Mon enfant de Berlin – Anne Wiazemsky
Mon enfant de Berlin est une chronique de la vie de Claire Mauriac, fille de l’écrivain, dans les mois autour de la libération. Le fait que ce livre fut écrit par la petite-fille de Mauriac donne à ce récit une valeur particulière. Cependant…
L’auteur s’appesantit sur des faits sans importance (pour nous – enfin pour moi) et passe sous silence ce qui aurait pu nous intéresser. On n’apprendra rien sur Mauriac même et ses activités politiques engagées (mais il est vrai que des biographies existent…), pas plus que sur celles de sa fille, par contre l’auteur ne cesse de nous bassiner avec les crises de foie et les migraines de Claire, ce qui en 1945 est de peu d’importance. Certains aspects sont survolés en Messerschmitt. Il semble que l’auteure se soit reposée sur sa notoriété et se soit fait plaisir, au détriment du lecteur…
Le ton m’a semblé parfois apitoyé… La guerre est en soi suffisamment affligeante et il est inutile d’ajouter du pathos au pathos. Les termes pénibles, triste, etc sont utilisés à profusion. L’écriture est simple à défaut d’être belle. Vocabulaire du niveau président de la République. On est loin des Bienveillantes, publié chez le même éditeur, aux antipodes même. Le récit m’a déçu par sa légèreté et ses atermoiements. Je me suis ennuyé pendant 200 pages.
Il reste que les lettres rédigées par Claire Mauriac à l’attention de ses parents pourraient avoir une valeur historique. Rien ne dit cependant qu’elles sont authentiques. Il m’a semblé que l’écriture était la même que celle du narrateur, dans ce cas elles seraient pure invention et diminueraient encore le crédit de l’ouvrage… Comme le reste elles sont peu détaillées et pourraient être sorties de lointains souvenirs.
Mon enfant de Berlin – Anne Wiazemsky. Éditions Gallimard