Plus de deux semaines sans publier le moindre articulet sur ce site… Voilà qui ne m’était jamais arrivé depuis sa création ! Il faut dire que l’envie me vient de fermer boutique… Le peu d’intérêt du monde de l’édition décidément très hermétique et centré sur ses auteurs à patronymes y est certainement pour quelque chose. Néanmoins, il me reste à parler de deux livres remarquables, l’un des éditions de la Musardine, l’autre auto-publié… Il est assez rare que nous parlions de livres auto-publiés dans nos colonnes, pourtant il en est qui mériteraient de sortir de l’ombre… (il faut avouer que l’on nous en propose souvent mais en fichier pdf – et ça… non non non)
“La magie de l’invisible” C’est derrière ce titre hypnotique que se cache un minuscule petit livre, petit par le format, la taille de la très jolie couverture, son épaisseur… Mais qui repose sur de grandes idées.
L’invisible… La mort, l’au-delà… La partie cachée d’un univers voisin du nôtre, quelque part autour de nous, partout à vrai dire… Nous vivons sur la partie hébergée d’un iceberg dont nous ne soupçonnons pas la taille. Quelquefois, des manifestations des profondeurs pélagiques de cette autre partie de notre monde nous parviennent… Mais nous n’y faisons guère attention…
L’auteur de ce recueil a mis en exergue des manifestations de l’immensité spirituelle, il a mis en scène des événements anodins mais très révélateurs de ce qui se passe “ailleurs” ou “après”. C’est de façon assez discrète que nous entrons… Que nous côtoyons plutôt cette autre demeure qui est pourtant la nôtre. L’auteur nous conduit dans des scènette a priori sans éclat, quand tout à coup se révèle une surprise… Comme dans un miroir, nous voyons apparaitre un signe d’un monde d’esprits… Qui nous révèle bien des choses si l’on y est sensible et attentif… Car l’auteur pèse ses mots, il cisèle son écriture et distille ses idées de façon un peu homéopathique. Il faut se creuser un peu le ciboulot pour comprendre ce qui se passe, et quelle est la portée de tout ceci. La dernière ligne arrivée, le lecteur reste surpris et comme dans une sorte de transe. Il se demande ce qui arrive, et pourquoi toute ces choses se déroulent ainsi… Chaque nouvelle doit être lue avec attention, et parfois relue pour en saisir toute la portée, mais y parvient-on totalement ? La magie de cet invisible, la sorcellerie de ces courtes histoires, c’est de nous maintenir dans une sorte de féérie nébuleuse, un au-delà quelque peu anecdotique, en apparence seulement. Mais ne soyons pas trop rationnel et laissons notre esprit fantasmer par la lorgnette… Ces histoires nous donnent des clés… à nous d’ouvrir par l’imagination les portes du merveilleux.
La magie de l’invisible de Johann Yapi. The book editions
Article publié par Noann le 16 juin 2012 dans la catégorie
Cru bourgeois
Voici l’histoire d’Amanda… qui porte le même prénom que l’auteure. S’agit-il d’une simple coïncidence ou du choix délibéré de celle-ci pour démystifier le passé qu’elle veut oublier ?
Un père psychiatre, une mère qui ne tient pas en place et s’installe aux quatre coins du monde d’abord en France, puis en Israël et ensuite à Madagascar. La vie d’Amanda suit son cours… Entre un oncle versatile et capricieux qui s’est suicidé, le divorce de ses parents puis la perte de sa maman, elle essaie de continuer malgré tout à évoluer dans un univers qui respire la désolation et où trop de similitudes deviennent difficiles à gérer. Par exemple, elle sera prise en charge par Viviane, qui porte le même prénom que sa défunte mère…
Amanda veut alors se défaire d’une malédiction qui se transmet de mère en fille, de ce parfum de mort qui rôde, de ces ressemblances qui pèsent trop lourd dans son cœur. Ainsi, elle est poursuivie par des rêves venant d’outre-tombe, de son oncle Benoît qui se plaint d’avoir froid… Macabres messages qui la hantent depuis un an. Lui revient en mémoire ce que sa mère lui racontait au sujet des traditions malgaches consistant à chasser les restes de l’âme du défunt… Tout cela déclenche chez elle l’envie de donner de grands coups de hache dans le passé.
Il émane de ce récit une atmosphère bien particulière. L’auteur analyse ce que la famille transmet de générations en générations et tout ce qui demeure d’un passé familial que l’on veut fuir à tout prix.
