Premier Grand Cru Classé

Demain j’arrête ! – Gilles Legardinier

“Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait de votre vie ?”

Julie a 28 ans, de nombreux amis et un travail dans une banque qui lui pèse de plus en plus, une petite vie bien rangée certes… Mais sa vie sentimentale va à vau-l’eau puisque son compagnon vient de la quitter. En pleine déprime, elle tente de trouver un exutoire à son désarroi et s’intéresse de plus en plus à son voisin jusqu’à prendre des risques insensés afin de l’approcher…

Et le décor est planté… Nous suivons à pas de course et avec enthousiasme les péripéties de cette trentenaire un peu à côté de ses pompes qui va cumuler les maladresses, les bêtises et commettre des actes irraisonnés. Obnubilée par son nouveau voisin et à force de scruter ses moindres faits et gestes, elle aura la main coincée dans sa boîte aux lettres. Et son quotidien se déroule, jalonné de bévues qui deviennent de plus en plus nombreuses.Demain j'arrête

Lors d’une soirée organisée par des amis, Julie rencontre une homme qui lui pose une question surréaliste : « c’est quoi le truc le plus idiot que tu aies fait dans ta vie ? ». Voilà notre Julie bien embarrassée, se demandant à quoi cet homme veut en venir mais elle se démène pour apporter une réponse, la plus plausible possible.

En suivant les pérégrinations de cette héroïne en plein délire, le lecteur se rend à l’évidence et se pose la question qui hante chacun d’entre nous un jour : « jusqu’où irions-nous par amour ? »

Voici un récit rempli d’humour qui fait du bien au cœur. Quel bonheur de suivre Julie dans ce chemin de vie hors norme. Une fable comique baignée d’amour que l’on dévore d’un bout à l’autre, jouant un peu le rôle de témoin, de psychologue, d’ami tout simplement.

Julie est un personnage désarmant, pleine de tendresse, même si l’on ne partage toutes ses divagations. De même, ses amis sont à l’évidence de bonnes personnes, ont une belle âme et sont pour elle de merveilleux complices. Et te lecteur rejoint ce petit monde pour soutenir Julie dans sa course à l’amour, à la vie…

Et l’on s’émeut enfin de la rencontre improbable entre Julie et son voisin…

L’auteur nous livre un conte qui met en exergue les actes les plus fous dont nous sommes capables pour conquérir le cœur d’un amoureux convoité. La plume est enjouée, les mots virevoltent dans une danse rythmée et nous remplissent d’un doux bonheur, nous mettent la tête dans les étoiles. Chaque personnage est intéressant et apporte son lot d’humour et de tendresse.

Voici donc une belle façon de parler d’amour, de le transcender à travers une héroïne pleine de candeur et de sensibilité. Même si Julie fait montre parfois de comportements un peu excessifs, jamais cependant, l’auteur ne se fourvoie dans le pathos ou la sensiblerie.

J’ai aimé ce voyage de l’absurde dans l’âme de Julie et l’ai même parfois soutenue et réconfortée dans sa quête de l’amour…

Un ravissement…

Demain j’arrête ! de Gilles Legardinier, éditions Fleuve Noir

Date de parution : 10/11/2011  
Article publié par Catherine le 30 juillet 2012 dans la catégorie Premier Grand Cru Classé
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Grand vin

L’homme arrêté – Sébastien Amiel

Il m’a fallu trois jours pour parcourir les soixante premières pages. Et puis, peu à peu, une certaine magie a commencé à produire ses effets mystérieux. Il était deux heures (du mat’)… J’ai commencé, lentement, à me laisser subjuguer par l’atmosphère étrange de ce roman, dont on ne sait s’il est maitrisé ou si l’auteur a trouvé le philtre qui séduit le lecteur un peu par hasard. Du hasard, il en faut certainement, même chez les plus talentueux, pour trouver ce petit quelque chose apte à ravir un lectorat…

Tout semble un peu statique dans la vie d’un couple de trentenaires assez ordinaire. Anna est enseignante, et toute son attention est attirée par une manifestation, où elle se fera molester… Ses relations avec Adam sont froides, et de plus en plus distantes. Les yeux de la jeune femme se tournent vers un collègue… Elle s’éloigne, et le drame qui arrive, assez tard dans le volume, vers la page 90, n’arrange rien.L'homme arrêté

