Autant l’avouer d’emblée, je connais certains des auteurs, fût-ce de façon virtuelle. Mon avis risque bien d’être tronqué, et sembler hypocrite. Bon. Mais tout compte fait, tant qu’à paraître hypocrite, autant l’être, et jusqu’au bout… Et tant pis si on me traite de faux-cul, c’est de circonstance. Je trouve ce bouquin génial, super-excitant, bien écrit, original, et tout et tout. Formidable ! Une écriture mordante, enflammée, torride…
D’un autre côté, celui qui prétend que c’est de la littérature de gare, vu la couverture, j’aurais du mal à le détromper.
Le dénominateur commun de ces nouvelles d’une dizaine de pages, c’est le réalisme. Les situations sont naturelles, crédibles, on s’identifie sans problème aux personnages, qui ne sont pas forcément des libertins ou des hyper-hormonés, ni des vicieux pathologiques. Ce sont des êtres comme vous et moi. Enfin comme vous, du moins. Ça commence d’ailleurs bien, puisque le directeur de la collection se met en scène, il présente son travail en quelques mots, c’est du vécu, on le sent. Débarque sa femme en fin de journée… Il décide de lui montrer les lieux et de tenter quelques expériences nouvelles. (là on se dit tout de même, c’est un peu gros, mais connaissant l’éditeur… peut-être est-ce vrai). Ils mettent en pratique des conseils donnés dans les bouquins publiés… Jusqu’à tomber sur un guide un peu spécial…
Une autre nouvelle raconte une rencontre à grande vitesse dans un train, où il semble que l’auteure se soit décrite… écrivant le présent texte. Cocasse ! Nous aurons droit à une visite lubrique d’une école normale supérieure, très réussie. Un délégué syndical finira par coucher avec la directrice venue soumettre les dernières restrictions… Ironie du sort, l’auteur a réellement été licencié peu après. Une journaliste doit rédiger un entrefilet sur une entreprise vinicole, d’abord rétive, elle finira initiée au vin… et à d’autres choses…
Quant à moi, je vous emmène dans les toilettes d’une école… Un homme fait la rencontre fortuite et très chaude d’une femme d’ouvrage métisse et un soupçon nymphomane…
Il règne une belle harmonie entre les différents textes, l’effet d’ensemble est très réussi. Des plumes qui se complètent bien, un esprit commun de dérision et de légèreté… A contrario, je me demande si une certaine diversité n’aurait pu être agréable… Il reste que chaque auteur a donné son tempérament à son texte, on devine parfois le caractère qui se cache derrière les mots, du moins on croit le deviner.
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20 histoires de sexe partout sauf dans un lit. La Musardine
Date de parution : 23/01/2014
Article publié par Noann le 17 janvier 2014 dans la catégorie
érotique
Elena Volpe a 29 ans. Férue d’art, elle en a fait son métier et y consacre tout son temps, jusqu’à avoir oublié ce qu’était la vie, l’amour. Ainsi, elle est invitée à Venise pour restaurer une fresque dans un palais privé. Décor idyllique, envoûtant, qui invite à la rêverie et l’amour… C’est là qu’Elena rencontre Leonardo, un chef de cuisine, ami du maître des lieux, venu ouvrir un restaurant dans la lagune.
Entre eux naît d’emblée une attirance très forte et Leonardo séduit Elena, l’envoûte et la désarçonne. Car derrière son regard angevin se cache l’ombre de Méphisto, un démon qui ne se nourrit que d’érotisme et de plaisir. Et il sait comment s’y prendre pour faire vibrer sa belle et l’emmener dans son univers où se côtoient à foison sensualité et délices de la chair.
Elena se laisse emporter dans cette course à la volupté et son cavalier l’enflamme, la fait tournoyer, l’ensorcèle jusqu’à la damner et l’achève dans un pas-de-deux diabolique où désir et jouissance s’entremêlent harmonieusement.
