Nage libre – Nicola Keegan
Un mètre quatre-vingt-dix, soixante-deux kilos, accroc aux friandises, voici Philomena, ou Mena, ou … Pip comme on la surnomme mais ce petit nom lui déplaît.
Elle sera un bébé à problèmes qui donne du fil à retordre à ses parents, puis un bébé nageur … elle ne se sentira bien que portée par les flots … jusqu’à presqu’en oublier la terre ferme.
Au fil du temps, elle connaîtra de grandes douleurs, des revers, des coups durs et elle apprendra sa leçon de vie … avec tout cela.
Tour à tour, elle nous donne en partage une myriade d’émotions, qui passent par des accès de joie, des déceptions multiples. Les gens qui entourent sa mère, qu’elle considère comme des bigots larmoyants, des catholiques martyres, l’insupportent …
Et puis elle nous dit, nous fait comprendre avec tellement d’intensité que nager fait partie d’elle, que rien n’est plus beau que cet univers d’ondes bleutées.
Elle nous dit tout de ses sœurs, de ses parents, de sa copine Lilly, de sa carrière, sans fard, authentique, entière.
J’ai été emballée par ce roman riche, drôle et émouvant, porté par un style atypique mêlant humour et sensibilité. Dans le reflet bleu profond de la piscine se plongent nos yeux et nous suivons cette nageuse très attachante entre deux brasses, entre deux bouts de vie.
L’auteur nous livre un trésor d’intelligence et de sensibilité, à travers des mots magnifiques, qui vous font passer du sourire aux larmes et vous laissent bouleversé …
Dense, profond. J’ai aimé.
Extrait :
“La vie m’a déjà fait connaître plusieurs de ses plus fameux jalons : fille, femme, vierge, championne olympique, record-woman, étudiante, propriétaire d’une jeep neuve, croqueuse d’hommes. Mais aucun évènement extérieur assez frappant pour provoquer un chamboulement intérieur.”
Nage libre – Nicola Keegan, Editions de l’Olivier