Le colonel et l’appât 455 – Fariba Hachtroudi
Il abandonne la République théologique qu’il a servie toute sa vie… Lui, Colonel et proche du Commandeur suprême. Elle était l’Appât 455 dans cette geôle… Martyrisée et violée pendant des années, elle a pourtant refusé de donner à ses bourreaux le nom de l’homme qu’elle n’a jamais cessé d’aimer.
Bien des lustres plus tard, ils se retrouvent loin de leur pays d’antan et nouent des liens équivoques. Les secrets enfouis ressurgissent, les souvenirs de cette perversité de l’époque dictatoriale qu’ils ont connue et leur ardente passion amoureuse qui les menés à l’ostracisme. Il la retrouve dans son pays d’exil où elle vivait seule et il s’y installe comme réfugié politique, auprès de cette femme qu’il engage comme traductrice…
Un chassé-croisé subtil entre douleur et passion. Le récit sonne dans le cœur et dans les tripes, les mots sont puissants et l’on se laisse emporter dans cette histoire démesurée qui tient en haleine jusqu’au mot fin.
Entre les lignes se glissent l’amour, grandiose et ardent, et les sentiments intenses qui donnent aux personnages de ce roman une force et un courage extrêmes, l’envie de tenir debout à tout prix, alors même qu’ils subissent une violence excessive.
Viennent alors s’entremêler des questions essentielles : pourquoi ces deux êtres aux antipodes se sont-ils retrouvés et se raccrochent-ils l’un à l’autre vers un même destin, suivent-ils le même chemin ? L’auteur nous invite à suivre les plaidoyers intérieurs de cet homme et cette femme déchirés, leurs espérances, leurs désarrois et la force de leur amour martelé et reconstruit pour des lendemains heureux dans leur nouvelle terre nordique, loin de l’Iran qui les a laissés exsangues mais confiants malgré tout…
Un récit tout en intensité où tragédie et amour se côtoient et s’entrecoupent. Belle apologie de l’amour qui reconstruit, même si l’on a vécu sous le joug de la violence et du totalitarisme à outrance.
Le colonel et l’appât 455 de Fariba Hachtroudi