Encore et jamais – Camille Laurens
« Mon cœur bat, les saisons reviennent, les gens qui m’attirent se ressemblent, les scénarios se répètent, la routine s’installe. Je redis, je relis, je revois, je refais, je ressasse – allez, re ! Quelquefois aussi, je revis. »
L’on découvre ici une quarantaine de chapitres décrivant ce que chacun d’entre nous entretient au cours de sa vie, rengaine, ritournelle et habitude, et pose des questions essentielles. Pourquoi sommes-nous victimes de nos mêmes erreurs, de nos failles, des allers-retours incessants entre amour et désamour, entre joie et tristesse ?
Depuis son roman lourd de larmes « Philippe », l’auteur nous livre un essai qui traite de la redite, des virages à 180° suivis de retours à la case départ, de la spirale des sentiments, des volte-face après avoir foncé tête baissée vers un nouveau demain. Ainsi, après la fougue, l’étincelle faiblit et s’éteint pour se raviver à nouveau…
J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette valse à trois temps : routine, répétitions, renaissance au fil des saisons. Certes, le style est tonique, enjoué parfois, mais l’impression de tourner en rond dans un carrousel de mélancolie douce-amère m’a rendue un peu engourdie.
L’auteur tente cependant de nous convaincre du besoin de refaire, ressasser, d’entretenir l’art des gestes machinaux comme pour donner vie à ce qui s’émousse et faiblit un peu chaque jour.
La répétition comme source de nourriture de la vie nous enseigne l’auteur, mais ne doit-on pas aussi se laisser porter vers d’autres cieux plus prolifiques sans revenir en arrière sans cesse ?
Une thématique intéressante, indubitablement, mais peut-être un peu trop pédagogique.
Enfin, c’est mon avis…
Encore et jamais de Camille Laurens, éditions Gallimard