Nous suivons principalement la vie d’Adam, ses incertitudes, ses petits jobs qui de fil en aiguille le conduisent… à rien. Il a une altercation avec un collègue. Qui est cet homme qui le bouscule à l’usine sans raison apparente ? Adam en est obsédé. Il veut lui parler, mais l’homme s’est enfui… Et Anna, toujours Anna, qui fuit elle aussi comme un fantôme…

Rien de bien folichon en apparence, rien de bien saisissant. Ces personnages semblent velléitaires, sans éclat, en proie à une existence insipide.. Comme tant d’autres. Sauf que tant d’autres s’en sortent mieux… On voudrait les secouer de toutes nos forces. Leurs vies s’écoulent comme de l’eau sous un pont, des vies semblables à des milliers, à des millions d’autres. Un enfant est là aussi, Martin, entre ses parents… Et puis il y a le chien qui fait des apparitions… Importunes.

Tout ceci serait resté sans intérêt. Cependant la magie opère peu à peu. On se prend de sympathie, voire d’empathie, pour Adam, surtout, moins pour sa compagne, qui trompe et fuit la demeure sans états d’âme. Il y a un certain talent de l’auteur, qui amène les ingrédients à doses homéopathiques, lentement, mais crescendo, comme un traitement de fond. De sorte que le remède contre la morosité agit enfin. L’histoire est tournée habillement, sans grand éclat, dans un style discret, sans effet, sans pathos, mais finalement assez efficace (pour peu que le lecteur ait un peu de sensibilité). L’émotion est permanente mais larvée, dans l’ombre même de ces personnes secrètes. On la sent là quelque part, quand elle surgit subitement, sans prévenir. C’est avec une larme (petite) que j’ai tourné la dernière page, à trois heures trente (du mat’). J’hésite sur le nombre de :roll:. Je dirais un seul pour le début, et trois pour la fin.

“À l’heure où chacun souhaitait ses meilleurs vœux pour l’année à venir, elle l’attrapa par la main et ils s’éclipsèrent dans une chambre. Ils s’enlacèrent, se caressèrent longuement avant de s’allonger, sans un mot, leur silence enrobé par le vacarme étouffé résonnant de l’autre côté de la porte. Elle respirait fort, de plus en plus fort. Elle écarta les cuisses et il la pénétra, et, durant le moment où s’accomplissait cette union, il oublia la douleur, la haine et la mort.”

L’homme arrêté – Sébastien Amiel. Éditions de l’Olivier

Date de parution : 10/05/2012  
Article publié par Noann le 29 juillet 2012 dans la catégorie Grand vin
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Grand vin

Le Patient du docteur Hirschfeld – Nicolas Verdan

4ème de couverture : Karl avait laissé l’Europe derrière lui, en mars 1939. Depuis ce jour, le port de Hambourg n’a jamais fini de disparaître dans la brume. Aujourd’hui, Karl découvre Tel Aviv en un seul coup d’œil, sa ville scintillante, dans la lumière matinale. Il voit la côte jusqu’à Haïfa, les montagnes de Judée. Pour la première fois, Karl sait où il vit. Cette bande côtière, ces oliveraies, ces champs d’orangers, ces pâturages, ces collines pelées, c’est chez lui. Il ne s’est jamais senti aussi israélien qu’aujourd’hui. Cela ne le rend pas heureux pour autant.

Mais quitter ce pays, qui lui apparaît aujourd’hui minuscule, le tranquillise.

