L’amour est déclaré – Nicolas Rey
Quand Maud est arrivée dans la vie de l’auteur, tout s’est métamorphosé en conte de fées. Adieu la dive bouteille, le LSD et autres substances enivrantes. Halluciné cette fois par les yeux de cette femme, l’auteur nous invite dans sa nouvelle vie amoureuse, loin des tumultes d’antan…
L’auteur se prend pour un psychiatre des cœurs et nous invite à suivre ses conseils lorsque la magie de l’amour opère. Après « Un léger passage à vide » qui exhalait l’alcool et l’opium, il nous revient avec une autre addiction, celle de l’amour. Toujours avec cette étiquette d’alcoolo fragile qui en est sorti et cette déprime latente qu’il porte comme une épée de Damoclès, l’auteur nous dévoile comment une nouvelle rencontre peut chasser les démons et avancer enfin, sans chanceler, abruti par les breuvages maléfiques et la seringue salvatrice.
Dans ce court opus l’on croisera donc Nicolas, l’auteur, le Papa, Hippolyte, son fils et Yves Kleber, son agent, un bonhomme antipathique qui n’aime ni les enfants ni les animaux. Et surtout Maud…
Le récit, certes d’une banalité consternante, donne parfois quelques moments amusants et l’on se gausse de l’éducation sentimentale et sexuelle que Nicolas inculque à son jeune fils Hippolyte, à la manière d’un donneur de leçons de bonne vie et d’un sexologue averti. On esquisse un sourire lorsque Nicolas explique à son fils comment « gérer » sa première éjaculation… Un des seuls passages qui a valu à ce livre d’échapper au classement dans la catégorie « comestible » de notre site.
Voici 198 pages où l’on boit l’enseignement de l’auteur et on se saoule de ces courts chapitres qui ne nous apprennent pas grand-chose, si ce n’est qu’il a délaissé les médocs et l’alcool pour se consacrer à l’amour, autre asservissement de cet auteur un peu en perdition.
Les chapitres s’enchaînent au grand galop et laissent au lecteur un sentiment de déjà vu mille fois. Le récit tourne, virevolte et l’on trébuche dans cette course aux sentiments qui finit par échouer.
Personnellement je n’ai guère été convaincue par cette histoire un peu hachurée, ces fragments de vie d’un écolier et d’un père à l’âme bancale qui s’émeut à nouveau et renaît grâce à Maud.
Pourtant, il faut bien le reconnaître, l’auteur fait tout ce qu’il peut pour se rendre sympathique et complice du lecteur… D’aucuns trouveront peut-être ce récit éminemment drôle et constructif et n’abonderont pas dans mon sens, tant pis je prends le risque de me heurter à l’ire de ceux-ci…
Ite missa est …
L’amour est déclaré de Nicolas Rey, éditions Au Diable Vauvert