Cru bourgeois

Mon père sur mes épaules – Metin Arditi

Cet homme distingué, admiré de tous, idole d’une famille juive, était le père de l’auteur. Un père pas comme les autres, mort il y a vingt ans, qui laisse derrière lui des souvenirs qui ont marqué l’auteur à jamais, des stigmates indélébiles dans son cœur meurtri.

L’auteur se remémore son enfance auprès de cet homme intransigeant qui lui fit subir onze années d’internat en Suisse, où il vécut difficilement la solitude morbide, l’éloignement, le manque cruel d’estime et de reconnaissance de ce père absent.

Pour tenter de trouver un apaisement, Metin Arditi entreprend un voyage dans les Grisons sur les traces de son défunt père. Dans un bar d’hôtel, il fait le compte à rebours de ses souvenirs, des non-dits enfouis dans le cœur, des déchirures, des conflits relatifs à la question juive, de son amour d’adolescent avec Géraldine Chaplin. Et peu à peu surviennent sur les certitudes, se dévoilent les secrets et revient cet admiration qu’il avait pour ce pater familias remarquable…

Mon père sur mes épaulesUn voyage au pays de l’enfance, sorte de règlement de compte, où l’auteur passe par la rage, la désolation et l’amour aussi.

Dans ce récit succinct, mouillé d’amertume, l’auteur porte son père tel un fardeau de courroux et de ressentiment, toujours présents dans sa mémoire, même si ce voyage dans le passé paternel finit par aboutir au pardon.

La plume, certes toujours aussi belle de Metin Arditi ne sauve pas cependant le manque d’originalité de la sempiternelle thématique de la quête de souvenirs de famille, de la miséricorde accordée à un père autrefois indigne et du voyage sur les traces de celui-ci pour trouver une quelconque réponse aux questions gardées cloisonnées ou des révélations tues jusqu’à ce jour.

À lire si, à l’instar de l’auteur, votre cœur est meurtri de cicatrices, ou si vous avez quelque compte à régler avec votre famille, votre père comme ici en l’occurrence…

Mon père sur mes épaules de Metin Arditi, éd. Grasset

Date de parution : 17/07/2017  
Article publié par Catherine le 3 août 2017 dans la catégorie Cru bourgeois
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Cru bourgeois

La tresse – Laetitia Colombani

Trois femmes aux antipodes l’une de l’autre partagent un désir ardent de liberté…

En Inde, Smita nourrit le rêve de voir sa fille entrer à l’école et s’enfuir de cette vie pitoyable à laquelle elle est astreinte. En Sicile, Giulia travaille d’arrache-pied dans l’atelier de son père, perruquier. Lorsque celui-ci est victime d’un accident et qu’elle doit reprendre les rênes de l’entreprise familiale, elle se rend compte que celle-ci périclite et est même au bord de la ruine. Enfin, au Canada, Sarah, une brillante avocate, est hissée à la tête de son cabinet lorsqu’elle est frappée par une maladie grave.

D’un bout à l’autre du monde, trois femmes se battent pour survivre, repoussent tant bien que mal le sort qui s’acharne contre elles.

la tresseAvec beaucoup de délicatesse, l’auteur nous parle de trois destins qui basculent, trois femmes qui ont en commun l’impérieuse volonté de sortir du désarroi qui les accable, parce qu’au fond de chacune d’elles existe l’instinct de survie, la course aux lendemains de sérénité.

Certes, elles ne se rencontreront jamais mais entre elles se nouent des liens si intenses, si vrais, qu’elles semblent être trois amies dans l’embarras qui se parlent et mettent tout en œuvre pour sortir du chaos infernal de leur vie teintée d’ombre désormais.

L’écriture est simple, authentique, sans ambages ni fioritures. L’auteur raconte tout de go une histoire intime qui résonne dans les cœurs comme le glas de la réalité cruelle qui sommeille en chacun de nous.

Un récit qui chamboule et ressaisit à la fois. Indéniablement. Mais certains passages souffrent un peu de lenteur et de redondances. Dès lors, et puisque notre site nous donne l’opportunité d’attribuer un classement, je remiserai ce roman dans la catégorie « cru bourgeois », parce que même si j’ai passé un bon moment de lecture, ce livre ne laissera dans ma mémoire qu’un souvenir fugace…

La tresse par Laetitia Colombani, éd. Grasset

Date de parution : 10/05/2017  
Article publié par Catherine le 23 juillet 2017 dans la catégorie Cru bourgeois
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Grand vin

L’enfant qui – Jeanne Benameur

Trois personnages mis en scène après un drame, la disparition d’une femme.

