La recherche de la couleur – Jean-Marc Parisis
Dans un décor BCBG parisien, François Novel, un écrivain peu glorieux, survit tant bien que mal de son art et réussit l’exploit d’être publié une fois par an. Gandin notoire, il flâne de dîners citadins en salons du livre. Dégoûté par le genre humain, trahi par des amis de pacotille, il plonge dans la déprime. Et depuis la mort accidentelle de sa femme, il sombre un peu plus chaque jour…
Dans ses errances parisiennes, il croise quelques personnages parfois insolites, parfois bouleversants, mais aussi de mauvaises personnes, porteuses d’un message néfaste.
L’auteur nous invite à suivre les péripéties de cet écrivain en perdition et nous promène dans Paris. On s’arrête un instant dans le 18ème arrondissement puis l’on sillonne de célèbres boulevards et les Champs-Élysées.
Dans cette atmosphère feutrée, teintée de gris-clair, l’on se laisse doucement porter, espérant trouver à la croisée des chemins une lumière, un éclat. On se raccroche au titre du livre nous promettant un coin de ciel bleu, un camaïeu de rouge. Et il faut au lecteur une bonne dose de patience pour partager enfin le bonheur inespéré de François Novel, sorti de sa thébaïde, surpris par un événement aux couleurs de l’arc-en-ciel…
Une écriture gracieuse, élégante, incontestablement. Mais elle ne réussit pas à captiver ou émouvoir le lecteur. Et l’on s’ennuie parfois, souvent, de ce peu de fantaisie et d’émotion. L’histoire est dénuée d’intérêt. L’auteur se fourvoie dans des chemins sinueux, des longueurs stériles. Et l’histoire s’essouffle très vite.
Seule la description des décors et des lieux est sublime. Certains personnages croisés sont attachants et auraient mérité que l’auteur s’y attarde plus, évitant en cela de s’intéresser un peu trop à François Novel…
Au fil du récit, j’ai recherché moi aussi un soupçon de couleur et me suis heurtée bien souvent à un tableau de noirceurs : deuil, désarroi, désillusion, amertume…
Il faut attendre l’épilogue pour que l’âme de l’écrivain (et celle du lecteur…) s’illumine enfin de tons chatoyants…
À présent, je me trouve face à une situation embarrassante… Dans quelle catégorie vais-je classer ce roman ? Mon avis sera partagé… Si je le pouvais, j’attribuerais 1 verre pour la thématique et 3 verres pour l’écriture. Je trancherai donc et le classerai dans la catégorie « cru bourgeois ».
Pour qu’un roman me ravisse, il faut qu’il m’émeuve…
La recherche de la couleur de Jean-Marc Parisis, éditions Stock