Son existence d’après l’Allemagne est déterminée géographiquement. Déjà ça. Le jour de son arrivée à Haïfa, il n’avait découvert qu’un bassin saumâtre, écrasé de chaleur, puant l’huile et le poisson. Tout ce qui avait suivi, la capitainerie envahie par les mouches, la file devant les toilettes (où il vit son premier Arabe, lavant le carrelage à grande eau), la paperasse, les autobus alignés, avec des noms de villages inconnus, chacun son bled, pas le choix, les soldats britanniques en short, tout ça, ce n’était pas un pays. Juste un tri sur le quai. Une loterie, sans ombre, sous un soleil trop fort.Le patient du docteur Hirschfeld

L’avion vibre, le bruit des moteurs est assourdissant. Karl regarde Anat. Elle semble détendue. Elle a posé ses mains sur ses jambes. Elle se tient droite sur son siège. Elle ne lui fait pas peur, elle est gentille, il n’a pas envie de la décevoir. Karl accepte la situation. On fait appel à son passé, pour une fois. Anat et les autres s’intéressent à lui. Ils ne l’ont pas vraiment forcé. Disons qu’il se laisse faire. C’est aussi une manière pour lui de reprendre ses droits. Jusqu’ici, personne ne s’est jamais soucié de ce qui avait bien pu se passer avant son arrivée en Palestine.

Palestine : encore un mot qui n’a plus lieu, une étape, une attache provisoire, avant cet Israël, cette patrie qu’il n’avait jamais rêvée et qu’on a fini par lui tamponner sur son passeport tout neuf.

Mon avis :

Karl Fein est un “déviant” selon les standards sexuels SS, et de plus, il est juif… Il peut fuir en 1939 vers Israël. En 1958 le Mossad le contacte pour retrouver une liste des patients du Dr Magnus Hirschfeld qui avait crée un centre de sexologie à Berlin.

On suit le personnage sur les deux époques. Dans le Berlin caché de la période nazie, et ensuite en 1958, lors de sa collaboration avec le Mossad dans la recherche des criminels nazis. En sa compagnie, J’ai visité le Berlin de 1933 et j’ai eu l’impression de le découvrir. On s’y croit.

Il y a plusieurs personnages : des travestis, des SS qui doivent cacher leurs “préférences sexuelles”, et tous sont présentés avec leurs faiblesses. Je ne vais pas aller jusqu’à dire qu’ils sont attachants, mais l’auteur les rend “compréhensibles” dans la mesure du possible. Beaucoup d’humanité dans ce monde atroce et inhumain.

J’ai mis un peu de temps à entrer dans le roman. Le sujet n’est pas facile. Une mise en lumière de cette sordide partie de l’histoire, celle de la purification de la race… Le Dr Magnus Hirschfeld est un sexologue allemand, l’un des pères fondateurs des mouvements de libération homosexuelle qui lutta contre la persécution des homosexuels. Lui-même était homosexuel et juif. Son institut et ses études furent brulés par les nazis.

Un livre qui marque.

Le Patient du docteur Hirschfeld de Nicolas Verdan. Éditeur Bernard Campiche

Date de parution : 15/11/2011  
Article publié par Yves Rogne le 25 juillet 2012 dans la catégorie Grand vin
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vin de table

La vie contrariée de Louise – Corinne Royer

Louise meurt le jour même où James Nicholson, son petit-fils américain, vient lui rendre visite pour la première fois… Elle laisse derrière elle un journal intime qui dévoile ses amours avec Franz, quelques bribes d’une vie bousculée dans la France profonde sous le joug de l’Occupation.

D’emblée le lecteur est emporté par les méandres de la vie de Louise, entre passion interdite en terre protestante auvergnate et celle de James découvrant le portrait et l’histoire d’une vieille dame hors du commun.

L’auteur livre aussi en détail l’histoire d’un village de France célèbre pour avoir sauvé des enfants juifs.
Le récit est intéressant et passionnant mais l’écriture est particulière, déconcertante, un peu rude, voire un peu raboteuse et cela m’a parfois fait songer à un reportage journalistique dénué d’émotion et de sensibilité.La vie contrariée de Louise

L’auteur nous invite à un voyage troublant dans l’âme, un va-et-vient entre secret et vérité, non-dits et révélations – et c’est ce qui incite le lecteur à poursuivre vaille que vaille la lecture du récit – mais elle ne s’attarde pas assez aux sentiments et les personnages croisés dans les bouts de vie de Louise auraient pu être plus présents.

Les chapitres s’éternisent et même s’ils nous en disent un peu plus au fil des pages, troublent et bousculent, le lecteur n’a qu’une hâte, celle d’arriver à la fin du récit pour entendre sonner enfin le glas de la vérité.