On s’attend dès les premières pages à une sempiternelle biographie, une sorte de remue-ménage dans les souvenirs familiaux et puis l’auteur nous convainc de parcourir ce court récit d’un passé fracturé qui sonne tantôt comme une fable fantastique, tantôt comme la révélation de vérités, car dans cette prose se dissimule çà et là une nouvelle surprise à chaque paragraphe.
Une histoire de secrets enfouis, de mort et de vie qui se côtoient, de déchirures, de mise à sac d’un passé fait de meurtrissures et de douleurs.
Personnellement, même si la plume court sur le papier tel un train à grande vitesse sur les rails, les émotions ont du mal à pénétrer mon cœur et je me suis sentie comme le témoin d’un règlement de compte, même si l’auteur a voulu qu’il soit parfois livré sous la forme d’une fantaisie gorgée d’anecdotes vraies ou irréelles…
Rompre le charme d’Amanda Sthers, éditions Stock
Date de parution : 23/05/2012
Article publié par Catherine le 11 juin 2012 dans la catégorie
Cru bourgeois
Jeanette est la fille adoptive de Connie et John Winterson, un couple qui n’avait pas d’enfant.
Aujourd’hui l’auteur se souvient de cette mère complètement déséquilibrée, vénérant la Vierge Marie avec tant de dévotion qu’elle se refusa définitivement à son mari. Outre ce dernier qu’elle délaisse sans cesse, Connie se montre de plus en plus hostile à son entourage. La petite Jeanette sera donc le réceptacle de son ire et de son déséquilibre…
À travers une écriture pudique, l’auteure se livre à cœur ouvert dans un récit fort, mais toujours avec une grande délicatesse. De ses mots n’émanent ni rancœur ni amertume mais ils sont plutôt l’écho de son expérience et elle remercie plutôt la vie de l’avoir poussée à grands coups de marteau piqueur pour avancer, à n’importe quel prix, pour approcher le firmament tant espéré: la liberté, et celle-là même par l’écriture, refuge essentiel.
De son enfance meurtrie jusqu’à l’âge adulte, balancée entre les bagarres contre une mère forcenée qui l’empêche de vivre pleinement ses passions et l’éloigne de ses centres d’intérêt, allant jusqu’à détruire la bibliothèque de fortune qu’elle s’était constituée secrètement et, apprenant son homosexualité, la faisant exorciser, Jeanette poursuit vaille que vaille son chemin vers l’inespéré, l’enchantement.
À 40 ans, elle connaîtra cependant une longue dépression… Mais de tout cela, elle ne retirera qu’une expérience positive. Elle construira sa vie de femme, sa vie d’auteure ensuite et laissera courir sa plume sur le papier sans jamais se montrer plaintive ou pleurnicharde mais au contraire donnera un message d’optimisme et de soutien.
On se laisse porter doucement par le récit de cette vie chaotique qui émeut, remue le cœur. Tour à tour, l’auteur nous invitera à suivre ses bouts de vie, ses luttes quotidiennes, sa longue traversée vers l’aboutissement, le ravissement, la félicité.
L’on apprendra que Jeanette a grandi parmi les femmes. Elle les a aimées aussi, d’amour … et elles seront son moteur, sa force. Comme l’écriture sera son refuge, son socle. Et dans cette forteresse de femmes et de mots, elle approchera le Ciel, le bonheur suprême.
Personnellement, je ne suis pas férue de romans autobiographiques mais j’ai été d’emblée accrochée à la beauté et à l’intensité de celui-ci …
« Quand ma mère se fâchait contre moi, ce qui lui arrivait souvent, elle disait: Le Diable nous a dirigés vers le mauvais berceau.»
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson, Éditions de L’Olivier
Date de parution : 03/05/2012
Article publié par Catherine le 6 juin 2012 dans la catégorie
Grand vin
Frédérique Deghelt fait partie de mes auteurs préférés. Je lis tout d’elle, romans, nouvelles, articulets. Je fais les poubelles au salon du livre dans l’espoir de trouver un ticket où elle aurait écrit deux mots. Pour autant, tous ses textes ne me touchent pas de la même façon…
L’auteure nous conduit de surprise en surprise ces derniers temps, avec la publication de livres singuliers. Récemment, une nouvelle à la couverture rose bonbon. Et puis ce livret d’à peine 60 pages. Elle a su se glisser dans la peau de différentes personnes, assez adroitement, vieille femme, hommes. La voici qui joue le rôle d’une ado… Exercice périlleux où nombre d’auteurs se sont perdus. Écrire comme un enfant est une chose difficile. C’est curieux car nous sommes tous passés par ce stade autrefois. Mais la maturité semble nous façonner et nous formater de manière indélébile, et nous éprouvons de la difficulté à retrouver nos pensées d’alors.
