L’Amant de Prague – Monique Ayoun
Quand Peter et Carla se croisent à Paris, c’est le flash immédiat et très vite ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. Certes, tout avait si bien commencé. Mais Peter a un penchant pour la Dive bouteille et Carla le vénère, l’admire, tombe amoureuse. Leur relation prend une tournure venimeuse. Peter est circonspect, énigmatique, se montre de plus en plus souvent distant, mais la désire pourtant. Et Carla, très amoureuse, est patiente, le vénère et l’aime à perdre la raison.
Malgré la dégradation de leur relation, Carla se languit de son amant et n’a qu’une hâte, le rejoindre à Prague. Là-bas, elle subit l’indifférence et l’alcoolisme de son homme et elle se sent de plus en plus seule face aux crises répétées de Peter. Et dans cette ville étrangère, elle prend peur. Dans la ville aux mille clochers et aux mille trésors, une femme du Sud, brulante et amoureuse et un Nordique, austère et distant s’aiment et s’égratignent. Ces deux partenaires aux antipodes l’un de l’autre survivront-ils dans ce chemin de passion et de déchirures ?
Et le spectre de Kakfa veille sur ce duo diabolique…
L’auteur décortique une passion qui fait souffrir et nous invite à nous immiscer dans ce ballet charnel, et l’on se pose moult questions. Quand deux différences se rencontrent, s’attirent et fusionnent puis se font souffrir, cette relation improbable peut-elle durer ? L’écriture est enflammée, voluptueuse et excitante, mais entre ces lignes s’immiscent aussi la souffrance et le chagrin.
Un récit qui parle avec une grande véracité des difficultés d’une relation quand chez l’un des partenaires resurgit des tréfonds de la mémoire des conflits familiaux d’antan, l’empêchant d’aimer et de s’abandonner pleinement dans une relation intime. Une histoire d’amour fou qui jouxte avec la mort, aussi une belle réflexion philosophique sur les différences de culture et de personnalités.
L’Amant de Prague de Monique Ayoun, éd. La Grande Ourse