Elle s’est enfuie un beau jour, lassée de cette demeure en laquelle elle avait cru, où elle avait déposé des fragments de son âme de mère adorée, de femme aimée et de belle-mère négligée.

Un enfant, meurtri par la perte de sa maman, marche avec pour seul compagnon, un chien et dans son cœur un patrimoine lourd à porter, sa liberté, un exil imposé. Il déambule dans la forêt et cahin-caha, connaît de nouvelles expériences, s’émerveille de lieux inconnus, marche encore et encore jusqu’à un lieu insolite, la maison de l’à-pic. Il se souvient des mots prononcés par sa mère. Cette maison au panorama si impressionnant qu’on pouvait y voir une ville entière, y faire le vœu d’un avenir meilleur.

L'enfant quiUn père, menuisier, qui a perdu la tête pour une femme rencontrée à la foire du village, l’a emmenée dans la demeure, lui a même fait un enfant mais elle l’a quitté. Depuis, il tente désespérément de survivre seul et cherche par tous les moyens à se délester de ses démons, de ses souvenirs d’antan.

Et puis une grand-mère, qui explore les fermes voisines, dans l’espoir d’y trouver des indices afin de mettre en lumière les secrets enfouis et qui affirme tout de go que la vie est ainsi, faite d’habitudes et de train-train qu’il ne faut guère perturber.

Ainsi ils méditent, se posent mille questions qui restent désespérément lettre morte. Et si la disparue avait trouvé le chemin à suivre pour approcher le bonheur, la sérénité ? Et si, sur ce chemin de l’ailleurs, elle nous entendait ? Tout devient chimérique. On se prend à réfléchir tout bas, et notre corps frémit tandis que notre âme tressaute quand nous reviennent les souvenirs de ceux disparus que l’on a aimés. Et si l’on suivait nous aussi ce chemin onirique, peut-être qu’ils nous y attendent sereins et remplis d’un doux bonheur ?

Un roman étrange, porté par une plume poétique et délicate, qui nous désarçonne autant qu’il nous laisse la possibilité d’une réflexion intime sur le deuil, les écorchures de la vie.

L’enfant qui par Jeanne Benameur

Date de parution : 29/04/2017  
Article publié par Catherine le 11 juillet 2017 dans la catégorie Grand vin
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Cru bourgeois

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés – K Mazzeti

D’abord, il y a les divorcées et parmi elles, celle remplie d’amertume qui condamne et sanctionne le mari déloyal, celle qui collectionne les pièces faisant office de preuves, celle qui s’est fait spolier et déposséder de ses biens… Puis il y a les futurs séparés ou qui frôlent la rupture… Et ceux qui font volte-face et décident de rester finalement ensemble, non par amour mais la force des choses, ou pour l’argent.

Avec une incroyable bonne humeur et beaucoup de véracité, l’auteur dissèque ces histoires d’amour et de désunion en portant sur le couple un regard d’abord détaché puis en s’immisçant avec pudeur dans l’intimité de ceux qui s’aiment puis se déchirent, s’enlacent puis s’empoignent.

Petites histoires pour futurs et ex-divorcésÀ travers ces nouvelles, chacun s’y retrouve un peu et si l’on a le cœur meurtri par le désamour, on se sent même soutenus et réconfortés puisque l’auteur nous convainc que cela n’arrive pas qu’aux autres… Certes, nous avons tous été confrontés à un moment ou un autre à l’envie de s’enfuir, d’être enfin libres, de goûter aux plaisirs d’une vie de célibataire sans n’avoir de compte à rendre à l’autre toujours à l’affût du pas de travers. Et une fois le pas franchi, l’on se rend à l’évidence… Celle de qui on ne pouvait plus voir le nez au milieu de la figure, celui qui nous agaçait par ses sarcasmes, ses absences, deviennent les meilleurs compagnons du monde et nous manquent cruellement. Certes…

Ce recueil de nouvelles est sans conteste un bon délassement, qui ne laissera cependant pour ma part qu’un souvenir fugace…

N.B. perso : pourquoi donc s’arrêter et s’encroûter dans une vie sans anicroche mais sans passion, ne s’arc-bouter qu’à une seule personne alors que l’on peut aimer ailleurs, pourvu que l’amour et la passion soient au rendez-vous…

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés par Katarina Mazzeti, éd. Gaïa

Date de parution : 2/05/2017  
Article publié par Catherine le 25 juin 2017 dans la catégorie Cru bourgeois
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Comestible ?

