La toute petite reine – Agnès Ledig
Capucine et Adélie sont frappées par la mort accidentelle de leurs parents. Et tout s’effondre… Tout de go, Capucine laisse tomber ses études de médecine et prend en charge sa sœur Adélie.
Tandis qu’Adrien, maître-chien, est dépêché en gare de Strasbourg pour démanteler un colis suspect, il croise Capucine, en larmes, venue rechercher son bagage oublié. D’emblée, Bloom le chien hypersensible d’Adrien ressent les tourments de Capucine et ce qu’elle cache dans son cœur, une bombe de chagrin prête à exploser…Un peu plus tard, ils se retrouvent dans la salle d’attente de psychiatres pour soigner leurs âmes en perdition, l’une pour accepter la mort inopinée de ses parents et l’autre, ex-soldat, pour tenter d’oublier les horreurs de la guerre au Mali. Adrien, ému par Capucine, voudrait tant découvrir ce qu’elle porte de si lourd dans son cœur.
Tour à tour, ils se dévoilent et la rencontre de ces deux êtres meurtris annonce un tournant inattendu dans leurs vies respectives et leur permettra de retrouver des lendemains de quiétude, les éloignant peu à peu des tumultes de leurs passés douloureux.
Un bagage oublié, un maître-chien, un chien hypersensible prénommé Bloom, deux âmes meurtries que le hasard va percuter. Et le décor est planté. Tout commence à la gare de Strasbourg : l’histoire d’un bagage suspect et de la propriétaire de celui-ci, dont le cœur tellement en ébullition, au bord de l’explosion, intrigue Bloom, le chien qui ressent le désarroi intérieur de la jeune femme et délaisse le bagage anodin et sans danger.
Le récit s’articule autour d’un accident de voiture, que l’auteure relate avec vérité puisqu’elle l’a vécu quelques temps avant. À travers ses héros Capucine et Adrien, dont la vie bascule pour l’une à la perte de ses parents et l’autre, victime de son expérience de militaire au Mali, qui l’a laissé exsangue.
Les personnages sont infiniment touchants et portent en eux cet espoir larvé qui les aide à survivre et se battre pour que les drames de leur vie leur donnent la force de continuer malgré tout, avec dans le cœur l’espoir d’une lumière. Quoi de plus important pour guérir de la solitude, du mal-être, qu’une rencontre improbable, dans des lieux tout aussi improbables qu’une gare ou un cabinet médical…
Une effusion d’amour, de sensibilité, de délicatesse. Un écrin d’émotions qui vous bouleversent et vous remuent à l’intérieur, le tout à travers la plume magistrale d’Agnès Ledig, qui, comme à l’accoutumée, parvient à dire les mots justes pour traduire les maux qui font fléchir et vous abiment l’âme et le cœur…
La toute petite reine d’Agnès Ledig, éd. Flammarion