Cru bourgeois

Nagasaki – Eric Faye

J’ai lu d’un trait ce texte de cent pages, avec juste une pause-pipi… in extremis. C’était donc si captivant ? Assez, oui.

A Nagasaki, Shimura, un météorologue calme et tranquille, vit seul dans une maisonnette. Un jour il s’aperçoit que la limonade baisse dans le frigo, qu’un objet a été déplacé, et d’autres événements bizarres. Il place une webcam et voit une forme qui se profile. Quelqu’un squatte son logement. Shimura appelle la police, qui va rapidement appréhender l’individu. C’est une femme de 58 ans assez bizarre. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? C’est la clé de voute de cette nouvelle, basée sur un fait divers réel…

Quand on résume, ça n’a pas l’air bien captivant. Mais quand même, si j’ai failli faire dans ma culotte, il devait  y avoir une bonne raison ! C’est la façon dont les idées sont amenées, qui pousse à vouloir connaitre la suite. La construction du récit est efficace, surtout dans la première moitié. Après, on découvre le fin mot et l’intérêt s’effiloche un peu. Et puis il y a les personnages, simples en apparence, touchants, cette femme qui a tout un passé et une sensibilité, et cet homme magnanime qui la côtoie de près sans la voir. Toutefois j’ai regretté que le décor soit si mal planté. Je n’ai pas senti l’odeur du Sukiyaki ou du Yogorito. Aux noms près, ça fait autant seizième arrondissement que banlieue japonaise. Après Queffeléc qui décrit le Jubaland comme Brest, et Arché qui confond Bruges et Marseille, voici une nouvelle preuve que les auteurs français ont beaucoup de mal à se glisser dans les cultures étrangères.

Le bloc de papier à lettres acheté avant de s’asseoir à cette table lui paraît redoutablement vierge. Combien  de pages aura-t-elle à noircir ? Elle aimerait découvrir un raccourci pour passer directement de son esprit au sien.

Nagasaki – Eric Faye. Éditions Stock

Article publié par Noann le 17 novembre 2010 dans la catégorie Cru bourgeois
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Cru bourgeois

Divagations sur la fin des temps – Jérôme Dumoulin

Dès les premières pages, l’auteur annonce son intention : il entreprend de déceler les prémices d’une proche fin des temps … Et d’emblée, l’on est pris de frissons. L’auteur, qui fut attaché à la Société française d’astronomie, s’appuie sur ses connaissances scientifiques pour livrer au lecteur un univers qu’il connaît bien. Rien n’échappe donc à cet écrivain-astronome. On le suit avec plaisir dans sa démarche, dans ses recherches sur la transformation animale et végétale et on arrive à la même conclusion que lui – il nous en convainc avec ferveur – : la planète est fichue.

Voici le lecteur promené aux quatre coins du monde, entre la mutation d’un reptile et d’une plante, un feu lunaire, une épidémie çà et là, en faisant le lourd constat que la fin des temps est toute proche …

Cependant, au fil du récit, le lecteur est tourné en bourrique … La démonstration de l’astronome dérape et on se sent insidieusement floué entre humour et fantaisie exacerbés, ce qui donne au discours une autre connotation.

Et le discours de ce Professeur, astronome, écrivain bascule … entre le vrai, le possible et l’improbable.

Un coup de maître pour cet auteur qui revient après une longue thébaïde, avec un essai savant, cocasse et original (j’ai aimé particulièrement les têtes de chapitre en latin …), certes … mais le côté didactique prend rapidement le dessus et on a l’impression de se retrouver sur les bancs du lycée, buvant l’enseignement d’un professeur de sciences qui s’égare et délire …

« Certains animaux, par de curieuses métamorphoses, prennent la voie du gigantisme : où s’arrêteront-ils ? L’homme à son tour est touché par cet inexplicable dérèglement de la nature. Ses sens le trahissent. Sa vision est altérée par les corps flottants, encore appelés mouches volantes ; son ouïe subit l’assaut des acouphènes, bruits imaginaires à rendre fou. La peau la plus douce paraît hérissée d’aiguilles à qui perd le toucher. Le goût et l’odorat se dépravent sous l’effet d’un mal inconnu : ils font humer l’ordure où ne sont que des roses. On pressent une hystérie collective. Les savants nous rassurent à bon compte. La foule, elle, voit venir la fin des temps.»

Divagations sur la fin des temps – Jérôme Dumoulin, Éditions Grasset.

Article publié par Catherine le 14 novembre 2010 dans la catégorie Cru bourgeois
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Grand vin

Rosa Candida – Audur Ava Ólafsdóttir

Ce livre dont l’habit évoquait davantage les années 70 et le Disco est dû en réalité à la plume talentueuse d’une auteure islandaise.

