Fantômes d’hiver – Kate Mosse
J’ai longtemps hésité avant d’ouvrir un roman de Kate Mosse. Ce nom me faisait penser à la créature filiforme qui hante les magazines et qui aurait pu figurer dans “Holocauste”… Mais bien entendu, à part l’homophonie du patronyme, modèle et romancière n’ont rien en commun. Les premières pages semblaient captivantes, j’ai donc sauté.
Fantômes d’hiver est un récit construit sur la douleur.
Freddie évoque la perte de son frère George durant la grande guère. Dix ans plus tard, souffrant toujours de cette cicatrice inguérissable, il part en errance et rencontre une jeune femme étrange, légère, transparente.
Ils sympathisent, se racontent leurs déchirures. Elle lui explique la lutte de son village contre l’envahisseur, leur fuite dans les grottes pendant des semaines. Freddie devient par ce récit le détenteur d’une lourde mission…
Ce roman teinté de fantastique ne manque pas de qualités, le récit qui oscille entre réalité et rêve, le plongeon réaliste dans la plaie béante de 14-18. Néanmoins, le ton narratif et l’histoire parfois prévisible peuvent décevoir. Le lecteur n’a pas le temps de se poser une question que l’auteure la formule déjà, et y répond la ligne suivante. Dès lors l’intrigue perd de sa vigueur – mais après tout ce n’est pas un thriller. D’autre part, la corde sensible est titillée de manière continue, au point de se rompre. C’est un peu comme si un violoniste martelait toujours la même note dans l’espoir de mieux faire vibrer nos tympans. Le déballage de sentiments peut séduire … ou horripiler. La technique m’a semblé un peu commerciale.
Fantômes d’hiver – Kate Mosse – Éditions JC Lattès