Cru bourgeois

Petit prince du désert – Patrick Poivre d’Arvor

Une femme est invitée en 1927 à une réception en l’honneur de Charles Lindbergh, l’aviateur. Elle en tombe bien évidemment amoureuse et le suit comme une libellule, sous le regard éberlué de son mari et son fils. Le mari la laisse filer sans un mot et rentre chez lui en pleurant.  Le fils, plus courageux et amoureux de sa mère, part à sa recherche en se glissant dans un sac de jute contenant du courrier. L’Aéropostale, compagnie toute neuve à l’époque, transporte ce sac d’escale en escale. Remarquons la résistance du gamin : trois jours sans boire dans la soute d’un avion en Afrique. Faut le faire. Ensuite… enfin bref je n’en dirai pas plus pour laisser un peu de suspens, déjà qu’il n’y en a pas beaucoup…

La plume de ppda, juste et belle, m’a agréablement surpris. Sur les faits historiques, il a fait preuve de rigueur. Il faut dire que grand-papa-Poivre d’Arvor (gppda) était du milieu. Le soir de ma lecture, un documentaire passait à la télé sur Lindgergh. J’ai pu vérifier que l’ambiance et les faits relatés dans le livre étaient exacts. L’aviateur fut adulé à son arrivée à Paris, les gens se pressaient, les femmes devenaient folles. On referait bien le coup, mais je crains qu’à notre époque, il faille aller jusque Mars pour être encore admiré. Les martiennes se jetteraient à notre cou. Beeeeurk !

J’ai beaucoup aimé la rencontre du gamin avec une jeune Touareg, pleine de pudeur et de retenue. C’est le grand moment de ce livre. Un bémol tout de même : le côté simpliste. Ce mari qui laisse partir sa femme en croyant qu’elle reviendra le soir même. Et la femme, qui abandonne tout sans se retourner. Des personnages peu plaisants, que ppda a eu la bonne idée d’abandonner après trois pages, pour se concentrer sur ce gamin plein de bravoure. La fin est un peu trop facile et le hasard fait trop bien les choses.

Une lecture agréable, mais une trame mince et faite de gros fil blanc. Entre romancier et télévision, Ppda, c’est quand même sur Canal+ que je le préfère.

Extrait :

Un jour, je parlerai vraiment du désert… Pour tous les enfants du monde. On est de son enfance comme on est d’un pays. Et mon pays aujourd’hui, c’est l’immensité.

Petit prince du désert – Patrick Poivre d’Arvor. Albin Michel – le Livre de Poche

Article publié par Yves Rogne le 4 août 2010 dans la catégorie Cru bourgeois

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