Feu, soumission, érotisme nourrissent les deux amants qui ne s’arrêtent pas un instant et continuent leur course au plaisir jusqu’à brûler leur âme…
L’écriture est liquoreuse, les scènes de sexe et d’érotisme sont magnifiquement bien livrées sans que jamais n’exhalent de ces versets chauds et intenses la moindre vulgarité. L’auteur met nos sens en éveil, attise nos envies d’instants sensuels et de notre âme exsudent mille émois. On se hâte vers la fin de l’opus, tout émoustillés…
Un beau récit qui vous tient en haleine jusqu’au mot fin. On se prend au jeu de ce couple diabolique allant jusqu’à les suivre dans leur alcôve de luxure et de débauche. On se ravit d’être le témoin discret de leur découverte du plaisir.
Et l’on se languit déjà des deux prochains volets…
Troublant…
Sur tes yeux par Irene Cao
Date de parution : 03/01/2014
Article publié par Catherine le 10 janvier 2014 dans la catégorie
Grand vin
Julie a 20 ans et travaille comme caissière dans un supermarché. Elle élève seule Ludovic, « Lulu », son fils de trois ans. Les clients défilent inlassablement dans le magasin mais parmi eux, il y a Paul, un quinquagénaire aisé, fraîchement séparé de sa femme. Il s’émeut de Julie dont le visage reflète la malchance, l’infortune. Aussitôt, Paul se décide à veiller sur elle. Ainsi il l’invite à passer quelques jours dans sa villa en Bretagne.
Julie fait la connaissance de Jérôme, le fils de Paul, veuf depuis peu et qui n’arrive pas se remettre du suicide de sa jeune femme. Mais la présence du petit Lulu égaye le séjour et donne un parfum de fraîcheur et de joie.
Mais au retour de ce séjour bénéfique, un drame surgit… Immédiatement, Julie est épaulée, soutenue et un cordon de solidarité se forme autour d’elle. Ainsi, autour de Julie, chacun se sent pousser des ailes et tente de sortir à tous prix du désarroi, s’accroche à l’espoir d’une nouvelle chance, un nouvel amour, un nouveau bonheur.
L’auteur nous berce d’une certaine candeur, de spontanéité et de naturel. Elle nous livre un conte acidulé, lourd de tristesse qui met tantôt le cœur en émoi, tantôt la larme à l’œil. D’un bout à l’autre de cette histoire, on se prend d’affection pour Julie et à travers les yeux mouillés d’émotion, on l’accompagne, l’envie de la réconforter nous traverse.
Dans tous ces destins croisés, on y trouve un peu du nôtre à un moment ou l’autre de la vie. Et même si le bonheur arrive pour certains et sèche nos larmes un instant, d’autres se débattent dans la mélasse des soucis et des malchances.
Les personnages de ce roman sont très attachants, certes, mais ils ressemblent trop à ceux croisés dans les romans photos où se débattent des cœurs en peine, des âmes qui exhalent le bonbon menthol et où les pleurs côtoient les sourires amers.
Un livre reçu d’une amie pour Noël, lu à la hâte, une boîte de kleenex à la main…
Juste avant le bonheur par Agnès Ledig
Date de parution : 1/05/2013
Article publié par Catherine le 2 janvier 2014 dans la catégorie
Cru bourgeois
C’est un véritable chaos dans le ciel… Plus rien ne tourne rond ! Dieu lui-même fléchit, se désintéresse de tout, les anges déchus se débrouillent comme ils peuvent pour sortir de la pagaille et de l’ennui. Seul Raphaël voudrait sortir de sa torpeur et ferait bien par ci par là un miracle… Dans un bout de ciel qui s’entrouvre, il observe le monde. Ainsi, il aperçoit une maison où vivent Nora et Mathias, deux êtres qui ne communiquent plus, se déchirent. Il s’émeut de Nora et se décide de lui donner un coup de pouce.
Peinée par son couple qui bat de l’aile, Nora, artiste en plein déclin, n’arrive plus à peindre et se borne à sculpter des monstres en guise de repères pour noyer sa solitude et la perte de son fils quelques années avant, tandis que Mathias, médecin renommé, déçu lui aussi par la vie, part soudain faire une balade en montagne…
Et l’ange Raphaël veille… Ainsi, un beau matin, il n’en peut plus de voir le tumulte d’en bas, les désarrois, les tourments et les discordes. Ni une ni deux, il intervient et envoie un message du ciel à Nora pour faire renaître un amour qui s’effilochait.
