Désolations – David Vann
C’est sur les deux rives d’un lac glaciaire que vivent Irene et Gary. Trente années de vie aussi triste à mourir et deux enfants qui se construisent un avenir plus rieur. Mais pourquoi Gary veut-il construire une petite île désolée ? Pourquoi s’acharne-il à ce projet insensé, démesuré, dantesque ? Rêve ? Refuge ? Irène tente de comprendre le rêve de son mari mais des tensions s’installent dans le couple …
On ressort de ce récit émus par la présence de la nature de l’Alaska, sauvage, immaculée, que l’auteur décrit avec beaucoup d’émotions et l’intensité des sentiments.
Une écriture magistrale, forte, comme un coup de poignard dans le cœur du lecteur.
L’auteur nous plonge dans les vies qui se déchirent doucement, les ruptures larvées qui s’entretiennent, les tentatives de rebâtir des ruines à tout prix, même tout est vain, stérile.
Et l’auteur d’ajouter à ces désolations celles du lecteur qui assiste à la destruction lente et insidieuse d’un couple qui cherche tant bien que mal un refuge, une issue, un espoir, mais s’enfonce dans les abîmes dont on ne revient pas.
Un magnifique roman, certes.
Un seul bémol tout de même … Malgré le talent incontestable de l’auteur à nous entraîner dans un huis-clos pesant, j’ai ressenti l’envie de sortir vite de cet étouffoir créé par Gary et Irene.
Désolations de David Vann, Éditions Gallmeister