Mensonges d’été – Bernhard Schlink
« Tu dois me dire la vérité pour que je marche sur la terre ferme »
Voici sept histoires où des personnages en plein tourment, hésitants et perdus dans leurs doutes, leurs remords aussi, se croisent, se confient, s’épanchent ou… se taisent. Des bouts de vie habités par le mensonge, l’incertitude, la déception.
L’auteur nous présente tour à tour des hommes et des femmes, tantôt amoureux fous, tantôt meurtris, des âmes où se claquemurent non-dits, mensonges larvés, décisions avortées… et tout ceci pour épargner l’entourage, aimer une dernière fois, ou entretenir de petites querelles intestines, de petits mystères, des désaccords jamais révélés.
Ainsi nous croiserons plusieurs destins, celui de deux amoureux du troisième-âge qui se rencontrent en Afrique, d’un grand-père à bout de souffle, rongé par le cancer, qui cachera à ses proches sa décision de mettre fin à ses jours pendant les vacances familiales, d’une femme âgée remplie d’amertume, déçue par l’amour.
Un recueil de nouvelles magistral, qui parle de nos choix, de nos sacrifices et de nos résignations.
La plume de l’auteur est mouillée de limpidité et de vérité. Elle est à la fois tranchante comme un couperet et lumineuse d’émotions.
Avec beaucoup de lucidité, il sonde les abîmes de ces âmes fracturées et met en exergue les désirs de chacun de s’en sortir à tout prix, en se cachant derrière le mensonge, souvent inconscient, pour occulter la souffrance et le désarroi.
Au fil de ces récits de vie, le lecteur est porté délicatement par tous les personnages, grands menteurs malgré eux, portant le fardeau de leurs duperies comme des boucliers afin d’affronter les aléas de la vie, les chemins sinueux, les combats vains et stériles.
J’ai été emportée par la justesse et la sincérité qui émanent de ces nouvelles. L’auteur analyse avec beaucoup de talent les profondeurs de l’âme humaine dans ses coins et recoins, tantôt transparents tantôt assombris, cherchant par là peut-être à convaincre le lecteur que le mensonge est parfois salutaire…
Brillant…
Mensonges d’été de Bernhard Schlink, éditions Gallimard
Ah Céleste, tentatrice, va!