C’est donc le récit à la première personne d’une nuit d’amour, et de tous ses embarras chez une fille de quinze ans. Une nuit d’amour, ou plutôt la promesse d’une nuit d’amour, sa première. Ce qui la met la dans un émoi comme seul peut en connaitre une personne de cet âge. Cette promesse lui monte à la tête comme du champagne. Mais l’amant semble se désister, ce qui ne fait qu’augmenter son trouble…
J’ai beaucoup aimé certains passages, notamment les pensées érotiques de la jeune femme, dites avec une certaine retenue et une affection toute juvénile. Dans ces paragraphes-là, je n’ai eu aucune peine à me glisser dans son esprit et j’ai trouvé les mots vrais. En revanche, certaines lignes sont plus absconses. On retrouve ici une des caractéristiques du style de l’auteur, d’aucuns diront : un défaut. Si ce trait de style passe bien dans un long roman, les développements aidant à la compréhension, dans un texte court chaque ligne devrait être ciselée. Je m’interroge encore sur le sens de quelques phrases, et imagine mal qu’une ado, si intelligente qu’elle soit, puisse les écrire :
“…si quelque chose qu’on aime peut comme ça disparaitre de notre horizon, sans qu’on en discute avec personne ni avec sa mémoire, ça veut dire qu’on est possédé.”
“N’y a-t-il rien qu’on puisse pressentir de sa propre disparition ?”
“Je ne veux pas d’un brouillon. Je suis née pour être une amoureuse, une aventurière, une conquérante de la chair. Je le sais, j’en suis sûre.”
J’ai trouvé ce petit livre globalement très réussi, la fin en particulier, empreinte d’une certaine naïveté, nourrie de ce fol espoir que peut avoir une jeune personne devant l’inconnu, prometteur par manque d’expérience, mais aussi source d’inquiétude… Et ce voyage entre réalité, fantasme et onirisme… Là on retrouve des pensées telles qu’une adolescente pourrait en avoir. Mais quelquefois, l’auteure oublie son âge présumé, et redevient l’auteure-journaliste-prosateure de “La nonne et le brigand”. Néanmoins elle s’approche le plus souvent et avec doigté du mental de la jeune fille en fleurs. Quant à la collection “Actes sud junior”… J’ignore à quelle tranche d’âge s’adresse l’éditeur, mais cet opus me semble nécessiter une expérience minimale de la vie et un bon bagage littéraire pour en percevoir toute la finesse…
Ma nuit d’amour – Frédérique Deghelt. Éditions Actes sud
Date de parution : 07/09/2011
Article publié par Noann le 31 mai 2012 dans la catégorie
Cru bourgeois
Hans Olofson est installé depuis près de vingt ans en Afrique où il exploite une ferme. Vingt ans d’une vie tumultueuse en Afrique… alors qu’il s’était juré de ne pas s’éterniser là-bas… À présent, atteint de paludisme, il souffre de crises paroxystiques qui lui donnent des hallucinations. La forte fièvre l’épuise et le fait délirer. Et alors qu’il se claquemure dans cette existence de terreur, il se souvient… D’abord de la Suède, son pays natal, puis de son père marin et alcoolique au plus haut degré, de son ami d’enfance aussi, de cette femme qui lui a tout donné. Et dans son délire, il se croit menacé, en danger perpétuel, se méfie des gens qui l’entourent, est angoissé à l’idée d’être assassiné par l’un d’eux.
Voici le lecteur embarqué dans un récit effrayant, suffocant où l’auteur dresse le portrait d’une Afrique sauvage, horrifique, une terre qui n’exhale que mépris et haine. Et il nous parle du sempiternel conflit entre les Noirs et les Blancs, celui qui demeure désespérément sans espoir de réconciliation
L’auteur pratique avec talent l’art de mettre dans l’embarras le lecteur et de lui imposer des questionnements sans réponse au sujet d’idées reçues sur l’Afrique et son fonctionnement. Ainsi il livre une sorte de pamphlet au parfum colonialiste sur les terres d’Afrique, qui ressemble étrangement à un film à rallonge bien connu…
Il émane de ce roman une grande froideur et personnellement cette façon qu’a l’auteur de décrire l’Afrique dans ce qu’elle a de plus infâme m’a désolée, voire indignée.
