Je vais mieux – David Foenkinos
Il amoncelle tous les ennuis, les coups du sort et les malchances et sa vie n’est jalonnée que de drames, de soucis, de tristesses… Le héros vit un véritable enfer et ne comprend pas ce qui lui arrive…
Alors qu’il est licencié pour faute grave après avoir frappé un collègue malsain, sa femme demande le divorce. Soudain le voilà perclus de douleur au dos, une douleur intense et insupportable qu’aucun médicament ne peut soulager. Il cumule les examens, les scanners, I.R.M. et aucun de ceux-ci ne montre quelque dysfonctionnement que ce soit.
D’aucuns penseront à un mal-être tellement grand qu’il en devient pathologique et engendre une douleur physique. Somatisation ? On peut dire que le héros porte le poids de ses soucis sur les épaules… ou les lombaires.
L’auteur nous invite à suivre le chemin de croix de ce héros en perdition mais cela pourrait être n’importe qui d’entre nous, l’histoire étant sommes toutes d’une banalité affligeante.
Il y a certes quelques passages émouvants, mais ceux-là même montrent encore un homme qui se bat au quotidien pour sortir de ce magma de soucis, espérant trouver un jour l’amour, le salut, la sérénité.
Un récit qui prend tantôt l’allure d’un film dramatique tantôt celle d’une farce aigre-douce mais qui n’arrive jamais à emporter le lecteur, à le détacher de sa propre vie, fût-ce le temps de quelques escales d’euphorie puisqu’ici le héros se fourvoie dans les méandres de la calamité.
Après moult divagations, réflexions, errances médicales, le narrateur va mieux… Le lecteur en est ravi ! Mais pour ma part, après avoir refermé le livre, je me suis rendue à l’évidence. A l’instar des autres livres de l’auteur, il s’agit d’une succession de petits bouts de vie, d’aventures, d’épisodes parfois dramatiques suivis de clins d’œil pleins d’humour, mais chaque ligne de ces petits quotidiens chaotiques exhale un parfum de répétition qui lasse un peu le lecteur…
La dérision et l’humour de l’auteur sont omniprésents, mais l’histoire s’essouffle rapidement faute d’émotion et de sentiments. On est à mille lieues de « La délicatesse » qui donnait de beaux passages empreints de sensibilité.
L’écriture est mièvre parfois, sans envolée littéraire. Dans cette chronique de la vie quotidienne, je me suis alanguie en attendant le bruissement de la dernière page tournée…
Dommage…
Je vais mieux de David Foenkinos, éditions Gallimard