Le sommeil le plus doux – Anne Goscinny
Jeanne se rend à Nice en compagnie de sa mère, gravement malade, et de sa grand-mère paternelle. Pour la mère de Jeanne, atteinte d’un cancer en phase terminale, ce sera un voyage ultime. Elle restera d’ailleurs dans sa chambre d’hôtel aux côtés de la grand-mère. Désespérée et battante à la fois, elles croient encore à la vie, plus que tout, dans ce monde si impitoyable qui ne fait aucun cadeau… Alors, tour à tour elles rient puis pleurent, puis se ressaisissent quelques instants et s’accrochent à un soupçon d’espoir.
Doucement, Jeanne se prépare à la disparition de sa maman. Elle se promène longuement, se remémore son père qui s’est enfui lorsque a sonné le glas de la maladie. Dans Nice elle déambule et se rend au Cours Saleya. Nichée au fond, dans un coin, Sainte-Rita, la patronne des causes désespérées veille. Pourra-t-elle aider sa mère à vaincre la maladie ? Qui sait.
Sur la promenade des Anglais, Jeanne rencontre Gabriel, sur un banc. Il la séduit, voudra la revoir. Elle l’attire, l’interpelle. Elle lui parle de la maladie de sa mère, de la disparition de son père mais ne dit pas grand-chose d’elle. Il lui reprend la main, veut l’emmener avec lui. Elle hésite, tout est si compliqué… Et l’amour s’immisce doucement dans le cœur de cette jeune femme qui se cherche encore.
À travers une écriture aérienne et délicate, l’auteur dépeint l’âme en plein chaos d’une jeune femme qui a grandi auprès d’une maman d’exception, douce, fragile, au cœur immense, fusionnelle, freinée injustement dans sa course au bonheur par des vents contraires, victime du couperet de la maladie.
Un récit bouleversant qui remue à l’intérieur et vous déchire le cœur et l’âme. Les thématiques de la relation fusionnelle mère-fille, de la maladie d’un proche, de l’amour improbable sont abordées avec pudeur et délicatesse, sans jamais frôler l’emphase ou le pathos.
Ainsi, il faut s’imprégner à petites doses de ce récit succinct afin de rencontrer les messages subtilement livrés par l’auteur.
Poignant…
Le sommeil le plus doux d’Anne Goscinny