Le garçon qui n’existait pas – Patrice Leconte
Gérald passe inaperçu… Quoi qu’il fasse, personne ne s’intéresse à lui. Un jour, alors que la banque où il travaille fait l’objet d’un braquage, il sauve ses collègues avec beaucoup de bravoure. Tout le monde est remercié, applaudi mais aucun bravo ne lui est adressé… Même Victoire, sa patronne, ne prête attention à lui.
Las de toute cette indifférence et pour que les beaux yeux de Victoire se posent enfin sur lui, Gérald décide de l’épater et réalise un challenge insensé. Ainsi, il va traverser la Manche à la nage.
L’on suit cahin-caha les exploits d’un jeune homme incompris, effacé, délaissé de tous, qui a toujours vécu entre parenthèses, suspendu et chancelant sur le fil des âmes humaines peu soucieuses de le soutenir et l’apprécier tel qu’il est, en équilibre précaire dans une faune d’égoïstes se contemplant l’ombilic au mépris d’autrui.
Une vague et un dos crawlé plus loin, on s’attend à ce que surgisse un imprévu, une surprise mais rien ne viendra troubler la motivation et le courage du nageur tandis que le lecteur se laisse porter par le récit, les yeux un peu alourdis et somnolant bientôt dans une douce oisiveté…
Voici l’histoire d’un garçon anodin, fragile qui, déjà gamin ignoré de tous se débattait dans la mêlée sans jamais émerger et, des années plus tard, ira jusqu’au bout de son rêve pour gagner le cœur d’une femme si belle, si inaccessible.
Un roman au ton juste, sans fard, sans grande envolée littéraire, sans grande charge émotionnelle, certes touchant et délicat. Un bon délassement à emporter en week-end ou dans une salle d’attente et n’en garder que le souvenir mélancolique d’un homme en pleine dérive, prêt à tout pour séduire et… exister.
Le garçon qui n’existait pas de Patrice Leconte, éditions Albin Michel