Inhumaines – Philippe Claudel

Résumé :

Nous sommes devenus des monstres.
On pourrait s’en affliger.
Mieux vaut en rire.

Nous sommes bien loin ici des souvenirs émus qu’avaient donné l’exceptionnel « La petite fille de Monsieur Linh » et le non moins excellent et plus récent « L’arbre du pays Toraja »…

L’auteur livre tout de go les dérives du monde actuel, celles de la société française des années 2015 en l’occurrence. À travers un ramassis de considérations absurdes, de délires insensés qui frôlent l’avilissement, l’auteur accuse l’humanité de se laisser porter, sans foi ni loi, dans les méandres vils et malsains et par là même dans les coulisses d’un monde où l’on se livre à la pornographie déliquescente, à des situations grotesques sans s’imaginer l’impact de celles-ci sur l’âme humaine puisqu’elle est à présent bafouée, abîmée… Un monde de pacotille qui vit sous le joug de l’égocentrisme et l’inhumanité.

Pour ne citer qu’un passage sordide : un type se rend chez sa mère et, après avoir pris de ses nouvelles à la hâte, la tue en lui assénant des coups au moyen d’une statue de la Vierge en bronze et opaline qui trônait sur sa table de nuit…

InhumainesL’auteur condamne une société en perdition qui se livre sans vergogne à toutes les dérives, qu’elles soient sexuelles, cruelles, saugrenues pourvu qu’elles soient abjectes. Le tout à travers une plume bâclée que l’on ne reconnaît pas à l’auteur.

Je me bornerai donc à ne donner qu’un avis succinct puisque, fondamentalement, il n’est guère utile de s’éterniser sur cet opus dont la valeur littéraire laisse à désirer. Je dirai simplement que ma déception est très grande et qu’après avoir refermé ce livre, je me hâterai vers les œuvres citées plus haut afin de les relire et de n’imprégner du style de l’auteur que j’ai apprécié maintes fois…

L’auteur nous assomme de son amertume quant à la dégringolade de la société actuelle, mais plutôt que nous guider vers des solutions pour retrouver la quiétude, ou à tout le moins un peu de sérénité, il se renfrogne et diffuse sa sinistrose par des touches d’humour, pense-t-il…

Je terminerai en disant : si vous n’avez jamais lu Claudel, plongez-vous dans ses romans plus anciens et ô combien magnifiques qui méritent de s’y attarder mais ici faites un virage à 180° pour fuir ce pétage de plombs certes inattendu mais indigeste…

« Nous avions tiré à la courte paille et c’est lui qui avait gagné le premier mois d’esclavage sexuel. J’ai gardé l’urne en attendant. Nous l’avons accueillie le mois suivant. Ma femme et moi lui avons tout fait faire. Sodomie. Urologie. Zoophilie. Dressage. Puis nous nous sommes lassés. On se lasse de tout. »

Inhumaines par Philippe Claudel, éd. Stock

Date de parution : 1/3/2017  
Article publié par Catherine le 13 juin 2017 dans la catégorie Comestible ?
Vos petits mots...
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Grand vin

Silencieuse – Michèle Gazier

À Saint-Julien-des-Sources, un bourg de six cents habitants, des êtres se croisent au détour d’une ruelle, dans un bistrot, à la supérette, entre autres, mais ne sont pas très loquaces… Il y a Hans Glawe, peintre et sculpteur allemand dont l’œuvre imprégnée de sauvagerie et de brutalité a fait la renommée, Louis, un hippie étranger que la vie a meurtri et qui retrouve chaque nuit son amante, la petite caissière de la supérette. Il y a aussi Claude, un sociologue retraité, qui passe la plupart de son temps à épier discrètement les pérégrinations des habitants du village et écrit une chronique sur Hans qui l’interpelle. Mais la seule qui donne à cet endroit désolé une petite touche de lumière, colore en bleu le quotidien de ces gens aigris est Valentina, une petite fille étrange et taciturne qui se retranche derrière une paroi de silence et garde enfouis ses souvenirs.

silencieuseEntre les habitants, les échanges verbaux sont exceptionnels, peut-être de temps à autre se saluent-ils d’un petit signe de la main ou hochent-ils de la tête pour adresser un bonjour.