Un récit qui chamboule et remue à l’intérieur, où chaque page est tachée d’un racisme larvé qui dérange et révolte…
L’œil du léopard de Henning Mankell. Éditions du Seuil
Date de parution : 05/04/2012
Article publié par Catherine le 30 mai 2012 dans la catégorie
vin de table
Un auteur qui m’a déjà donné de beaux souvenirs de lecture, une thématique qui m’intéresse et me voici tentée par son nouvel opus, même si toutefois, en sortant de la librairie, je me suis dit : peut-être ai-je fait un mauvais choix, peut-être s’agit-il d’un livre trop didactique qui ne me détendra pas, peut-être vais-je être contrainte de boire l’enseignement de l’auteur…
Mais l’auteur a beaucoup de choses à nous dire et nous émeut dès les premières lignes…
Il nous relate d’abord son engouement sans limite pour les livres depuis l’enfance. Et il enchaîne alors les anecdotes toutes aussi délicieuses les unes que les autres sur l’origine du papier, sorte de préambule à ce voyage dans l’histoire et aux quatre coins du monde. Et le lecteur est invité à le suivre…
Nous voici donc en route avec sac à dos et calepin pour une sorte de procession du papier à travers les âges et les contrées, passant d’un bout à l’autre du globe en savourant les récits que l’auteur nous donne à partager.
Ainsi, il nous entraîne d’abord en Chine sur la route de la Soie, où les plus anciens manuscrits sont emmurés secrètement et gardés scellés. Ensuite, notre périple nous conduira tantôt dans les forêts du Canada, tantôt dans les forêts des Landes où nous rencontrerons des bûcherons, ceux-là qui recèlent aussi des secrets sur l’histoire du papier.
Nous poursuivrons notre balade à travers le monde et l’auteur nous scotche véritablement à son récit, nous faisant découvrir çà et là mille secrets sur l’origine du papier.
À travers une plume riche, vive, cadencée, pleine d’humilité, l’auteur nous fascine et nous transporte. Le style est magistral, les lieux traversés sont décrits avec magie et poésie. Et l’on se gave d’informations, d’anecdotes, avides d’en savoir plus.
Mais l’auteur ne se bornera pas pourtant à faire l’apologie du papier, même si celui-ci lui est très cher, mais se rend plutôt à l’évidence, avec une grande ouverture d’esprit et le cœur un peu serré … Quid de l’avenir du numérique ? Que restera-t-il du livre virtuel lorsque le seul support qui le rend concret quelques instants fugaces, soit son écran de lecture, s’éteint après sa dernière phrase ?
Ah le papier, quelle merveille, quel bonheur de le toucher, d’ouvrir un livre et d’en humer le parfum. Quelle belle découverte que ce support qui fait rêver et fait oublier la froideur des écrans et leur reflet qui fait mal aux yeux. D’avoir eu le plaisir à en apprendre tant sur son histoire, je me sens rassurée d’aimer les livres en papier, et pour longtemps encore. C’est un avis personnel et je me suis permise de vous le livrer ici…
« Un jour, je me suis dit que je ne l’avais jamais remercié. Pourtant je lui devais mes lectures. Et que serais-je, qui serais-je sans lire et surtout sans avoir lu ? Pourtant, c’est sur son dos que chaque matin, depuis près de soixante années, je tente de faire avancer pas à pas et gomme aidant mes histoires. Et que serait ma vie sans raconter ? Je n’avais que trop tardé. L’heure était venue de lui rendre hommage. D’autant qu’on le disait fragile et menacé. Alors j’ai pris la route. Sa route. »
Sur la route du papier d’Erik Orsenna, éditions Stock
Date de parution : 01/03/2012
Article publié par Catherine le 28 mai 2012 dans la catégorie
Premier Grand Cru Classé
Voici le dernier roman d’un de nos auteurs-chouchous… Conforme à la lignée qu’il s’est tracée depuis des années déjà, il nous livre une épopée basée sur quelques personnages. Comme d’habitude, un homme qui tient le rôle principal, suit une quête personnelle qui comme d’habitude aboutira difficilement, ou pas du tout, et se soldera par un drame. Il y a aussi, comme d’habitude, une femme jeune et très jolie, et quelques figurants qui viennent mettre leur grain de sel… Ou de sable. Bref, on est bel et bien dans un roman de Fermine. Comme Cloclo, notre chouchou exploite son filon, et ma foi, ça marche, comme d’hab…
Ici, le héros principal est haut en couleur. Il s’agit d’un raseteur, une figure emblématique de la Camargue. Tout dans ce roman porte donc à la rêverie ; les lieux chaleureux et typiques, le personnage chatoyant. Et bien entendu, celui-ci est confronté aux vicissitudes d’une existence chahutée… Valentin Sol est épris d’une femme très jeune et très belle et très sexy et très… Bref. Elle s’appelle Isoline. Bien entendu, tout n’est pas simple. C’est même vachement compliqué. Le père d’Isoline s’oppose catégoriquement à son union avec Valentin. La raison de ce refus est tout à fait légitime et rationnelle, et elle n’apparaitra que dans les dernières pages. L’auteur sait conserver le mystère et entretenir le désir d’en savoir plus. On a envie de découvrir la clé du drame, alors on tourne les pages à toute vitesse. Mais pourquoi le père d’Isoline s’oppose-t-il au bonheur de sa fille. Pourquoi diable…? Je n’en dirai pas plus.