Le héros au nom imprononçable – Arnljotur – est un jeune homme de 23 ans, plein de candeur, passionné par les jardins et les fleurs. A la mort de sa mère, il entame un voyage, en laissant derrière lui son père et un frère jumeau autiste. Ce périple le conduira dans un monastère pour restaurer une roseraie. Il croisera aussi Anna, qu’il a aimée un bout de vie et lui a donné une petite Flora Sol, née de cette union éphémère.

Dans ses bagages, il emporte trois boutures d’une variété très rare de rose à huit pétales : la Rosa Candida

rosa candidaEt la magie opère, doucement, délicatement, subtilement …

Voici un roman tout simplement délicieux, une ode à la sérénité et à la simplicité. Chaque passage fait l’effet d’une bulle d’oxygène dans ce monde factice, frelaté qui nous entoure et nous étouffe.

On se sent porté par les personnages hors du commun et l’on s’émeut particulièrement pour ce moine cinéphile, insolite, irrésistible.

L’écriture est délicate, remplie d’humour et de sensibilité, et la tendresse qui affleure chaque page est un ravissement.

Une réussite parfaite pour cette fable d’amour et d’espoir.

Je n’ai qu’un seul conseil : courez chez le libraire pour vous le procurer sans tarder…

« Est-ce qu’un homme élevé dans les profondeurs obscures de la forêt, où il faut se frayer un chemin au travers de multiples épaisseurs d’arbres pour aller mettre une lettre à la poste, peut comprendre ce que c’est que d’attendre pendant toute sa jeunesse qu’un seul arbre pousse ? »

« La seule adversité que je rencontre dans la vie est la difficulté à remonter la fermeture Eclair de mon jean. »

Rosa Candida – Audur Ava Ólafsdóttir, Editions Zulma

Article publié par Catherine le 13 novembre 2010 dans la catégorie Grand vin
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Grand vin

Les tendres plaintes – Yôko Ogawa

C’est une chose qui arrive tous les 400 ou 500 livres, pas plus. Il y a, comme ça, une page qui me fait pleurer à chaudes larmes. J’ignore comment ce processus se produit. Il faut sans doute une préparation, une ambiance, qui suscite la tristesse, et tout à coup, l’émotion déborde. C’est produit par une petite chose souvent, ici un clavecin qui passe au pilon.

Ruriko s’enfuit dans un petit bled perdu au Japon, pour échapper à son mari violent et volage. Jusqu’ici, rien de bien spécial. On a vu ça mille fois. L’homme violent, c’est du réchauffé au micro-ondes. Un plat très à la mode qu’on nous sert à toutes les sauces.

Ruriko est calligraphe, elle écrit des cartes, des faire-part, et aussi la biographie d’une dame un peu spéciale. Non loin de là se trouve l’atelier minuscule de Nitta, un pianiste qui ne peut plus jouer et s’est reconverti dans la fabrication du clavecin. Cet instrument sensible nécessite d’être accordé fréquemment, ce qui oblige Nitta à se déplacer pour les concerts. Le clavecin est une sorte de piano, mais au contraire de celui-ci, ce sont de petites fourches qui pincent les cordes, au lieu de marteaux. Nitta travaille avec une assistante, Kaoru. Entre ces deux personnes existe une complicité forte…

Et au Japon comme ici, que faut-il pour faire un roman ? Une infidélité, un amour naissant qui vacille, et une intrigante. Tout y est. C’est du classique, sauf que l’auteure nous parle avec cette retenue toute orientale qui donne un charme particulier. Ruriko, la calligraphe abusée, va tomber amoureuse de Nitta, le facteur de clavecins. Ils auront une relation. Mais Kaoru l’assistante est là, forte de sa complicité musicale avec Nitta. Entre Kaoru et Nitta, il n’y a pas besoin de relation physique. L’art rempli tout l’espace. Ruriko devient jalouse …

Qu’on ne s’attende pas à trouver ici une saga amoureuse haletante. Ce n’est pas l’histoire d’un crime passionnel sanglant entre deux ouvriers bourrés sur une chaine d’assemblage chez Mitsubishi. Tout est dans l’ambiance, qui se dessine lentement, même très lentement.

C’est un récit dessiné avec patience, comme une estampe orientale. Il faut prendre le temps de le savourer. J’avoue qu’il m’est presque tombé des mains dans les 50 premières pages, tout est si long à se mettre en place. Mais une fois le triangle amoureux dessiné, le récit prend une autre dimension. Car ce n’est pas vraiment un simple triangle amoureux, c’est un quatuor où la musique est, finalement, la maitresse absolue.

Remarquons la traduction impeccable du japonais, par R-M Makino et Y Kometani.

