Il a cinquante ans, elle en a trente. Elle a été sa maitresse l’espace de quelques mois alors qu’elle vit avec un « régulier » qui lui assure la sécurité. Il est encore amoureux ou veut le croire ; elle ne l’est plus, l’a-t-elle
d’ailleurs jamais été ?
L’aventure touche à sa fin, il s’en doute. Pourtant, il s’accroche et c’est sur un coup de tête qu’il part rejoindre la jeune femme, alors même qu’elle ne souhaite pas sa venue. L’escapade est truffée de contretemps, de plans miteux. Et de déconvenues autant que d’illusions imperméables aux évidences.
Un tout petit roman d’une centaine de pages, drôle et touchant, dans lequel l’auteur navigue avec aisance entre la narration, l’interpellation du lecteur, et des commentaires « off » qui ne manquent pas de sel.
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Article publié le 14 avril 2010 dans la catégorie
Grand vin
Il a la rage d’écrire et offre un peu de sa plume féconde aux prisonniers des Baumettes avec qui il se lie même d’amitié. Autour de lui, il y a quelques amis, en toile fond les senteurs de Manosque, du pastis, de la garrigue.
Tout irait bien pourtant … mais peu à peu, il verra les malheurs s’accumuler. En quatre ans, il va perdre sa mère, son père paralysé dans un hospice et la femme de sa vie qui le quitte pour un homme plus jeune et
s’installe à une encablure de la maison où il a tout partagé avec elle. Il lui reste Marilou, sa fille, à qui il donnera tout.
Au fil des jours, il devra affronter la difficulté de croiser celle qui était sa femme il y a peu et qui déménagera sous ses yeux et combattre la maladie de sa mère qui s’éteindra, brûlée dans ses entrailles à force de radiothérapies répétées et vaines…
Enfin, après tout cela, il s’inventera une femme imaginaire … qu’il rencontrera … mais qui n’est pas libre.
Un livre tout simplement bouleversant … Les mots ont le parfum de la Provence, sonnent comme un clocher en pleine nature, vous remuent jusqu’au fond du cœur, vous secouent l’âme, vous enchantent. Tout est amour dans ses textes. L’auteur nous livre un univers de désarroi et de tourments, mais toujours avec une grande pudeur.
Elle danse dans le noir – René Frégni, Folio
Article publié par Catherine le 12 avril 2010 dans la catégorie
Premier Grand Cru Classé
Résumé
« L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes, car le
danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l’extrême. »
Dès les premières pages, j’ai senti l’agacement me gagner, ça commençait mal : je n’accrochais pas et j’en étais toujours là après la cinquantième page … à me demander pourquoi ce roman avait eu un tel succès ?
Quelque chose m’échappait ? J’ai donc poursuivi ma lecture, essayant d’oublier ce qui m’irritait :
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Article publié le 9 avril 2010 dans la catégorie
Grand vin
Bon. Alors… Dans ma dernière note sur Véronique, j’avais été un rien trop négatif, bien que le livre parlât de sexe, et fort bien, avec une bonne syntaxe. Je reconnais avoir été sévère. Cette fois, il serait bon de mettre plus en évidence les qualités de cette auteure, adulée un peu partout sur la blogosphère.
Alors, allons-y pour une nouvelle note sur Véronique Olmi. Ça tombe assez mal, c’est le printemps, il fait beau, la sève monte, les branches montent aussi, et moi ça me met plutôt de mauvaise humeur. Mon arbre m’envahit. Mais bon, faisons un effort pour rester juste et dépasser les sautes d’humeur.
J’ai donc lu, et… Mais pourquoi suis-je toujours d’un avis contraire à la majorité ? C’était pareil avec Françoise Sagan, adorée par tous, les critiques, les journalistes, le pape, E.T., et même le chien, qui aboyait quand j’ai laissé tomber “le lit défait”. Moi elle ne me séduit pas vraiment, ne provoque pas d’enthousiasme, en tout cas j’ai du mal à comprendre la vénération que lui porte le public… Même problème pour Véronique Olmi, qui a d’ailleurs plus d’un point commun avec la blonde médiatique. Toutes deux ont écrit des historiettes d’hommes et de femmes comme tout le monde, ou à peu près, dans un style brut d’apparence.