D’emblée, on se prend d’amitié pour ces anges déboussolés et on s’émeut des interventions de Raphaël. Chaque âme en perdition implore l’ange bénéfique, espérant un mieux, un lendemain sans heurt, une vie sereine. Et dans le ciel désolé, Raphaël nous guide et nous rassure… Même le lecteur se laisse porter par cet univers divin et ouatiné et quémande un miracle.
L’écriture est aérienne dans tous les sens du terme, cocasse parfois, et le message est tantôt soutenu tantôt plus léger. Au gré des nuages et de l’azur céleste, le lecteur est invité au Paradis, fût-ce le temps d’une prière, de supplier les anges dans l’espoir d’un événement heureux.
Le récit est comme une agréable promenade dans les airs, un parcours jalonné de belles rencontres et l’intervention de Raphaël donne du baume au cœur.
L’histoire est très belle et la thématique originale, certes, mais j’ai regretté cependant que ce récit soit dénué de profondeur, que l’émotion semble distillée, ce qui rend les personnages peu attachants, comme suspendus dans un univers où l’on ne s’attarde guère…
L’état du ciel de Pierre Péju, éd. Gallimard
Date de parution : 29/08/2013
Article publié par Catherine le 24 décembre 2013 dans la catégorie
Cru bourgeois
Elle partage la vie de Freddie, un garçon de café dont elle est très amoureuse. Entre son boulot à la radio, ses travaux d’intérêt public, elle erre de médecin en médecin pour comprendre et soigner le mal insidieux qui la ronge et dont le lecteur n’en saura pas plus. Ainsi, elle lutte contre une mystérieuse maladie que les médecins n’identifient guère, sorte de dépression larvée, mélange de symptômes physique engendrés par un mal de l’âme ?
Un jour, Freddie disparaît, laissant une vague adresse à la montagne. Elle décide de le retrouver. Mais ce n’est pas chose aisée dans ce pays où il faut être titulaire d’un visa pour s’échapper et survoler les contours de ce pays énigmatique. Son périple la mène dans les méandres des songes et des tourments. Aux confins de cette vie de perdition, les frontières deviennent confuses.
Dans un cahier, elle s’évade et note les noms des étoiles dont elle est passionnée. Elle tombe sous le charme de l’Upsilon Scorpii, qui deviendra son son refuge, comme si dans ce monde irréel, elle avait besoin d’un point de repère pour ne pas perdre pied.
Et l’on se laisse porter par ce récit étrange à mi-chemin entre rêve et réalité et, dans ce lieu de nulle part, cette contrée anonyme, l’on tente de trouver un signe, un indice, quelque point d’appui, une rampe de soutien pour ne pas chanceler en même temps que la narratrice qui titube et déambule dans une trajectoire incertaine, chimérique.
Elle s’accroche à de petits boulots de survie, s’arc-boute à un semblant d’itinéraire pour retrouver son compagnon esquivé lui aussi de manière inexplicable…
J’ai aimé tout particulièrement l’univers insolite et ensorcelant de ce premier roman imprégné de poésie et de fantastique. La plume de l’auteure est remarquable, magistrale et teintée de mystère. On ne peut pas vraiment classer ce roman dans une catégorie précise tant la plume de Marie Modiano lui appartient et nul ne semble pouvoir s’immiscer dans son univers si particulier…
Ainsi, j’ai été véritablement fascinée par l’atmosphère à la fois glaciale et inquiétante de cette histoire. Les silences sont éloquents pour celui qui parvient à la décrypter et les émotions se répandent au goutte-à-goutte…
Upsilon Scorpii de Marie Modiano
Date de parution : 26/09/2013
Article publié par Catherine le 13 décembre 2013 dans la catégorie
Grand vin
Les filles lèvent la tête, qu’elles ont plongée dans un grand seau d’eau sale, leurs visages sont dégoulinants – la nuit a été dure -, les yeux ont peur, mais me voir est un soulagement, elles vont pouvoir «me les passer», comme on passe le fusil dans les tours de garde.
– Je te souhaite bien du courage.
Je sais. J’aurai la même tête que vous ce soir. Douze heures dans la chair humaine, nue dans la neige, nue dans le feu, nue quand il est vital de se couvrir.