L’on feuillette et s’imprègne de ce cahier intime qui parle d’amours défendus, de familles déchirées, de cœurs meurtris. On s’émeut pour Louise, amoureuse secrète d’un allemand, sur fond de Seconde Guerre Mondiale et l’on déplore de ne pas pouvoir éclairer l’esprit de James un peu plus à propos de cette dame qui ne lui donne comme héritage que quelques bouts d’une vie fracassée, quelques mots enfermés dans un calepin de fortune jauni par le temps …

Mon billet sera donc succinct mais contiendra toute ma déception…

Dommage pour cette thématique riche qui promettait mille et une surprises.

La vie contrariée de Louise de Corinne Royer, éditions Hélène d’Ormesson

Date de parution : 15/03/2012  
Article publié par Catherine le 24 juillet 2012 dans la catégorie vin de table
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Grand vin

Homer et Langley – EL Doctorow

Le 21 mars 1947, deux frères sont retrouvés morts dans une vaste maison de New-York, au coin de la 5ième avenue de Manhattan et de la 128ième rue. Il s’agit de Homer et Langley Collyer. Depuis longtemps, cette fratrie alimentait la rumeur… Les deux hommes menaient en ermite une sorte de vie contemplative. Leur demeure était connue pour sa saleté apparente et son désordre. Les deux frères ont d’ailleurs été retrouvés ensevelis sous des tonnes de déchets, de coupures de journaux et objets divers… En effet, une des manies de l’un d’eux était son côté collectionneur compulsif…

Collyer's houseLangley avait échafaudé une thèse étrange : la théorie du Remplacement. Selon lui, tout événement ne pouvait que s’être déjà produit, étant donné que le nombre d’événements possibles est fini et que l’intelligence de l’homme est limitée. Il se met donc à collectionner les journaux de toute sorte, quotidiens de tous bords politiques, journaux divers, livres scientifiques, érotiques. Il a pour ambition de créer le journal ultime : un livre unique où tout serait écrit une fois pour toutes ! Bien entendu, on sent là une sorte de folie. On sent que ça ne tient pas debout. Son frère Homer émet des doutes. Langley ne semble pas dupe finalement. Son entreprise est peut-être un moyen de s’en sortir, une sorte d’objectif un peu dérisoire, mais qui aurait au moins le mérite de lui donner une raison de vivre. Langley semble avoir une âme en perdition, depuis qu’il est revenu de la guerre de 14.

Homer est sensiblement différent. Pianiste passionné, aveugle. Il est moins infirme que son frère. Les rôles s’inversent. Celui qui devrait souffrir de handicap vit sa vie normalement, il a trouvé son bonheur, voit des femmes. Il a compensé sa cécité en améliorant ses autres sens. Il est moins aveugle que beaucoup de gens. C’est en fait lui qui nous parle, il voit la vie d’une curieuse manière, et c’est ce qui donne tout son sens au livre, l’esprit du narrateur, un peu fantasque, déluré. Ces deux frères semblent asociaux, mais il reçoivent quand même, organisent des bals, et font des rencontres.

L’auteur nous conte cette histoire avec une sorte de lorgnette, en mettant en évidence des traits de caractères tous plus farfelus en apparence les uns que les autres. Mais on devine beaucoup de vérité entre les lignes. Le style est un peu journalistique. On ne trouvera pas vraiment d’histoire, de développement, encore moins d’intrigue. Le récit est une sorte de journal de la vie des frères Collyer, vu… par le non-voyant.. Et il voit clair et dans le détail.Homer & Langley

C’est un peu un pamphlet contre la solitude des grandes villes, une peinture de mœurs sarcastique. Les frères Collyer s’isolent peu à peu. Les objets entassés sont comme un rempart au monde. Mais ils auront eu raison d’eux et la fin se profile alors comme une fable philosophique…

“La belle incertitude, pour moi, tenait à la quantité du babil de Lissy que j’aurais à écouter sur la voie de l’inévitable. Elle croyait les arbres doués de sensations. Elle pensait qu’on pouvait trouver les réponses à ses problèmes ou même connaitre son destin en consultant un livre de sagesse chinoise qu’elle transportait dans son sac à dos. On lançait quelques bouts de bois, et leur disposition disait à quelle page se rendre.”

