrochera et deviendra une grande histoire d’hommes victimes de la lutte raciale, qui se sont acharnés pour leurs droits civiques.
L’auteur approche un sujet grave mais elle parvient avec beaucoup de subtilité à détourner le regard dramatique du lecteur en imprégnant d’humour son récit. Les personnages sont émouvants, cocasses et remplis de sensibilité, ce qui donne un roman poignant, fort.
L’on se plonge dans cette histoire sans faire de pause. Le style sublime mêle humour, dérision et drame sans jamais heurter le lecteur. Ainsi l’auteur relate une page de l’histoire américaine hantée par la honte, la peur mais aussi la solidarité entre les trois héroïnes qui s’unissent pour crier haut et fort qu’elles ne sont pas différentes des « autres ».
Voici une émouvante quête de justice menée par une jeune dame du Mississippi que rien et surtout pas son éducation ne prédisposait à regarder les Noirs autrement que comme des domestiques. Un beau récit d’amitié que cette dame va nouer avec les bonnes de Jackson alors que la fin de la ségrégation approche doucement …
Magnifique …
La couleur des sentiments – Kathryn Stockett. Éditions. Jacqueline Chambon.
Article publié par Catherine le 14 décembre 2010 dans la catégorie
Grand vin