Commence alors la présentation du service, chambre par chambre, femme par femme, âme humaine par âme humaine, drame par drame, vie par vie. En quelques mots : enfant, mort, anorexie, trisomie, hémorragie, déchirure, antécédents, pleurs, peurs, angoisse, nuit, crevasses, engorgement, tire-lait, solitude, mari, fausse couche, interruption médicale de grossesse, césarienne en urgence, utérus, ligature, psychosocial, infection, maltraitance, lien maternel, fragilité, dépression, périnée.
Elle traverse les couloirs à toute vitesse, passe d’une chambre à l’autre, dispense les soins, se démène pour aider et soutenir de futures mamans. A la maternité, sous sa blouse rose pâle, Béatrice passe inaperçue… Dans son cœur pourtant c’est chaque jour un chaos émotionnel, une bourrasque de bonheur. Un jour, Béatrice a eu elle aussi des enfants et a dû se poser, rechercher un autre travail… Elle qui naguère dansait nue dans un spectacle de rue et partageait la vie de Gabor, son amour. Mais le beau comédien Gabor n’a pas accepté de laisser tomber sa vie itinérante et s’est envolé…
Un roman poignant qui touche en plein cœur. Un plongeon dans ce que la femme a de plus intime, de plus fort… un enfant. L’auteur nous invite à suivre ces femmes de l’ombre, telle Béatrice, qui apaise les tourments ressentis lorsque l’accouchement s’annonce, la peur de l’inconnue lorsque c’est le premier enfant qui naît, et tout ce qui se déroule nuit et jour dans les murs d’une maternité où retentissent les cris de douleurs, de joie mais aussi parfois de désarroi…
Ainsi, nous accompagnons Béatrice dans les couloirs de cet antre qui exhale le désinfectant, l’Iso Betadine, le Dettol. Toute l’atmosphère de ce lieu est décrite de façon magistrale, même si au début j’ai failli abandonner la lecture en pensant que l’auteur se bornerait à nous relater à la façon d’un feuilleton médical américain (que je ne citerai pas ici…) le quotidien d’une puéricultrice parmi ses patientes.
Mais l’auteure va bien au-delà et nous raconte surtout l’histoire de Béatrice, ancienne danseuse puis mère à son tour, forcée d’oublier son compagnon artiste, de se frayer un chemin dans une vie rythmée par les contraintes d’un nouvel emploi fixe et de s’installer avec ses enfants. Les personnages sont très attachants. Tant les membres du personnel de la maternité que les patientes, tous portant un message intense de vérité.
Et l’on se réjouit aussi d’en apprendre plus au sujet de la chambre 2, qui va nous dévoiler ses mystères troublants…
L’écriture est lumineuse et soutenue. Grave, aiguisée, sans étalage de fioritures, les mots saisissent d’un bout à l’autre du récit. Ainsi, l’on passe du rire aux larmes sans ménagement.
Un petit bémol tout de même… relevant d’un ressenti tout à fait personnel… Certes, il s’agit d’un récit bien construit, à travers une écriture percutante, mais dont la thématique un peu trop ciblée ne s’adresse qu’à des femmes, mères ou non. Et les âmes sensibles devront s’abstenir…
Chambre 2 de Julie Bonnie
Date de parution : 29/08/2013
Article publié par Catherine le 25 novembre 2013 dans la catégorie
Cru bourgeois
Violette et Enrique sont à mille lieues l’un de l’autre… Rien n’est censé les rapprocher, elle, bourgeoise d’une soixantaine d’années vivant dans sa thébaïde jusqu’à même couper les ponts avec sa famille et ses amis et lui, un jeune bolivien sans papiers exilé en Belgique parce qu’il n’avait pas le choix. Non vraiment rien ne peut les réunir. Pourtant… Ils se rencontrent et certains coins scellés de leur âme s’ouvrent peu à peu. Et ce sont deux solitudes qui s’arc-boutent. Ils vont tenter par tous les moyens de sortir de leur ostracisme…
Violette traîne dans son cœur fissuré les blessures d’un passé qu’elle avait mises en quarantaine et s’était claquemurée dans un cocon de solitude morbide.