Le style, à propos… Personnellement, ces phrases écrites debout dans la cohue du métro ont du mal à se frayer un chemin dans ma (très) petite tête, et plus encore à descendre vers le cœur, ou tout organe accessoire. Les goûts et les couleurs notez bien… C’est comme en musique, il y en a qui aiment Mozart, d’autres préfèrent Lady Gaga (*). Il n’y a rien à redire là dessus. Chacun son rayon.
Bon, où est-ce qu’on en était ? Ah oui, Sagan. Pardon, Olmi. C’est comme tout, en fait, on aime ou on n’aime pas. C’est un genre en soi, une écriture peu ouvragée, un peu torturée mais naturelle (ouf enfin une qualité !). La vie de couple telle qu’elle est, dans toute son horreur, et c’est sans doute ce qui touche. La lectrice moyenne, blogueuse du samedi soir entre ses casseroles, se reconnait et s’identifie facilement. Des phrases choc, du ressenti, du vibrant, du couillu…
Quant à mon appréciation… J’hésite sur le nombre d’étoiles… Allez ! Deux et demi. La sève est retombée. Comme il n’y a pas de demi étoile ici, on en mettra trois (3).
Sa Passion – Véronique Olmi. Editions Grasset – le Livre de Poche
Article publié par Noann le 8 avril 2010 dans la catégorie
Grand vin
L’histoire se déroule entre Paris et Berlin. Un homme, Jean Bosmans, tente de retrouver une femme Margaret Le Coz, avec qui il a eu une liaison dans les années 60.
Ils ont 20 ans ou un peu plus. Faute d’avoir été aimés, écoutés, ils doutent presque de leur existence. Pas de repères familiaux, pas d’amis, ils trainent une solitude morbide qui fait frémir. Ce sont des êtres éteints avant d’avoir vécu et ils avancent vaille que vaille dans cette existence insipide. Leur crainte ? Croiser peut-être,
pour l’un, une mère aux bras d’un homme de mauvaise vie, pour l’autre, un type louche qui demande de l’argent …
Chacun cherche une brèche dans l’horizon, un espoir de sortir de cette quarantaine pesante.
Jean et Margaret se frayent un chemin dans cette jeunesse perdue. Chaque soir ils se rencontrent dans une librairie pleine de vieux bouquins d’occultisme, où ils croisent des gens à l’âme funeste. Vont-ils les aider à trouver enfin une place dans leur existence ?
L’auteur décrit avec talent, à travers des phrases qui glissent et flottent comme des nuages, un univers angoissant de farfadets et de spectres, qui contaminent tout autour d’eux.
L’on ressent d’un bout à l’autre du récit la torpeur et la solitude qui paralysent et clouent les êtres sur place, les laissant à leur passé ombrageux.
A travers des mots justes, l’auteur nous conte les tourments du jadis et du présent. Un condensé de phrases élégantes, légères qui donne un roman impressionnant, un message philosophique sur le temps et ses frontières invisibles.
L’Horizon – Patrick Modiano, Gallimard.
Article publié par Catherine le 5 avril 2010 dans la catégorie
Grand vin
Israël. 2006. Les fouilles archéologiques entreprises sur le site de Meggido permettent de retrouver La Lance de la Destinée, celle qui aurait transpercé le flanc du Christ lors de sa crucifixion sur le Mont Golgotha.
Alerté de la découverte, le Vatican envoie sur place une enquêtrice de confiance : Judith Guillemarche a pour mission de récupérer la lance en toute discrétion. C’est alors que l’équipe d’archéologues est massacrée et l’objet biblique dérobé. Lancée sur la piste des assassins voleurs, la jeune femme découvrira que l’objectif des ravisseurs n’est autre que de récupérer l’ADN déposé sur la pointe de la lance et de procéder au clonage du Christ. Rien que ça !
J’avais aimé l’un des premiers romans d’Arnaud Delalande : Notre Dame sous la terre. J’ai abordé celui-ci avec
enthousiasme. Trop sans doute.
Sans aller jusqu’à dire que le lecteur s’ennuie ou que le roman « est mauvais », on peut quand même avouer que ce thriller religieux n’est pas à la hauteur de ce qu’il aurait pu être.