Les tendres plaintes – Yôko Ogawa. Éditions Actes Sud

Article publié par Noann le 12 novembre 2010 dans la catégorie Grand vin
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Grand vin

La femme manquée – Armel Job

Charles, un brave fermier, n’a qu’une idée : trouver l’âme-sœur. Ce n’est pas une sinécure. Il habite un petit village des Ardennes belges où tout le monde se connait et où les femmes sont toutes mariées, ou presque. Charles s’éprend de Barbara, une jeune beauté, qui le rejette. Pour donner plus de prestance à sa démarche, Charles se fait aider par Évariste, le clerc du notaire. Celui-ci va lui rédiger des lettres d’amour alambiquées, tout à fait à l’opposé du personnage fruste qu’est Charles, ce qui le rend un rien ridicule. Puis Charles se mettra en tête de publier des annonces de plus en plus sophistiquées dans le canard local… pendant plus d’un an. Mais c’est peine perdue. Finalement, il rencontrera une jeune fille venue des îles, par le biais d’une agence. Ce sera le drame…

C’est une belle petite satire d’un milieu social que nous livre ici Armel Job. Je me suis beaucoup amusé à suivre les aventures de Charles, d’autant que sous la plaisanterie et la légèreté se cachent aussi quelques vérités au sujet du milieu rural, et plus généralement de la quête de l’âme-sœur, un parcours semé d’embuches. J’aime tout particulièrement le passage où Charles est sidéré de voir que Barbara lui préfère un jeune veau, nommé Gustave, qu’elle cajole comme un amoureux :

Charles est songeur. Il retourne à l’étable et contemple Gustave. Une question finit par poindre dans son esprit embrouillé : “Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?”

Il tâte Gustave qui est efflanqué comme un canasson. Il n’a rien, pas d’épaules, pas de dos, pas de cul. Il boit sans profiter. C’est un veau d’après la Saint-Jean. Et pourtant, Barbara l’aime. Mystère du cœur des femmes…

Ce passage anodin est en fait révélateur de l’attitude de certaines femmes, qui préfèrent les gros bœufs aux hommes délicats. Une prédilection pour des types à la mine patibulaires, les bras chargés de dessins guerriers, les épaules musclées. Si elles donnaient la priorité à la douceur et la tendresse, il y aurait peut-être moins de violence conjugale…

Le livre d’Armel Job est drôle souvent, un peu triste parfois, mais il met aussi en exergue des comportements sociaux édifiants, le tout dans une atmosphère champêtre bien rendue. Le style est assez littéraire, chargé d’un vocabulaire juste et riche, peut-être un peu trop au regard de l’histoire simple et rurale. Il faut un certain bagage littéraire pour suivre, ou être disposé à plonger dans le dico, ce qui ralentit parfois la lecture. Dommage. Mais une belle écriture tout de même.

La femme manquée – Armel Job. Éditions Laffont/Labor

Article publié par Noann le 7 novembre 2010 dans la catégorie Grand vin
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
vin de table

Apocalypse bébé – Virginie Despentes

Valentine Gatlan a disparu, toute la famille est en émoi. Enfin, la famille … Une mère, qu’elle ne connaissait pas, un père qui s’intéresse par-dessous tout à sa carrière d’écrivain et un grand-père qui la faisait suivre par Lucie, aidée de « La Hyène », détective lesbienne efficace spécialiste des cas extrêmes.

D’un bout à l’autre du récit, l’auteur nous entraîne entre Paris et Barcelone, dans un étrange polar, une sombre histoire où chacun d’entre nous serait victime d’une société de surconsommation en tous genres. Et l’on arrive à un constat amer … Les personnages que l’on suit à travers de longs chapitres – et l’auteur consacre un chapitre à chaque personnage – semblent irradiés de l’intérieur. En chacun d’eux sommeille une bombe prête à sauter … Ils se croisent, vivent l’un à côté de l’autre mais ne se connaissent pas. Ils tentent chacun de leur côté de retrouver la trace de cette adolescente délurée à la sexualité démesurée.

Et l’auteur de nous rappeler qu’au XIXème siècle, les femmes implosaient dans des vies guindées tandis qu’elles s’acharnent aujourd’hui à faire bouger le monde.

Un roman qui explose comme une prophétie et promène le lecteur entre pamphlet social, thriller et roman lesbien …

Hélas, l’auteur accumule les clichés et tente de faire une sorte d’apologie larvée de l’homosexualité, dénigrant ainsi une sexualité hétéro en la qualifiant presque de désuète et rétrograde …

Mis en exergue en librairie, ce livre vêtu d’une couverture aux couleurs du drapeau belge m’avait interpellée. A l’instar de son titre, non moins curieux, il renferme une écriture branchée, « tendance » qui ne m’a pas émue …

Apocalypse bébé – Virginie Despentes. Éditions Grasset.

