Un corps de femme – Aude Lechrist
Maïa a trente ans. Elle est comédienne, vit à Paris et tout semble lui donner satisfaction et épanouissement. Un soir, elle se fait renverser par une voiture. Elle s’en sort heureusement mais très vite, elle commence à développer un cortège de symptômes somatiques. Entre les attaques de panique et les insomnies, sa vie devient un enfer.
L’auteure nous invite à suivre le parcours chaotique de Maïa, qui se pose mille questions… D’où viennent ses peurs, ses problèmes de sommeil, ses douleurs intérieures ?
À travers une écriture dépouillée et sincère, l’auteur nous livre un récit qui jouxte entre enquête psychologique et observation intime. Ainsi, elle scrute les tréfonds d’une âme en détresse, meurtrie par la survenue d’un accident.
Dans cette quête de sérénité et de guérison, Maïa sent réapparaître en elle des fragments de son passé inhibé et s’acharne à repousser les souvenirs enfouis qui la bouleversent et lui occasionnent une bourrasque de signaux que son corps reçoit comme des couperets et répercute au quotidien sous forme de troubles anxieux divers. Le journal d’une thérapie, celui d’une femme dont le corps dévoile les blessures de l’âme en traduisant ceux-ci à travers des symptômes physiques.
Certes, cette promenade au cœur des troubles de l’âme est très bien décrite, l’héroïne est attachante et nous appelle à être témoin de son désarroi. Mais je me suis personnellement ennuyée pendant une bonne partie du récit, qui se borne à livrer le parcours d’une femme désarçonnée par un accident, son errance chez le thérapeute et l’analyse qui perdure.
De même, l’auteur parle de la souffrance féminine, d’un corps de femme qui se déglingue, de la fragilité de la femme qui bascule dans les abysses de l’anxiété, mais toute cette souffrance peut tout aussi bien se manifester dans le corps d’un homme… Mais là c’est une autre histoire, et mon ressenti personnel qui agit pour ce qui concerne la mise en exergue des sempiternels maux de la femme exclusivement… Un récit non dénué de profondeur, c’est indubitable, mais qui pourrait s’apparenter à un traité des maladies psychosomatiques …
Un corps de femme d’Aude Lechrist, éd. l’Editeur