Le Désir demeuré – Christine Aventin
Chrisine Aventin publie à 15 ans un roman “le cœur en poche”, assez réussi, presque trop abouti pour son âge. Vu ce succès précoce, on se serait attendu à une carrière fulgurante. Ce ne sera point le cas. Aurait-elle mal grandi ?
Je l’ai regardé comme une émission de Canal+ sans décodeur. Les images se devinent plus qu’elles se voient. Mais si le mode affichage sans décodeur convenait parfaitement à certains films du samedi soir, entre 3 et 4 heures – encore que… cet organe qui tremble, était-ce un bras ou autre chose ? – … en revanche cette écriture “brouillée” m’a parfois perturbé. Il faut un bon esprit déductif pour comprendre, entre les changements de point de vue sans préavis et les sauts du coq à l’ânesse.
Il y a de beaux passages, qui touchent… mais d’autres ont une moindre portance. Écriture dans la douleur, dans ses cicatrices, très personnelle…Trop ? Il faut un effort soutenu pour entrer dans les anfractuosités de cette écorchure vivante et en comprendre le sens. Le côté intime pourrait éloigner le lecteur. Une certaine liberté de style par rapport aux usages peut plaire. En excès elle déroute.
Extraits :
“Elle déteste la Toussaint, elle n’aime pas qu’on lui dise quel jour elle doit être triste.”
“Des lèvres maintenues séparées sont absorbés un à un tous les rouges, l’un après l’autre, se défont.”
Le Désir demeuré – Christine Aventin – Editions du Somnambule Equivoque