Le regardeur – Thomas Farber
Il a une quarantaine d’années et est écrivain. Elle est jeune, magnifique, étudiante en histoire de l’art et mariée. Ils tombent amoureux. L’écrivain raconte leurs rendez-vous, un monde totalement recomposé, sans mari, sans contraintes matérielles où ils partagent leur passion de l’art, de l’écriture, et leur vision fulgurante de l’amour. Mais leur liaison tourne rapidement à l’obsession, une obsession due au désir de posséder l’autre ou à la peur de le perdre, créant au fil du texte une tension très forte …
Un récit qui touchera les amateurs d’histoires aussi délassantes qu’une balade en bateau mouche ou un pique-nique en pleine nature. Certes … mais cette douce promenade à travers des mots élégants se change en une balade érotique où s’enchaînent les mots égrillards, violents. Cette crudité avec laquelle l’auteur démasque l’amour saisit très vite.
Et ce « regardeur » intrigue, désarme … On se trouve embarqué par la puissance des scènes et les dialogues qui sonnent fort mais juste. Le lecteur devient alors le regardeur en se nichant dans les coulisses de la passion interdite. L’amante, mariée accorde la clandestinité et la fidélité sur une même gamme. Pari impossible ? Illusion ?
Les glissements progressifs et les ruses de la séduction explosent …
L’auteur décrit la mécanique du désir qui conduit au vertige obsessionnel et plonge le lecteur dans ce climat où l’aspect tragique fait défaut, rendant celui-ci fébrile et accroché à cette effusion d’émois.
Touchant, fort …
Le regardeur – Thomas Farber, Editions Joëlle Losfeld