L’Ange Esmeralda – Don DeLillo
L’auteur nous entraîne dans son univers jalonné d’aléas, de rencontres inattendues et nous invite à méditer sur nos chaos intérieurs, nos failles, nos divagations, nos violences larvées, nos désarrois…
Ainsi, à travers chaque récit, nous croiserons des hommes et des femmes en plein questionnement, allant d’un mari fidèle coincé malgré lui aux Caraïbes par un vol de retour retardé et séduisant une passagère dans la même situation que lui, une jeune femme terrorisée par l’annonce d’un séisme, un joggeur témoin d’un enlèvement…
J’en resterai là pour ne pas dévoiler le contenu de tous ces récits où des personnages en plein tourment se rencontrent, victimes de leurs terreurs intérieures, s’arc-boutent dans leurs vies délabrées au lien fragile d’un destin ô combien obscur.
De chaque page tournée émane un sentiment de détresse et d’appréhension. En sillonnant toutes ces années et en suivant la trajectoire de tous ces personnages qui se débattent au quotidien, l’auteur nous invite à une réflexion sur l’incertitude du lendemain, la solitude moderne, l’inégalité, supplices endurés par chacun dans un univers de tempêtes et de tourments.
Entre les lignes se dévoilent les incessantes peurs face à la mort, au temps qui s’écoule trop vite, trop incertain où l’homme tel un funambule sur le fil de la vie chancèle et perd l’équilibre.
C’est de l’Amérique inquiète et fébrile que nous parle ici l’auteur mais chacun de nous aux quatre coins de la planète se reconnaîtra dans cette recherche incessante de la sérénité et de la paix intérieure.
Un recueil de neuf nouvelles composé sur une longue période puisqu’elle s’échelonne de 1979 à 2011, à déguster sans modération et qui laisse dans le cœur et l’âme d’indélébiles stigmates, mais aussi une douce crainte qui demeure inassouvie…
L’Ange Esmeralda de Don DeLillo, éditions Actes Sud