Dans ce monde irréel, les rumeurs vont bon train, toutes larvées, les non-dits s’agglutinent pour devenir une sorte de magma inébranlable, les secrets sont cloisonnés dans les cœurs et chacun essaie de sortir tant bien que mal de sa thébaïde. Pour l’un, il s’agira de se réfugier dans son art, sa passion, pour l’autre d’observer sans dire mot les faits et gestes des habitants et pour le dernier de s’attacher à la rédaction d’une analyse approfondie d’un personnage visé, dans le but peut-être d’apaiser ses propres tourments.

Ainsi, chacun tente de s’arracher à une solitude morbide, un silence tellement étouffant qu’il en devient insupportable de cris et de tumultes. Et derrière cette barricade de mutisme, se retrouvent des êtres tourmentés et blessés par la pesanteur du passé.

L’auteur nous entraîne avec brio dans un huis-clos suffocant nous invitant par là même à une réflexion sur les désastres de la solitude et sur les ravages engendrés par l’absence de communication entre les êtres.

Un examen pertinent sur les problèmes de communication qui déchirent et abîment les hommes…

Silencieuse par Michèle Gazier

Date de parution : 30/03/2017  
Article publié par Catherine le 6 juin 2017 dans la catégorie Grand vin
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vin de table

L’empire du mail – Jean Grimaldi d’Esdra

Présentation de l’éditeur :

Dès le milieu des années 90, l’email a commencé à modifier notre manière de communiquer… Jusqu’à la bouleverser totalement. La simplicité d’écriture, la gratuité de l’envoi, la rapidité d’exécution et de réponse, la suppression des intermédiaires, l’anonymisation, sont autant de caractéristiques propres au mail qui ont transformé nos comportements tant personnels que professionnels.Tant et si bien que la gestion des mails est aujourd’hui devenue l’activité principale du manager, au détriment du contact direct : cliquer, c’est communiquer, cliquer, c’est manager.

Dans cet ouvrage, Jean Grimaldi d’Esdra retrace la naissance de cet “empire du mail” et les conséquences de son utilisation intensive sur l’activité professionnelle et les modes de relations humaines. Car les risques sont réels : la distraction par la messagerie entraîne une attention disloquée, et des rapports plus artificiels entre collègues, voire en famille.L’auteur nous invite ici à prendre du recul sur notre propre pratique des messages électroniques.

Combien de temps passons-nous connectés à notre boîte de réception ?

Comment classons-nous ? Quand répondons-nous et de quelle manière, avec quel langage ? Une réflexion qui, sans diaboliser la technique, apparaît nécessaire. Car qui comprend l’outil peut d’autant mieux le maîtriser… et en éviter les excès.

Mon avis :

Voici un document très intéressant sur un sujet qui nous concerne tous : le mail. Nous concerne tous oui, si ce n’est qu’il est question essentiellement d’usage professionnel, en entreprise, et moins l’usage privé. Le sujet eût pu être traité de manière plus globale, car l’internaute à domicile risque de se sentir peu concerné. Celui-ci a d’ailleurs tendance à abandonner le mail au profit de messageries instantanées, souvent liées à des comptes de réseaux dits “sociaux”.