Ainsi leur besoin mutuel de réconfort va les réunir et leur donner de nouveaux soubresauts de sentiments et d’émotion.
La solitude est traitée ici à travers deux regards, celui d’une femme aigrie, qui a passé son âme au crible pour n’en garder que de l’amertume et du dégoût tandis que la mémoire de l’autre personnage, Enrique, est dénuée d’espoir et d’émotion parce que la vie en a voulu autrement…
Le récit coule comme une rivière tranquille, les mots glissent sans jamais rencontrer le moindre écueil, sans jamais bousculer le lecteur qui se laisse porter par cette apologie de l’amitié improbable entre deux êtres aux antipodes. Que peut bien pousser l’un vers l’autre deux êtres en perdition, désenchantés par la vie, le passé et l’injustice. Pour l’un c’est la chute libre dans un monde sans foi ni loi, la misère, la pauvreté et pour l’autre une vie bancale faite de séparation et de désamour.
L’écriture est délicate et subtile et les personnages sont émouvants et rayonnent par leur désir de se donner l’un à l’autre un coup de pouce et un soutien. L’amitié qui va naître entre eux est forte, rare, au-delà des frontières.
Voici donc une belle découverte et une réflexion intéressante sur ce que peut apporter une rencontre inattendue, un sourire, un regard et une amitié qui démarre sur les ratés de la vie…
J’ai beaucoup aimé…
Tango tranquille de Verena Hanf
Date de parution : 05/09/2013
Article publié par Catherine le 14 novembre 2013 dans la catégorie
Grand vin
Nous voici dans les premiers balbutiements des années 90. Frank Schreiber quitte Sciences Po pour se réconcilier avec sa famille parisienne. Dans ce milieu intellectuel, il rencontre Patrick Zimmerman, un ami de la famille, devenu un brillant économiste. Frank se lie d’amitié avec lui et se fait embaucher en qualité de « nègre ». Jusqu’ores écrivain besogneux, il se complait dans ses nouvelles fonctions. Et c’est aussi l’occasion pour lui d’approcher Paula, l’épouse équivoque et tourmentée de Patrick qu’il trouve séduisante et dont il deviendra bientôt l’amant…
Frank s’immisce dans la vie du couple qui d’emblée le fascine. Ainsi, il découvre un environnement intellectuel et politique à la fois glauque et captivant. Bien des années plus tard, il tombera de haut et tentera de dénouer certains mystères. Le voile sera levé et, sous les arcanes de ce milieu ambigu, il découvrira ce que recèle un monde de mensonges et de scandales.
Les premières pages parcourues donnent un élan d’enthousiasme mais celui-ci s’émousse rapidement… Frank horripile par son côté défaitiste et pleurnichard et s’enfonce dans son personnage de loser, chaussé de gros sabots. Il aurait pu être attachant pourtant et l’on tente tant bien que mal de le suivre dans sa mélancolie mais on lâche prise tant il devient dénué de la moindre émotion.
On aurait pu s’émouvoir aussi de sa relation amoureuse avec Paula… Mais en vain. Paula lui ressemble trop, se lamente et devient tout aussi agaçante !
Le lecteur s’assoupit peu à peu et épluche çà et là quelques passages du roman qui vire à une conversation de comptoir autour d’un gros rouge entre intellectuels de gauche largué, refaisant le monde, évoquant les affaires du moment, citant l’un ou l’autre ayant croisé untel ou untel, jusqu’à en arriver même à parler de l’affaire DSK que Patrick semble si bien connaître…
Dans ce kaléidoscope d’histoires, chacun semble se retrancher derrière une image décalée. Les personnages sont peu attachants et jouent un rôle qui ne leur correspond pas, comme pour échapper à la vérité.
Je n’ai pas accroché le moins du monde à ce récit au style décousu qui prend la forme d’un pamphlet politique et social où les héros se fourvoient, tournent en rond et où il règne un ennui mortel.
« Une matière inflammable » qui n’a mis le feu à ni à ma mémoire ni à mon enthousiasme…
Dont acte.
Une matière inflammable de Marc Weitzmann
Date de parution : 21/08/2013
Article publié par Catherine le 8 novembre 2013 dans la catégorie
Comestible ?