Cru bourgeois

La sage-femme de Venise – Roberta Rich

Résumé :

Venise 1575. Hannah Levi est réputée dans toute la ville pour ses talents d’accoucheuse – un don développé en secret par les « cuillers d’accouchement » qu’elle a mises au point. Par une nuit d’hiver, le comte Paolo di Padovani vient l’implorer d’assister sa femme, luttant depuis deux jours pour donner naissance à leur premier enfant et dont les forces s’épuisent. Hannah est partagée. La loi interdit aux Juifs de soigner les chrétiens et, si elle accepte, c’est toute sa communauté qu’elle met en danger. Mais la somme d’argent que lui propose le comte suffirait à payer la rançon de son époux bien-aimé, Isaac, retenu en otage sur l’île de Malte. Hannah accepte et aide la comtesse à mettre au monde un petit Matteo. Mais le choix d’Hannah va la précipiter dans une violente rivalité familiale qui met le bébé en danger et compromet son voyage à Malte où Isaac, la croyant morte de la peste, s’est décidé à entreprendre la traversée pour le Nouveau Monde, et ainsi entamer une nouvelle vie.

L’avis de Martine :

La sage-femme de VeniseEn fin de volume, Roberta Rich nous dit qu’elle a écrit ce livre pour le plaisir. Et on le voit : on ressent à la lecture le plaisir qu’elle a eu à imaginer une histoire dans le somptueux décor de la Venise du XVIème siècle, plaisir de reconstituer, recherches historiques à l’appui, une époque avec ses tensions communautaires, ses superstitions religieuses, et l’impuissance de la médecine envers les épidémies – la peste notamment – mais aussi les drames liés à l’enfantement.

C’est une idée bien originale d’axer son histoire autour d’une femme dont le métier est aussi important pour la société. On oublie, de nos jours, combien il était autrefois dangereux de donner la vie. On oublie les souffrances horribles lors des situations compliquées en obstétrique.

J’ai un peu moins aimé le côté ambitieux du récit, où Hannah la sage-femme tente de payer une rançon par amour pour son mari (celui-ci parti en mer espérant faire fortune s’est retrouvé aux mains de pirates). Toutefois, j’apprécie le fait que l’héroïne se sort de situation périlleuses grâce à son talent dans sa spécialité, dont plusieurs aspects sont développés.

L’ensemble est écrit avec une élégance qui fait écho à l’art de la Renaissance italienne.

Le style est épuré et les personnages s’expriment sur le ton de la bonne éducation – or il eût été intéressant d’utiliser un mode moins châtié pour les mécréants, pour donner un ton plus naturel et faire ressortir leur immoralité et bestialité.

La sage-femme de Venise de Roberta Rich. MA Éditions

Date de parution : 30/10/2012  
Article publié par Martine le 29 octobre 2012 dans la catégorie Cru bourgeois

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