Grand vin

Dahlia – Hitonari Tsuji

Voici le septième roman – sorte de septième ciel aussi puisque tout ici est imprégné de l’univers de Sade – de cet auteur à la plume magistrale. Je n’ai pas lu les précédents opus mais cela ne m’a posé de problème de « prendre le train en marche ».

Le héros porte le doux prénom d’une fleur. Pourtant ce garçon à la beauté affriolante et dangereuse est bien déterminé à ruiner sa famille … Il n’a qu’une seule devise : se laisser aller à ses pulsions, balayer les interdits, donner un grand coup de pied à cette société de traditions et de conventions, triste à mourir.

L’histoire met d’abord en scène un grand-père qui perd pied. Il se rend chaque jour dans le parc voisin du quartier anciennement huppé, livré à présent à la délinquance. Lors de cette balade quotidienne, il croise trois amis qui lui proposent une partie de bridge. Embarrassé, il se rend chez lui pour demander à sa femme s’il peut rejoindre ses amis. Arrivé chez lui, il se ressaisit et doit se rendre à l’évidence : il vient de se recueillir sur la tombe de ses trois amis et sa femme est partie elle aussi au firmament depuis bien longtemps … Amnésie ? Délire ? Hallucinations ?dahlia

Puis l’on fait la connaissance de sa belle-fille, habituée elle aussi à fréquenter le parc pour y promener son chien. Elle rencontre alors un jeune homme très beau, qui l’invite à le suivre dans son appartement. Il se prénomme Dahlia. Elle tombe d’emblée sous le charme dévastateur de ce bellâtre et le suit sans se poser de question.  Mais Dahlia au visage d’ange se montre violent et insiste avec force pour qu’elle se déshabille, la dénigre et l’humilie ensuite. Puis il exigera qu’elle l’invite chez elle. Et, pour on ne sait quelle raison, elle obtempère. Le mari et les enfants se montreront d’emblée séduits par Dahlia allant jusqu’à lui proposer de dormir chez eux …
Et le lecteur de se laisser porter tout au long des 144 pages par ce jeune homme si beau, si doux, si perfide aussi.

L’auteur mélange avec talent plusieurs thématiques fortes qui vont de la perdition d’une famille en passant par la mémoire qui se fissure jusqu’à l’amnésie. Il nous parle aussi des déviances sexuelles dans un monde où tout est aseptisé, immaculé.

Fort, percutant, véhément même …

Dahlia de Hitonari Tsuji, Éditions du Seuil

Date de parution : 13/10/2011  
Article publié par Catherine le 21 novembre 2011 dans la catégorie Grand vin

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