L’intrigue est savamment menée et bien construite, et pour ma part j’ai lu ce mince roman en moins d’une heure, avec le plaisir masochiste de la curiosité. Ça a donc bien fonctionné. Pour ce qui est des qualités d’écriture, l’auteur écrit bien, avec un vocabulaire de plus en plus riche depuis ses premiers romans. On pouvait les lire sans ambages. Après il a fallu plonger dans le Petit Robert, puis dans le Larousse. À présent, pensez à acheter un Littré. L’ambiance est bien décrite, les lieux peints de façon très vivante et réaliste. L’auteur a du métier et ça se sent. Il reste que l’intrigue a un léger goût de romance préfabriquée, ce sera mon seul petit bémol.
Pour ce qui est du classement, j’ai déjà donné beaucoup de verres à cet auteur, j’ai peur qu’il se noie dans le vin, ou qu’il ait un accident de voiture. Deux verres ça va, trois verres bonjour les dégâts. Je me contenterai donc de cette position modeste…
Noces de sel – Maxence Fermine
Date de parution : 02/05/2012
Article publié par Noann le 25 mai 2012 dans la catégorie
Cru bourgeois
Très vite, j’ai accroché à ce bon gros récit d’aventures palpitant et épique, dont aucune des 580 pages n’est lassante…
Le personnage central est Julie Normandy, partie rejoindre son père archéologue en Israël. Mais une fois sur place, elle s’inquiète de ne pas le trouver. Elle requiert l’aide du sympathique garçon qu’elle vient de rencontrer dans l’avion, Daniel. Il s’avère que Victor Normandy travaillait sur des recherches très dangereuses, à plus d’un titre !
Plusieurs personnages sont sur le qui-vive en apprenant la disparition du professeur : un émissaire du Pape à Jérusalem, un important franc-maçon nord-américain, un antiquaire musulman érudit, le chef d’un groupe d’armée…
L’intrigue est dépaysante : les lieux saints, la mer morte, le désert…
Le mystère se cache dans les fouilles archéologiques et les récits anciens, dans les vieilles pierres et les fragments de parchemin, et nous sommes peu à peu subjugués par les énigmes et la poésie des mythes.
L’auteur nous fait bénéficier de son imagination audacieuse : des plongées dans le passé apportent à l’histoire une vaste perspective, et intensifient les enjeux du présent en les reliant à des faits antérieurs.
David Emton s’appuie sur des références bibliques et des faits historiques pour illustrer le combat entre le bien et le mal, que ni le croyant ni l’athée ne peuvent ignorer. L’histoire est séquencée en chapitres courts contenant chacun juste ce qu’il faut d’action, de questions et de réponses. Cela crée une dynamique trépidante. De plus, c’est pratique : un détail oublié est vite retrouvé. Tout au long du livre, l’auteur se démène pour éviter au lecteur toute routine ennuyeuse. Les amateurs de suspense et d’adrénaline ne seront pas déçus : les pistes sont très intéressantes, et le danger tangible. La fin du récit est extrêmement impressionnante et audacieuse.
Le secret de Dieu – David Emton. Éditions Albin Michel
Date de parution : 01/02/2012
Article publié par Martine le 20 mai 2012 dans la catégorie
Grand vin