La plage – Marie Nimier
Une carte postale magnifique : un décor à couper le souffle, de beauté et de sérénité, une plage dorée entrecoupée çà et là par des rochers blancs léchés par une mer que le ciel a épousée pour former un camaïeu d’azurs, une brise marine bénéfique qui caresse la peau.
C’est là qu’une jeune femme revient des années plus tard, le cœur empli de souvenirs enfouis, surtout celui de cette grotte où un homme l’avait aimée autrefois. Elle qui voulait revivre un fragment heureux de son passé se trouve bien dépourvue lorsqu’elle découvre que le lieu mythique de ses amours d’antan est squatté par un père et sa fille. Ainsi, la voici contrainte d’interrompre son pèlerinage. Alors, elle se met à observer les intrus, bien dissimulée derrière un rocher. Agacée par la présence de ces deux importuns, elle se montre d’abord distante et peu prolixe puis finit par faire leur connaissance, partager quelques échanges insignifiants. Car elle ne dit rien d’elle, ou si peu de chose. Et on se demande bien ce que cette inconnue est venue faire là-bas, ce qu’elle cherche exactement. Est-elle nostalgique des soubresauts d’amour qu’elle a connus jadis, veut-elle démythifier ces instants heureux mais fracassés ?
Au fil du séjour, les trois personnages se côtoient et se découvrent un peu mais il demeure un flot de non-dits, de secrets que l’inconnue de la plage ne divulguera pas… Et chacun y va d’ailleurs de son mystère, laissant planer aux alentours de l’héroïne anonyme et de ses comparses imposés une ambiance obscure et troublante.
Le récit connaît une certaine lenteur, parfois un peu soporifique. L’on se laisse porter par cette histoire balnéaire où il ne se passe pas grand-chose. Seules la description des lieux, certes très belle, et l’atmosphère reposante du maquis exhalant un parfum délicat, sauvent peut-être un peu l’histoire et évitent au lecteur d’être gagné par une certaine langueur…
La plage de Marie Nimier, éd. Gallimard