La vie contrariée de Louise – Corinne Royer
Louise meurt le jour même où James Nicholson, son petit-fils américain, vient lui rendre visite pour la première fois… Elle laisse derrière elle un journal intime qui dévoile ses amours avec Franz, quelques bribes d’une vie bousculée dans la France profonde sous le joug de l’Occupation.
D’emblée le lecteur est emporté par les méandres de la vie de Louise, entre passion interdite en terre protestante auvergnate et celle de James découvrant le portrait et l’histoire d’une vieille dame hors du commun.
L’auteur livre aussi en détail l’histoire d’un village de France célèbre pour avoir sauvé des enfants juifs.
Le récit est intéressant et passionnant mais l’écriture est particulière, déconcertante, un peu rude, voire un peu raboteuse et cela m’a parfois fait songer à un reportage journalistique dénué d’émotion et de sensibilité.
L’auteur nous invite à un voyage troublant dans l’âme, un va-et-vient entre secret et vérité, non-dits et révélations – et c’est ce qui incite le lecteur à poursuivre vaille que vaille la lecture du récit – mais elle ne s’attarde pas assez aux sentiments et les personnages croisés dans les bouts de vie de Louise auraient pu être plus présents.
Les chapitres s’éternisent et même s’ils nous en disent un peu plus au fil des pages, troublent et bousculent, le lecteur n’a qu’une hâte, celle d’arriver à la fin du récit pour entendre sonner enfin le glas de la vérité.
L’on feuillette et s’imprègne de ce cahier intime qui parle d’amours défendus, de familles déchirées, de cœurs meurtris. On s’émeut pour Louise, amoureuse secrète d’un allemand, sur fond de Seconde Guerre Mondiale et l’on déplore de ne pas pouvoir éclairer l’esprit de James un peu plus à propos de cette dame qui ne lui donne comme héritage que quelques bouts d’une vie fracassée, quelques mots enfermés dans un calepin de fortune jauni par le temps …
Mon billet sera donc succinct mais contiendra toute ma déception…
Dommage pour cette thématique riche qui promettait mille et une surprises.
La vie contrariée de Louise de Corinne Royer, éditions Hélène d’Ormesson