Femme au foyer – Jill Alexander Essbaum
Anna, 37 ans, est Américaine, l’épouse irréprochable d’un banquier suisse et mère de trois enfants, dont l’un des trois, sa fille, est née d’un autre lit, celui qu’elle a partagé avec un homme qu’elle n’oublie pas, qu’elle semble aimer toujours. Installée il y a peu à Zurich, avec sa famille, elle s’ennuie. Entre une belle-mère revêche et un mari indifférent et très jaloux qui la harcèle, Anna se sent captive d’une geôle dorée. De plus en plus seule, de plus en plus déprimée, elle n’a personne à qui elle pourrait confier sa douleur, aucun confident. Même auprès de sa psychanalyste, elle ne trouve pas d’écoute et de soutien. Elle n’épanche guère du reste, se retranchant derrière un mur de silence.
Ainsi, elle ne croit plus en la vie et les lendemains s’enchaînent plus moroses les uns que les autres, elle dépérit. Jusqu’au jour où, lasse de sa neurasthénie et du dégoût de cette vie qui n’a plus aucun sens et avant de se perdre tout à fait, elle se met à collectionner les aventures sexuelles. Pour guérir ses blessures intérieures, pour avoir l’illusion d’exister, de séduire encore ? Mais au milieu de cette vie sexuelle intense, se cache un désarroi plus grand encore. Et auprès de ces corps de pacotille, ces caresses éphémères, ces fougues de substitution, ces lits défaits le temps de quelques orgasmes, elle se retrouve dans l’impossibilité de faire demi-tour, de sortir de ce surdosage de sexe qui ne la comble pas. Et quand il n’y a guère d’amour, rien ne peut subsister, tout n’est que feu de paille…
L’auteur signe ici son premier roman. Certes, la plume est cadencée, les mots s’enchaînent et virevoltent comme dans une danse sensuelle, mais l’histoire est hélas d’une affligeante banalité et souffre d’un manque d’originalité. Une histoire de femme comme mille autres, perdue tantôt entre déprime et lassitude, tantôt débauche et amertume. Je n’ai pas été touchée par cette héroïne de peu, ni guère plus par son opulent mari, dénué d’émotions.
Un récit un peu lourdaud, voire grivois quelquefois, qui se lit d’une traite, même si quelques longueurs inutiles rendent la lecture un peu ennuyeuse parfois…
Femme au foyer de Jill Alexander Essbaum , éd. Albin Michel