Mon Chèque – Jean-Claude Carrière
Voilà un ch’ti canon dont on se bourrerait bien la gueule jusqu’au coma éthylique, tellement c’est bon !
“Un producteur de cinéma me doit un chèque. Comment va-t-il s’y prendre pour ne pas me le donner ?”
Tout est résumé dans cette phrase de la quatrième de couverture.
Un scénariste, qui est aussi le narrateur, attend un chèque. Et pendant plus de onze mois, ou deux cents pages, ce pauvre scribouillard doit se battre pour obtenir son dû. Rien ne lui est épargné : les rendez-vous manqués, les rendez-vous pas-manqués mais où il est question de tout sauf du chèque : du prix de l’essence, du climat déglingué, etc…Puis vient un déménagement chaotique, et la chienne de la secrétaire qui se fait écraser, plongeant son indispensable maitresse dans une profonde dépression. Seule solution : le scénariste devra trouver un autre chien…
Cette histoire aurait pu être mortellement ennuyeuse, mais l’auteur a beaucoup de talent et il nous mène par le bout du nez d’une ligne à la suivante. Il a eu la bonne idée de créer des personnages qui jamais ne s’emportent, ce qui les rend attachants et leur donne plus de crédit. Tout est dans la situation, le non-dit, le non-su, le non-entendu, le non-lu, le non-non, le non-peut-être…
C’est crevant de réalisme, bourré d’humour. J’ai bu à la régalade.
Mon Chèque – Jean-Claude Carrière – Éditions Plon