Mais qu’à cela ne tienne… J’utilise le mail depuis les années ’80 en intranet, et je pensais trouver dans ce document matière à réflexion..(pour la petite histoire, je suis ingénieur en télécom donc aux première loges…) Ce qui fut le cas, puisque l’auteur met le doigt avec beaucoup de pertinence sur les avantages mais aussi sur les inconvénients du mail. Il nous apprend qu’un employé reçoit en moyenne 60 à 80 mails par jours, ce qui lui prend une bonne partie de la journée… Et l’auteur de s’interroger, à juste titre, sur le côté chronophage de cette activité, mais aussi sur les conséquences sociales qui en découlent. Le sujet est de ce point de vue fort bien développé, de façon méthodique et assez analytique…

L'empire du mailJe déplore la réduction de point de vue au milieu professionnel, réduction encore accentuée par le fait qu’il est davantage question du travail des cadres et non de l’employé moyen, lequel est loin d’être débordé – sauf pour ceux qui sont en charge de la communication. Il existe, en outre, des logiciels qui facilitent grandement le travail, avec des cases à cocher, des réponses types et des systèmes de classement automatiques et de référencement des expéditeurs. Tout n’est donc pas si compliqué. Le débat est un rien dépassé, au vu des techniques actuelles. Enfin, n’oublions pas qu’avant une entreprise devait engager des standardistes et gérer des call-centers.Les dialogues par téléphone étaient chronophages et pas forcément plus agréables… Aujourd’hui la technologie a grandement réduit les coûts et les moyens humains nécessaires. Tout n’est donc pas si morose, mais l’essentiel est d’adopter les moyens nécessaires. Il est bien regrettable que ceci se fasse souvent au détriment de l’humain, comme le souligne l’auteur à juste titre, mais l’humain est rarement au centre des débats…

Enfin, on aurait aimé que l’ouvrage soit nourri de plus d’anecdotes comme il en existe tant, et que le sujet soit plus étayé et plus documenté. Peu de citations, peu de références. Ce n’est pas un livre grand public mais ce n’est pas non plus un essai de haut niveau. Mon verdict est donc plutôt réservé…

L’empire du mail – Jean Grimaldi d’Esdra

Date de parution : 1/05/2017  
Article publié par Yves Rogne le 3 juin 2017 dans la catégorie vin de table
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Cru bourgeois

Des nouvelles de l’amour – Nicolas Rey

L’auteur nous invite à une balade de l’amour dans tous ses états, qu’il soit d’ordre sexuel, romantique, maladroit, un peu « vielle France » ou encore sensuel. Il en va même de l’issue la plus douloureuse, la rupture. À travers ces nouvelles qui sont tout de go livrées au lecteur comme des éclats, des messages envoyés en plein cœur, l’amour s’immisce entre chaque ligne puisqu’il est le seul dénominateur commun entre les personnages de ces récits succincts, s’arc-boutant tous, chacun à sa manière, à leur unique raison de vivre, l’Amour…

Et l’auteur de nous convaincre qu’aimer est essentiel, même si parfois l’on aime mal, on a le cœur de guingois, l’âme en plein chaos. Ici, il est aussi question d’amitié, de famille, d’autres sentiments que ceux que connaissent les amoureux.

Des nouvelles de l'amourAux antipodes l’un de l’autre, à Paris ou dans les villages de la France profonde, des destins illusoires se croisent ou non, mais partagent tous … Qu’ils soient artistes, femmes au foyer, ouvriers, ils se démènent tous pour connaître l’amour. Et pour trouver ce bonheur suprême d’aucuns se tourneront vers une sexualité débridée, se perdront dans l’univers des fantasmes, et à cause de cela se retrouveront aigris, désabusés, n’auront connus que quelques instants d’un bonheur fugace et artificiel sans jamais approcher l’amour, le vrai tandis que d’autres se noieront dans la mélancolie ou la sinistrose, ceux qui par chance ont connu la félicité, l’amour grandiose, mais l’ont perdu, ont essuyé une rupture, une séparation qui les a rendus exsangues, et d’autres encore sublimeront désormais leur amour que le temps avait un peu endormi.

Voici donc un recueil de nouvelles qui embaume l’amour et exclusivement l’amour. Des bouts de vie, ou plutôt des fragments d’amour qui s’enchaînent les uns et les autres à la manière d’un ballet rythmé, d’une farandole tantôt joyeuse tantôt morose quand l’amour fait mal.

De courts textes certes agréables à lire mais qui souffrent un peu du manque d’originalité de la thématique mille fois approchée…

Des nouvelles de l’amour, Nicolas Rey, éd. La Martinière

Date de parution : 13/04/2017  
Article publié par Catherine le 31 mai 2017 dans la catégorie Cru bourgeois
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Dessin de Jordi Viusà. Rédigé par des lecteurs passionnés