À la folle jeunesse – Ann Scott
Ann Scott se souvient de ce qu’elle avait enduré en 2000 suite à la publication de son roman « Superstars », témoignage d’une génération en perdition, sur fond de sexe, drogues, débauche … On la soupçonnait d’être l’héroïne du roman et elle encaissait au quotidien les coups de poing, les appels anonymes, le dénigrement sur des sites de rencontre, …
Ainsi elle a connu le statut de RMiste, côtoyé la gloire … et puis sombré dans la désolation.
La chute a été lourde …
Mais ce terrible malentendu lui donnera un nouveau souffle …
Voici donc la journée d’une femme, l’auteur cette fois … Aux premiers balbutiements de la quarantaine, elle fait le compte à rebours de sa vie, de ce qu’elle fut, de ce qu’elle est devenue et se met à rêver de ce qu’elle aurait pu être …
Dans un style vif, concis, sans fioritures, elle nous livre une autobiographie romancée qui mélange sincérité et mensonges …
Et le lecteur doit faire la part des choses dans ce méli-mélo de mots qui passent sans transition d’une réelle authenticité à un flot de galéjades …
A côté de cela, elle donne un grand coup de pied à cette société de consommation où, restant en dehors de l’arène qu’elle a créée, elle croise les personnages avec le sourire aux lèvres comme une sorte de bouclier, refuse de vivre comme tout le monde, ne croit pas aux coups de foudre … Ainsi, elle nous parle d’elle à travers les autres, ceux qu’elle a connus et aimés, ceux qui l’ont déçue aussi. Elle nous parle d’elle … mais c’est sans doute pour mieux parler des autres.
Le style est fluide, pudique, d’une grande qualité littéraire, certes … mais l’auteur ne m’a pas émue … Peut-être parce ses mots transpirent un peu trop l’amertume et le règlement de compte …
A la folle jeunesse – Ann Scott, Editions Stock