Homer et Langley – Edgar Lawrence Doctorow. Éditions Actes sud

Date de parution : 15/04/2012  
Article publié par Noann le 20 juillet 2012 dans la catégorie Grand vin
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Cru bourgeois

Derrière la haine – Barbara Abel

Tiphaine et Sylvain d’une part, David et Lætitia d’autre part, sont voisins, parents d’enfants du même âge, amis sincères. Ils vivent en banlieue française dans deux maisons jumelées.

Leur amitié est solide, sans anicroche et ils aiment se retrouver régulièrement pour partager de joyeux moments autour d’une bonne table ou d’un apéro bien arrosé.

La complicité est forte entre les deux femmes, enceintes quasi en même temps, à quelques mois près, puis mamans de deux bambins qui plus tard partageront eux aussi de grands moments d’amitié. Heureux de voir grandir leurs enfants ensemble, nouer une amitié aussi belle que la leur, les parents vont même jusqu’à construire une barrière pour que les enfants puissent à loisir passer d’un jardin à l’autre et se retrouver.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Jusqu’au jour où tout bascule. L’une des deux mères est le témoin malheureux de l’accident qui coûtera la vie au petit garçon de l’autre. La relation des deux mères éclate alors et s’envenime de jour en jour. Tandis qu’entre elles tout devient culpabilité, méfiance, la haie sainte et sa barrière d’ouverture à l’amitié devient celle de la véhémence et de l’animosité.Derrière la haine

Viennent alors assombrir le tableau noir vengeances et manœuvres machiavéliques sous le joug de la haine et l’on se demande quel sera le point final de cette destruction.

À travers une plume à la fois sobre et percutante, l’auteur installe le lecteur dans un climat oppressant. L’on reste scotché au suspense et au fil des pages, la gorge nouée, on parcourt cette histoire de sentiments aux antipodes et l’on va de découvertes en révélations, de secrets en vérités jusqu’à ce que le gong final retentisse.

Un roman très fort, qui se colore, tel un ciel désolé, tantôt de rose, puis de gris clair et enfin de noir d’encre.

Une lecture de vacances… à la Mer du Nord ou sous d’autres cieux pluvieux. Pour ma part, un récit trop sombre, nourri de courroux et de vengeance, qui résonne dans le cœur comme un tocsin de souffrance.

Derrière la haine de Barbara Abel, éditions Fleuve Noir

Date de parution : 12/04/2012  
Article publié par Catherine le 19 juillet 2012 dans la catégorie Cru bourgeois
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Cru bourgeois

Ces animaux qui ont marqué la France – Pascal Assemat

Voici un livre un peu particulier, qui sort des sentiers battus, dans un genre que nous n’avons pas l’habitude d’évoquer dans nos colonnes. Régulièrement, je fais le tour de mes éditeurs préférés pour repérer les bonnes nouveautés (et le cas échéant demander un exemplaire gratuit – ce n’est pas un secret). Ces animaux qui ont marqué la FrancePour la petite histoire, j’avais vu sur le site des Agents littéraires le titre “Ces animaux qui ont marqué la science”. J’étais intrigué, inquiet même. Je pensais qu’allait être évoquée l’utilisation dite “scientifique” des animaux… Et ses soit-disant nécessités et bienfaits. Cette barbarie innommable. Je me préparais déjà à rédiger un brûlot sur le sujet. Je m’égare un peu, mais à quoi bon créer un blog personnel si c’est pour ne rien dire… de personnel.

Heureusement, il y avait une faute, et le véritable titre est bien “Ces animaux qui ont marqué la France” ! Voici donc un bon bouquin bien présenté, richement illustré de belles photos et dessins. Il s’agit de 65 histoires liées aux animaux. Ces récits traversent les époques, du Moyen-Âge au dernier siècle, tout en gardant une couleur locale. L’auteur a été rechercher on ne sait où ces faits divers, mais néanmoins truculents et révélateurs des relations parfois ambiguës entre l’animal resté sauvage et l’autre animal, celui qui se croit évolué.

