Je reviendrai avec la pluie – Takuji Ichikawa
Takumi a perdu sa femme Mio et vit seul avec son fils Yûji, âgé de six ans. Il fait de son mieux pour veiller à l’avenir de celui-ci, même si l’absence de la maman est très douloureuse. Pour ne pas sombrer, Takumi s’accroche tant bien que mal et la seule espérance qui le fait subsister est la promesse faite par Mio de revenir un jour avec la pluie pour voir comment ils s’en sortent sans elle. La saison des pluies arrive enfin…
Alors que Takumi se promène dans la forêt avec son fils, Mio apparaît soudain mais elle a perdu la mémoire et de son passé il ne reste qu’un grand vide…
Pour le couple, une nouvelle vie commence, ou plutôt doit-on parler de deux vies, l’une onirique et l’autre, celle pour Takumi d’une reconstruction auprès de sa compagne et complice depuis quinze ans, celle d’une angoisse et d’une renaissance aussi.
Voici un récit où se mêlent à la fois poésie, philosophie et métaphysique. L’auteur nous embarque dans un voyage mystique et surnaturel où se croisent tristesse et espoir à la fois.
Ainsi il nous parle d’un monde parallèle où se réfugient les défunts, un astre nommé « Archive » se trouvant dans les tréfonds de notre cœur.
À travers une grande simplicité, l’auteur nous séduit et réussit un coup de maître en nous conduisant à suivre son style, très original, très personnel. Peu de mots, de développements stériles, d’atermoiements font de ce roman un ravissement, une réflexion sur le sens de la vie, le deuil, l’amour, le vrai, le grandiose.
Un bouillonnement de mots simples mais intenses qui éclaboussent à chaque page, donnant au lecteur une impression de merveilleux, de magique et lui délivrant un message d’espoir au-delà des frontières de la mort.
J’ai aimé cette approche qu’a l’auteur de l’amour que rien ne peut émousser ni éteindre, pas même le bout de la vie…
« De la main droite, j’ai tenu la main gauche de Mio. Fort. Comme si je pouvais ainsi l’ancrer dans ce monde.
Mio a serré ma main en retour. Ses doigts tremblaient légèrement. Elle a avait peur. Je percevais une profonde angoisse. Elle faisait cependant montre de sérénité pour moi. Je me suis dit : Sois fort. Pour elle. « Tout va bien, ai-je dit. Je suis là.
Mio a acquiescé, le teint pâle. Puis, main dans la main, nos cœurs unis en un. Nous avons traversé la première tempête d’angoisse. Le calme a fini par revenir, temporairement. »
Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa, éditions Flammarion