Impossible de grandir – Fatou Diome
Présentation de l’éditeur :
Salie est invitée un samedi à un dîner du type « papa, maman et les enfants, plus quelques amis ». Mais cette invitation d’une apparente simplicité la plonge dans l’angoisse. Pourquoi est-ce si « impossible » pour elle d’aller chez les autres ? De répondre aux questions banales sur sa vie, sur ses parents ? Salie se lance dans une conversation avec « la Petite », sorte de voix intérieure et de double de la narratrice, enfant. Cette dernière va la forcer à revenir sur son passé, à revisiter son enfance pour comprendre l’origine de cette peur. Salie re-convoque alors ses souvenirs, la vie à Niodior, la difficulté d’être une enfant illégitime, d’endurer le rejet et la violence des adultes, les grands-parents maternels qui l’ont tant aimée…
À partir d’une matière très personnelle et intime, Fatou Diome parvient à créer un inoubliable personnage, Salie. Le roman est l’histoire d’une enfant grandie trop vite et qui ne parvient pas à s’ajuster au monde des adultes. Mais c’est aussi l’histoire d’une libération, car l’introspection que mène Salie pour apprivoiser ses vieux démons, tantôt avec rage et colère, tantôt avec douceur et humour, est salvatrice.
L’avis de Noann :
Voyage à travers les souvenirs de l’auteure, par une écriture subtile, chargée de métaphores et d’allégories…
Ce périple à travers les sentiments d’une enfance n’est pas seulement personnel, chacun s’y reconnaitra, et les leçons de morales que l’auteure dressent sont universelles. C’est un livre sur les difficultés de l’intégration et de l’enfance, en particulier quand la nécessité de passer à l’âge adulte se précise… L’écriture est ouvragée et stylée… Un bémol quand même, ces presque 400 pages paraitront longues et parfois monotones. Il eût gagné à être plus léger, tant en taille qu’en nombre d’effets de style.
Autres avis glanés çà et là :
La plus belle chose dans ce livre selon moi c’est l’écriture. L’auteur écrit si bien que comme je l’ai dit plus haut, j’arrivais presque à sentir les saveurs, à voir les environs des pays cités. Les réflexions de l’auteur sur la vie, la mort en bref, les questions sur les questions que l’on peut tous se poser un jour. Il y a une vraie poétique dans cette écriture, si douce mais aussi assez lente donc ça ne peut pas plaire à tout le monde.
Demeure l’impression que l’invitation en question agissait comme une espèce de “pré-texte” pour raconter la souffrance de la Petite, cette enfant marquée à jamais par le sceau de l’illégitimité et qui a eu la chance d’être choyée par des grands-parents profondément aimants, alors qu’elle était rejetée de tous.
Ce roman est à la fois violent dans la description de son enfance et à la fois poétique par le respect de toute sa culture. Le lecteur imagine le contexte de soumission qui réside dans la culture africaine et comprend que la vie à Niodior ne s’apparente pas à un voyage d’agrément. (…) Roman intimiste qui donne à réfléchir sur le comportement humain.
Impossible de grandir de Fatou Diome. Éditions Flammarion