Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre – Vincent Delerm
Se laisser bercer par les bonheurs ténus du quotidien, de l’instant éphémère d’un doux baiser, d’une étreinte un soir d’été, d’un apéro sucré et enivrant. Ou se lancer sur une piste pour une danse endiablée alors qu’on n’aurait jamais osé auparavant, se ravir de la quiétude d’un lieu ou d’un être, croquer dans un fruit mûr. Nous voici embarqués dans une promenade jalonnée de ravissements et de délices.
Des textes succincts, intimes qui nous disent avec délicatesse, qu’il faut à tout prix se réjouir de l’instant présent et croquer le bonheur à pleines dents.
Au fil de cette courte promenade, l’on se remémore de beaux souvenirs d’antan, se réjouit de ce temps révolu qui fait place à de belles surprises, de nouveaux émois, de nouveaux plaisirs et l’on se dit que demain nous promet des instants d’exception, de belles découvertes.
Ainsi, le bonheur est donc à la portée de tous, pourvu que le soleil s’immisce dans le ciel désolé des cœurs meurtris, pourvu qu’on y croit de toutes ses forces, que l’on savoure chaque instant du plus banal au plus extraordinaire en gardant le sens de l’émerveillement, en ne laissant jamais s’éteindre la petite flamme qui sommeille en nous.
Alors oui la vie est belle nous dit l’auteur à travers des mots doux et sucrés, des lignes imbibées de poésie et l’on se retrouve parfois, souvent, énormément dans cette fable aux parfums de fruits acidulés, on se gave de toute la liesse et le bien-être qui s’immiscent dans le cœur et l’esprit en refermant cet opus que l’on a dévoré comme un guide du bonheur à tout prix.
J’ai apprécié cette douce balade du bonheur mais l’auteur n’est-il pas un peu trop utopiste en nous convainquant qu’il suffit de quelques plaisirs légers, quelques enchantements passagers pour faire disparaître les éclaboussures du passé ou les lendemains qui ne sont pas toujours ensoleillés ?
L’on y croit… Certes.
Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre de Vincent Delerm, éd. du Seuil