Deux raisons à cela : d’abord, on a constamment l’impression que l’auteur ne parvient pas à faire un choix entre –le roman- et – l’ouvrage de réflexion- Ainsi, si l’histoire possède bien les caractéristiques du roman, les développements moraux et religieux récurrents s’apparentent à un tout autre genre, plus proche de l’essai éthique et spirituel. Ensuite, et peut-être même en conséquence, les personnages manquent de stabilité, voire de crédibilité pour certains. L’écriture peut être inégale à force de se chercher un ton, et les propos, redondants. Il en va ainsi jusqu’à un épilogue décevant tant il est cousu de fil blanc. C’est vraiment dommage car Arnaud Delalande produit habituellement, dans le genre, des romans d’une toute autre qualité. Dans son cas, on peut donc se rassurer : une fois n’est pas coutume…
LA LANCE DE LA DESTINEE – Arnaud DELALANDE. Ed. Robert Laffont, 2007 / Livre de poche, 2009
Article publié le 3 avril 2010 dans la catégorie
vin de table
L’Exécution est un livre où tout est dit sans excès et sans fracas. Une belle écriture, pour un ministre. Ce livre est articulé autour du procès Bontems-Buffet. Désabusés, ces deux taulards avaient commis en 1971 une prise d’otage à la centrale de Clairvaux, soldée par la mort d’une infirmière et d’un gardien. C’est Buffet qui a tué. Roger Bontems lui n’a jamais tué personne. Ils seront pourtant tous deux guillotinés. Badinter ne parviendra pas à sauver son client, presque un ami. Mais cette iniquité va le convaincre. Désormais, il défendra tout accusé qui le sollicite, quel que soit le crime commis… Un regret : que Badinter n’ait pas défendu Ranucci. Mais Ranucci est arrivé trop tôt. Il n’était ni au bon endroit, ni au bon moment, ni de la bonne époque.
En 1977, Badinter sauve de justesse la tête de Patrick Henri, coupable à 22 ans de l’assassinat gratuit du petit Philippe, 7 ans. Condamné à la perpétuité, il bénéficie d
‘une libération conditionnelle en 2002. Interpellé pour trafic de drogue en Espagne, il est extradé et retrouve les barreaux après quelque mois.
Lors du procès de Patrick Henri, Badinter a plaidé non pas la défense de l’accusé, mais l’inutilité et l’immoralité de la peine de mort. Il a responsabilisé les jurés en leur signifiant que le poids de leur décision, c’est toute leur vie qu’ils allaient le porter. Sept jurés ont voté la peine capitale. Il en fallait huit pour qu’elle fût appliquée.
L’Exécution – Robert Badinter – Grasset, Le Livre de poche
Article publié par Noann le 1 avril 2010 dans la catégorie
Grand vin
Au début, j’ai trouvé cette écriture légèrement fade. Le premier mot qui me vient à l’esprit est blanche, une écriture blanche, et encore, ce n’est pas tout à fait ça. Il y a des écritures dites blanches qui sont intéressantes, je pense à celle de Marguerite Duras, parfois. Mais ici c’est encore différent. Le style m’a paru carrément… transparent. Mon esprit glissait sur les lignes sans jamais s’attacher. Cet homme et cette femme font un tas de choses banales, décrites de manière assez commune. Je fus donc très déçu.
Mais vers la page 53 le récit à commencer (enfin) à prendre des couleurs :
“Elle pissa quand même. Puisque maintenant elle était là”
Ah tout de même, un peu de jaune… Il faut attendre encore quelques pages pour que le coloriage s’accentue :
“Elle sentit ses doigts sur son cul, l’habileté de ses doigts à faire glisser son string…”
“Il mordit son cou fort, longtemps, et fit entrer sa verge dans son vagin”
Ça devient profond tout à coup ! Je dois réviser ma première impression, “la pluie ne change rien au désir” est un livre haut en couleurs, fauve, dense… Mais en ce qui me concerne je n’ai pas été touché. Cette histoire charnelle m’a semblé insipide au regard du monde actuel. En 1960, peut-être… Du sexe du sexe… on en a plein le cul finalement !
Globalement je n’ai été séduit par la façon de conter l’histoire. Il m’a semblé que l’auteur ne savait pas où aller et n’avait pas les idées claires… C’est bien d’écrire sur le moment, mais il faut dormir, aussi.
La pluie ne change rien au désir – Véronique Olmi- Grasset / le livre de poche
Article publié par Noann le 30 mars 2010 dans la catégorie
vin de table