La Nonne – Comte d’Irancy
De temps en temps, Babelio nous propose de découvrir des livres peu connus, publiés chez de petits éditeurs, ce qui nous change un peu des ornières laissées par les mammouths de l’édition. On y découvre parfois de belles choses, des œuvres singulières, comme par exemple “la Nonne” !
Je dois avouer qu’en acceptant de recevoir ce court roman, je ne m’attendais pas à un texte aussi enflammé ! Je me suis demandé comment j’allais en parler, en faire un résumé, donner un extrait… Car chaque page, il faut le dire, est hardente, mais plus encore, pornographique, vicieuse, dérangeante, et même ********. Mais tiens voilà l’astuce, il suffira de remplacer les mots licencieux par des étoiles. Il y a fort à faire… Il sera difficile de ne pas sombrer dans le pervers, voire le ****** ou encore la ******.
Car quand l’auteur dit sans gêne que (je cite) : “Pu***** du *** autant qu’elle l’était du ***, et même de la ******, elle fut, le même jour, dé******** de ces trois *********”. L’auteur y va fort, un pornographe de notre époque rougirait presque d’embarras. J’avoue que moi aussi, j’ai piqué un fard (bien que fort érudit sur la question…)
Vous voilà donc prévenus, “la Nonne” n’est pas à donner à n’importe qui !
Venons en au sujet. Nous voilà donc embarqués dans les facéties… amoureuses, mais est-il encore question d’amour, de deux sœurs novices. Dès leur entrée au couvent, avant même de découvrir la sacristie, les voilà prises dans un jeu pervers dont elles ne sortiront pas ; elles finiront catins dans la capitale. Sœurs Agnès et Martine découvrent le vice le plus ***** dès leur admission, aidées par une supérieure lubrique et un abbé dévoyé. Il n’est peut-être pas utile de dévoiler trop la suite, ce site étant accessible à tous, je serais contraint d’abuser de multiples ***.
Mon avis tout de même : Alors, si on le prend au premier degré, “la Nonne” est un texte sale, pervers à l’extrême, ******. On peut le trouver aussi anticlérical (les conventines de ce bouquin sont toutes des dépravées prêtes à tout, intéressées uniquement par leur *** – les hommes sont brutaux et profiteurs). Les bien-pensantes de notre époque y verront du machisme et dénonceront l’exploitation de la femme. Diable, pourvu que les mouvements féministes ne tombent pas dessus ! Mais l’homme n’en sort pas épargné, exploité lui aussi, tourné en dérision. À lire ce livre, tous les hommes sont dominateurs et les femmes masochistes. Mais on peut aussi le voir au second degré, et se payer une franche rigolade. Les mots sont crus certes, mais en même temps châtiés.
L’éditeur évoque une première publication en 1940, à 250 exemplaires. On est surpris de voir que cette époque n’était pas très différente de la nôtre, et que la pornographie n’est pas un phénomène récent.
“La Nonne” donne un grand coup de pied dans la bienséance de l’époque, c’est un petit bouquin qui vise ostensiblement à choquer, bousculer. Insolent, impudent, dérageant, ******. Anticlérical aussi, disais-je, oui certes… Un exemple, voici la réponse que fait une nonne au docteur, venu vérifier que les novices sont encore vierges :
“- Oh ! comme je suis heureuse, fit la nonne. Savez-vous, Docteur, que nous envoyons une délégation à Rome, et la mère supérieure tient absolument qu’au moins une des pèlerines soit pucelle.”
Ce petit bouquin s’avèrera, finalement, soit extrêmement jouissif et drôle, soit navrant et choquant, et même *******. Tout dépend dans quel esprit on le lit.
Encore un petit extrait pour se faire une meilleure idée :
“- Aimez-vous les ***** ? Comment les aimez-vous ? *******, *****, ******, *******, ****** ? Et le goût du ****** ? Poisson frais, crevette ****, ****** faisandé ou amande fraîche ?”
Oui enfin, pour ce qui est de se faire une idée, ce n’est peut-être pas réussi…
La Nonne – Comte d’Irancy. Éditions la Musardine