Article publié par Catherine le 31 octobre 2010 dans la catégorie vin de table
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Grand vin

Léger Carnage – Nicolas Crousse

Un garçon dans une famille matriarcale légèrement étroite d’esprit. Les sœurs, les tantes, la mère… et le père qui s’en va, bouté dehors comme un malpropre. Un garçon adulé, chéri à l’extrême par ce groupe bien pensant… à tel point qu’on lui donne un doux nom : “Ange”

Ange mène une vie tranquille. Adulte, c’est un homme de relations, qui met en valeur,  présente, introduit des conférences. Il devient “modérateur”. Ce titre m’a rappelé la politique belge, ces ploucs qui ont pour mission de rabibocher les régions : réformateur, démineur, conciliateur, préformateur.

Ange fréquente le gratin, notables, ministres, stars. Tout le monde l’adore. C’en devient écœurant. Ange prend conscience de l’hypocrisie de ceux qui l’entourent, et de la sienne. Comment ne pas devenir hypocrite, quand il faut gagner l’estime des grands ? Mais c’en est trop. A 40 ans, il décide un grand chambardement. Ange va mourir. Lucien lui succèdera.

Sous le ton ironique se cache une satire sociale subtilement menée. Pas de grands éclats, mais de petites touches de peinture qui donnent un tableau dans des nuances de noir, qu’il faut savoir apprécier.

Récit intimiste, porté par la parole forte d’un auteur qui sait manier le sarcasme et qui s’exprime par l’esprit d’un personnage central. L’exercice n’est pas sans danger…Tout est porté par une narration à voix unique. Il n’y a pas de voix secondaire pour corriger le tir et donner un autre point de vue. Il faut donc que cette voix unique ne soit pas lassante, prétentieuse, moraliste, négative, pédante. Tous ces écueils, Nicolas Crousse les évite habilement. C’est légèrement cocasse, doucement critique. Il y a aussi, en filigrane, une réflexion sur les relations d’un homme avec son père.

Léger Carnage – Nicolas Crousse. Éditions du Somnambule Équivoque

Article publié par Noann le 27 octobre 2010 dans la catégorie Grand vin
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
 
Cru bourgeois

Pourquoi lire ? – Charles Dantzig

J’ai découvert ce livre par hasard. Le titre d’abord m’a attiré. Je l’ai ouvert à une page quelconque. Je suis tombé sur un chapitre intitulé : “Lire pour se masturber” (authentique). Étant donné que ces deux sujets m’intéressent, j’ai acheté. Notez bien que le fait de s’intéresser à une chose ne veut pas dire qu’on la pratique. C’est comme les catholiques, il y a des pratiquants, des non-pratiquants, et des curés qui pratiquent autre chose sur le côté. Mais c’est une autre histoire…

Charles Dantzig nous parle avec force et émotion de ce qu’il aime par dessus tout, la lecture, les lectures, sous toutes leurs formes. De petites réflexions philosophiques au sujet de ce petit monde (ou d’autres choses plus ou moins liées… bref),

Un auteur facétieux, qui analyse la société par le collimateur du livre. Avec quelques sarcasmes, il nous raconte ce qu’il a observé une vie durant grâce au télescope de Dantzig, en orbite autour des mots. Tout à tour amusant et sérieux, passant d’un état à l’autre en deux mots. Il m’a paru un rien professoral par instants. Parfois, j’ai eu l’impression d’assister au cours de littérature d’un vieux prof qui ne regarde plus que son tableau. Espérons qu’il ne perde pas la moitié de ses étudiants en cours de route…

Une lecture réussie, c’est aussi rare, aussi bon, laissant un souvenir aussi charmé qu’un acte sexuel. Le lecteur couche avec sa lecture.

Quand on est écrivain et écrivant, un livre lu débloque parfois celui qu’on est en train d’écrire.

Nous sommes fiers, nous avons lu. Je connais quelqu’un dont la plus grande injure est : “il n’a pas ouvert un livre de sa vie”. Et ma foi.

Dans la première émission de téléréalité du monde, le “Loft”, où l’on pouvait tout voir, du manger au baiser, un seul acte était interdit : la lecture.

Ça n’est pas rien de savoir, chez Duras.Ou de croire savoir. On dirait une enfant de 10 ans qui n’arrête pas de dire “je sais”, précisément parce qu’elle ne sait pas.

Pourquoi lire ? – Charles Dantzig. Éditions Grasset

Article publié par Noann le 26 octobre 2010 dans la catégorie Cru bourgeois
Facebook Twitter Netvibes Mail
 
« 1 2 ... 68 69 70 71 72 ... 83 84 »

Blog de littérature. Critiques, extraits, avis sur les livres…

Dessin de Jordi Viusà. Rédigé par des lecteurs passionnés