pile WonderLongtemps la pile Wonder, celle qui ne s’use que si l’on s’en sert (on aurait dû en garder une dans un tiroir pour vérifier) arborait le dessin d’une fière lionne. Ce n’est pas anodin… Cette lionne est un fauve échappé du cirque Brunet en 1935. Un homme attaqué par le fauve doit son salut à une lampe de poche qu’il a braquée vers l’animal, provoquant sa fuite…

On découvre aussi l’histoire des chats de Chateaubriand… Il hérite du chat préféré du pape Léon XII. On apprend que celui-ci adorait les félins, et recevait avec un minet emmitouflé dans sa mitre…

Au XIIième siècle, l’évêque de Laon doit rendre une sentence exemplaire. Les accusés sont des chenilles et des mulots, coupables d’avoir causé des dégâts aux cultures. Un avocat est désigné pour défendre les animaux. Ils seront cependant condamnés à payer des redevances et des dîmes ! Les procès contre les animaux étaient courants à cette époque.

élephants du cirque PinderNous apprenons un tas de choses, amusantes ou édifiantes… Comment des éléphants ont été utilisés pour labourer les champs en 14-18, comment une araignée a été apprivoisée par un prisonnier, l’introduction des chiens dans la brigade fluviale pour sauver des noyés, les relations affectueuses de certaines personnalités avec leurs animaux, et bien d’autres anecdotes, tantôt gaies, tantôt un peu tristes, mais toujours pleines de sens…

L’auteur fait vivre ces historiettes avec brio et naturel… Le ton est agréable, débonnaire, avec un petit parfum de terroir. Un livre pour tout public.

Ces animaux qui ont marqué la France – Pascal Assemat. Le Papillon rouge

Date de parution : 09/05/2012  
Article publié par Noann le 17 juillet 2012 dans la catégorie Cru bourgeois
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Cru bourgeois

Pourquoi pas ? David Nicholls

Nous sommes en 1985, Brian Jackson s’inscrit dans une université de renom. Il nourrit de nombreux projets et veut accéder au faîte de la splendeur sociale et du succès. Certes il brille intellectuellement mais n’a pas le physique d’un Apollon… Le visage couvert d’acné, une dégaine un peu gauche, pas très distinguée, il déambule nonchalamment dans des vêtements démodés. Et qui plus est il n’a pas le moindre sou pour s’offrir un train de vie plus glorieux.

Pour sortir de la morosité, il décide de participer à un quiz télévisé, où il excelle par sa grande culture générale. Cela lui donne un peu de baume au cœur et peut-être, qui sait, pourra-t-il séduire Alice ?

L’auteur livre un pamphlet social comme il y en a pléthore… Mais on se laisse doucement porter par l’atmosphère sereine qui émane de ce récit, certes un peu monotone parfois. En effet, l’auteur aurait pu éviter quelques longueurs et se borner à nous livrer une histoire banale sans l’étoffer d’une centaine de pages superflues.Pourquoi pas ?

Les personnages sont attachants et la plume de l’auteur, sobre, sans fioritures, donne aux situations un caractère simplement crédible. L’émotion se dégage entre les lignes, un peu larvée, un peu ténue parfois, mais l’auteur évite de tomber dans la sensiblerie et la compassion.

Un clin d’œil aux années 80 qui remplit mon cœur de doux souvenirs. Quelques paragraphes m’ont fait revivre l’univers de mes 20 ans, jalonné de bonheurs au compte-gouttes, d’ivresses et de désarrois, de succès et de désillusions.

L’auteur use et abuse d’humour et de tendresse et dessine les premiers balbutiements de la vie d’adulte qui tarde à venir parce que la mélancolie de l’adolescence est encore bien ancrée dans l’âme et le cœur.

Tantôt l’on sourit, tantôt vient une larme à l’œil mais on se laisse porter par ce récit qui donne un bon moment de détente.

Un écrin bleu azur qui habille une histoire simple et nostalgique, sans vous mettre la tête à l’envers.

Un bon roman de vacances… pourquoi pas ?

Pourquoi pas ? de David Nicholls, éditions Belfond

Date de parution : 10/05/2012  
Article publié par Catherine le 16 juillet 2012 dans la catégorie Cru bourgeois
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Blog de littérature. Critiques, extraits, avis sur les livres…

Dessin de Jordi Viusà. Rédigé par des lecteurs passionnés