Si tu existes ailleurs – Thierry Cohen
Un homme, qui porte le doux prénom de Noam, avec ‘m’ ! À l’âge de 11 ans, sa mère est victime devant ses yeux d’un accident de voiture. Bouleversé, il commence une longue thérapie (zut j’ai oublié le nom du toubib…) Quelques années plus tard, c’est devenu un homme beau mais chamboulé. Il travaille pour une entreprise comme responsable des ventes, et est en proie à de méchants démons. Son patron est intraitable, c’est un affairiste qui ne voit que les chiffres. Noam souffre. Sa vie sentimentale est chaotique. Seule sa sœur lui apporte du réconfort, ainsi que sa fille, Anna, trois ans. Mais Anna fait à Noam une révélation terrible : il va mourir d’un arrêt cardiaque, ainsi que cinq autres personnes. Cette parole produit un choc. Noam craint la mort, depuis le départ de sa mère. Il vit dans l’angoisse. Terrifié, il décide de revoir son ancienne thérapeute. Celle-ci lui présente une collègue aux méthodes surprenantes, une sorte de para-psychologue, qui lui affirme un truc étrange : Dieu se manifeste à travers certains être purs, des enfants, des handicapés, des âmes authentiques. Noam part en Israël, à la rencontre d’une enfant autiste, Sarah… Là-bas la parole des enfants est considérée sacrée, ils sont consultés pour leur pouvoir divinatoire… Commence une longue quête…
C’est assez rare, mais je n’ai rien trouvé de vraiment négatif dans ce roman parfaitement maitrisé, comme disent les critiques littéraires. Que des points positifs, à commencer par le mélange de réalisme et de fantastique, savamment dosé. On entre dans cette vie parfaitement crédible, amplement décrite. Ce Noam s’impose à nos yeux, avec ses craintes. Je suis vraiment entré dans la peau de ce personnage. Outre la similitude de prénom, il m’a donné à voir ma propre tourmente. Noam, c’était moi ! Je me suis senti embarqué dans cette histoire qui est aussi la mienne. J’ai adoré cet homme sensible, à mille parsecs des clichés en la matière. En effet, les médias ne cessent de nous marteler des histoires d’hommes violents et dominateurs, comme s’il n’y avait que ça au monde… On a l’impression que tous les hommes sont des brutes épaisses. Ça (m’a) fait plaisir de lire pour une fois l’histoire d’un homme fragile, comme il en existe tant !
Ensuite, rendons grâce à l’écriture à la fois lisible et riche, avec une jolie syntaxe. L’auteur entrelace des chapitres narratifs, des dialogues, et des extraits du journal de Noam. Le point de vue est sensible, tout en nuance, jamais ennuyeux, pour peu qu’on ait un minimum de finesse… On glisse subrepticement dans le surnaturel, sans s’en apercevoir, sur un fond réaliste prenant.
Si tu existes ailleurs – Thierry Cohen. Éditions Flammarion