Une année étrangère – Brigitte Giraud
Une histoire qui débute sur un quai de gare, par un hiver glacial. Laura, jeune Française de 17 ans, arrive en Allemagne comme fille au pair pour une mission de six mois. Dans cette famille d’accueil, elle doit combattre de grandes douleurs, d’abord la mort accidentelle de son jeune frère et le deuil d’une partie d’elle-même laissée à 1.000 km …
Avec une belle intensité de cœur et de regard, l’auteur nous entraîne dans un lent et fascinant suspense. Il n’y a guère d’action dans ce roman, tout y est larvé, suggestif. Il y règne une beauté mystérieuse, un souffle d’une rare intensité. A travers des mots justes, sans fard, l’auteur traduit les combats de la vie, la violence de ses aléas, la fragilité des individus et les effets délétères de la perte d’un proche, de l’âme qui est découpée en lambeaux, de la perte de ses essentiels repères.
Au fur et à mesure des informations discrètement livrées par l’auteur, on ressent l’ampleur du désarroi de Laura, l’atmosphère pesante qui se dégage au sein de la famille d’accueil, les non-dits, tout ce qui fait ressortir les points d’ombre des abîmes de son âme.
Mais peu à peu, le rythme du récit s’émousse et on se lasse de la lenteur qui s’installe et s’étire jusqu’à devenir soporifique …
De même, j’ai trouvé dommage que les thèmes de la maladie et du deuil ne soient traités qu’en surface, de manière fouillée.
“Une année étrangère” – Brigitte Giraud, Stock