J’aimais mieux quand c’était toi – Véronique Olmi
Dans la brume matinale, Nelly attend sur un quai de gare. Elle se sent vidée, meurtrie par un amour perdu. Elle écoute sa voix intérieure résonner en écho et les retentissements de ses blessures la réveillent en sursaut.
Un homme, son amour, qui l’a quittée il y a peu, qu’elle a tenté d’oublier, est là dans la salle alors qu’elle est encore en scène…
Nelly est comédienne de théâtre. Elle a deux enfants et un ami, mais est-ce suffisant pour une femme hypersensible qui ne vit que pour le théâtre ? Sensible, fascinée par son rôle, elle joue ce soir une pièce de Pirandello. Soudain, le tourbillon de la passion l’envahit à nouveau, l’empêche de continuer à jouer.
Un itinéraire amoureux qui finit dans les abysses, un cœur meurtri qui ne peut plus s’affoler, une âme en perdition, l’errance physique aussi. Telles sont les clefs de ce récit qui coule doucement comme une rivière dans les prés, sous une brise légère. L’écriture est belle, les mots idoines, mais j’ai regretté les trop longs préambules qui précèdent l’action. L’histoire ronronne inlassablement et l’on espère que cette balade d’amour et de regrets aboutisse enfin.
Comme à l’accoutumée, l’auteure parle à merveille de l’amour et de la sensualité, mais aussi des déchirures, du manque. Elle dessine les contours de l’âme écorchée de façon magistrale et l’atmosphère chargée de tristesse et de désarroi est ressentie ardemment.
L’auteure nous convie aussi à une promenade dans le monde du théâtre, des baladins, l’enthousiasme des répétitions, et le cœur de Nelly, hasardant entre péril et soubresauts, sur fond de chaos amoureux.
Un roman tout en émotion qui, même s’il souffre quelque peu de longueurs stériles, parle de la quête intérieure d’une femme hypersensible, des élucubrations sur le hasard d’une rencontre, les dangers de la nuit et la force de vivre à tout prix entre douleurs enfouies, troubles et émois ardents.
J’aimais mieux quand c’était toi de Véronique Olmi